L'automne commence à peine que plusieurs rêvent déjà à leur futur parterre à maturité. Planifier l'aménagement de son îlot fleuri est-il avantageux?

L'automne commence à peine que plusieurs rêvent déjà à leur futur parterre à maturité. Planifier l'aménagement de son îlot fleuri est-il avantageux?

«Absolument, et c'est même recommandé, indépendamment que vous preniez en charge le projet ou que vous le confiiez à un architecte paysagiste», affirme Stephan Paquet, horticulteur. Jack Lavoie, président de la firme Les artisans du paysage, partage son avis. «Soyez prévoyant», conseille-t-il au lieu d'espérer la conception et la livraison d'un projet «parfait» au mois de mai... en plein boum de la saison du jardinage!

Le projet «maison»

Si vous vous lancez sans l'aide d'un spécialiste, la première étape est de déterminer l'emplacement du futur jardin. Avant de procéder à la première pelletée de terre, prévient M. Paquet, certains critères sont à évaluer, comme la qualité de la luminosité, la richesse du sol (le pH), sa texture (un sol sablonneux favorise le drainage) et la zone de rusticité. Au regard de ces renseignements, poursuit-il, vous choisirez plus judicieusement vos végétaux.

Qu'est-ce qui détermine la dimension de l'espace? «Votre ambition», répond du tac au tac l'horticulteur qui rappelle qu'une grande superficie suppose un budget conséquent pour l'achat des vivaces et des végétaux ainsi qu'un investissement de temps pour l'entretien.

«D'un point de vue esthétique, recherchez des lignes harmonieuses», insiste-t-il. Son truc : tracez la surface à l'aide d'un boyau d'arrosage. «Vous visualiserez ainsi le projet dans son ensemble. Si votre plate-bande borde la fondation d'une maison, vous serez déjà en mesure de prévoir, par exemple, la dissimulation d'une sortie de sécheuse avec un massif en hauteur.»

La dernière étape préparatoire consiste à retirer la pelouse, à retourner le sol jusqu'à une profondeur de six pouces et à le traiter avec du compost. Vous êtes maintenant prêt pour consulter des guides afin de sélectionner vos végétaux pour le printemps. «Privilégiez les livres québécois, car ils tiennent compte de notre réalité climatique et de la disponibilité des semences. Quant aux ouvrages européens, on s'en inspire pour les concepts», mentionne M. Paquet.

Le projet clés en main

«Dès la première rencontre, les besoins spécifiques du client (les allergies, une floraison continuelle, l'envie d'attirer les papillons, etc.) sont pris en compte», résume M. Lavoie. À partir de ces souhaits particuliers et des données topographiques recueillies par un technicien en architecture sur le terrain, un plan préliminaire est ébauché en fonction du budget alloué. «C'est d'autant plus intéressant de consulter à l'automne, car le client aura le temps de soupeser la proposition jusqu'à l'hiver et de suggérer des modifications s'il y a lieu», enchaîne-t-il.

M. Lavoie encourage aussi les clients à décider s'ils interviendront ou non dans le projet avant la remise du plan final. Si oui, les devis techniques seront ainsi plus détaillés afin de les guider adéquatement, surtout s'ils ont des éléments, comme une tonnelle, à construire.

En matière de coûts, sachez que le taux horaire d'un architecte paysagiste s'élève en moyenne à 75 $. «L'aménagement d'une façade de maison (incluant les végétaux) coûtera entre 1000 $ et 1500 $», estime le spécialiste. Pour les projets plus ambitieux, le plan final présente un budget par étapes d'exécution. Ce qui permet d'échelonner les travaux au besoin. «Comme l'investissement est important, n'hésitez pas à vous référer à l'Association des paysagistes professionnels du Québec (www.appq.org) pour connaître la liste des paysagistes certifiés», invite M. Lavoie.