Le plus beau petit jardin urbain perd rapidement de son charme si votre voisin a quasiment le nez dans votre assiette ou s'il peut littéralement lire votre journal par-dessus votre épaule. Pourtant, il y a des moyens simples et inventifs de créer de l'intimité dans un jardin même mature sans qu'il en coûte une fortune ou qu'on ravage ces massifs fleuris qu'on a chouchoutés pendant des années.

Le plus beau petit jardin urbain perd rapidement de son charme si votre voisin a quasiment le nez dans votre assiette ou s'il peut littéralement lire votre journal par-dessus votre épaule. Pourtant, il y a des moyens simples et inventifs de créer de l'intimité dans un jardin même mature sans qu'il en coûte une fortune ou qu'on ravage ces massifs fleuris qu'on a chouchoutés pendant des années.

Si le jardin n'est pas encore conçu, on peut facilement créer de l'intimité, même dans un mini-jardin, en jouant avec les niveaux de constructions, propose la conceptrice de jardins Dannie Tremblay.

 Une terrasse peut être aménagée à un niveau plus bas et entourée de bacs dont les plantes assureront de l'intimité, si on les choisit assez élevées. Il faut aussi éviter de placer le patio ou la terrasse trop proche de l'aire de réception des voisins.

Grand manitou des éditions spécialisées en jardinage et horticulture qui portent son nom, Bertrand Dumont conseille lui aussi de penser niveaux. «Le patio est souvent mal positionné. En le plaçant au bon endroit, on règle bien des problèmes. Je conseille souvent une petite table à café sur un niveau plus élevé et le patio plus bas.»

«En fait, reprend-il, il faut réfléchir à ce qui nous entoure. D'abord songer à l'échelle humaine, de 0 à 6 pieds.» Là les moyens de créer de l'intimité sont divers: clôture opaque, haies fournies et treillis peuvent nous protéger non seulement des regards mais aussi des bruits extérieurs qu'ils tamisent.

 Mais en ville, où on a souvent des voisins immédiats au deuxième ou troisième étages, ces solutions simples ne suffisent plus car les règlements municipaux limitent la hauteur des clôtures, même si on observe une certaine tolérance pour les haies.

La solution, dans un tel cas, c'est souvent le recours aux arbres et arbustes: «En ville, leur utilisation est extrêmement stratégique, insiste M. Dumont. En le plantant dans le bon angle, on coupe complètement la vue de la fenêtre et du balcon voisins par exemple». On peut alors penser notamment aux pommetiers, au chêne fastigié (tout en hauteur), à l'amélanchier, un petit arbre passe-partout et très beau qui atteint entre 12 et 15 pieds, à l'érable de l'Amour, à l'arbre de Katsura ou même à certains conifères.

 «L'idée, ce n'est pas nécessairement de tout cacher et de se barricader mais simplement de créer un écran», dit M. Dumont. Il suffit souvent d'un écran bloquant de 50 à 80% de la vue pour créer une impression d'intimité. Pour une solution encore plus rapide, le simple parasol de marché peut nous soustraire aux regards indiscrets, tout comme les toiles de tentes, de plus en plus populaires.

Sous-utilisées, les grimpantes peuvent aussi faire leur part: «Beaucoup trop de gens laissent toutes nues leurs clôtures en mailles de fer alors qu'il suffirait de quelques grimpantes pour les couvrir et assurer encore plus de tranquillité.» Le lierre de Boston, la vigne vierge ou certaines grimpantes annuelles qui poussent comme du chiendent auront vite fait de les habiller. Plus lentes à s'établir, les clématites constituent elles aussi une magnifique addition verticale. En fait, le marché offre de plus en plus de choix.

Habituée des voyages en Orient, Mme Tremblay y a découvert des clôtures de saule qui l'ont séduite et qu'on retrouve maintenant ici dans certaines jardineries (on y vend aussi des clôtures de bambou du même genre). Faites de tiges de saule accolées et vendues en rouleau de 16 pieds de longueur et de hauteurs variant entre 3 et 6 pieds, ces clôtures qu'on déroule sur un support du genre clôture en mailles de fer, sont extrêmement polyvalentes.

 Sans être complètement opaques, elles peuvent constituer la solution idéale pour qui possède déjà une clôture de mailles de fer (Clôture Frost) et qui recherche un peu d'intimité à prix raisonnable. Elles peuvent aussi être utilisées comme paravent ou couvrir joliment le dessous d'un escalier par exemple. Mme Tremblay a aussi créé des clôtures au look unique à partir de combinaisons saule-treillis.

Un peu comme la conception du jardin lui-même, la recherche d'intimité est d'abord et avant tout une question d'observation et d'imagination.

 

Photo fournie par les Jardins animés

En-dessous d'une galerie ou sur six pieds de haut, la clôture de saule déroulable sert parfaitement bien à dissimuler un point de vue aux passants et aux voisins.