Depuis le début de l'été, c'est un véritable plaisir de marcher dans la ville. On sent les gens heureux de participer aux festivités qui marquent le 400e anniversaire de Québec. Les gens se laissent aller à découvrir, sans chercher d'abord à critiquer, les nouveaux aménagements temporaires ou permanents. Je marchais hier sur la promenade Samuel-De Champlain. Il y avait des gens qui marchaient, qui discutaient, qui contemplaient le fleuve. On redécouvre Québec comme ville maritime.

Depuis le début de l'été, c'est un véritable plaisir de marcher dans la ville. On sent les gens heureux de participer aux festivités qui marquent le 400e anniversaire de Québec. Les gens se laissent aller à découvrir, sans chercher d'abord à critiquer, les nouveaux aménagements temporaires ou permanents. Je marchais hier sur la promenade Samuel-De Champlain. Il y avait des gens qui marchaient, qui discutaient, qui contemplaient le fleuve. On redécouvre Québec comme ville maritime.

Les aménagements harmonieux avec leur environnement attirent les gens car ils s'y sentent bien. D'une autoroute sur le bord du Saint-Laurent, on en a fait un parc qui nous donne des impressions de cité balnéaire... Quel plaisir! Ce qu'on admire aujourd'hui a été planifié depuis quelques années. Il n'y a pas de génération spontanée en aménagement.

Du côté du bassin Louise, j'ai imaginé avec l'équipe de l'Espace 400e les Jardins éphémères il y a trois ans. Ce qui est le plus fascinant pour moi dans ce que je fais, c'est de concevoir un projet et ensuite de voir les gens y déambuler. C'est rendre la vie plus agréable.

Dans le même esprit, j'ai participé, il y a quelques années, au Festival international de jardins, aux Jardins de Métis. J'ai été frappé par l'intérêt que les visiteurs accordaient à chacune de ces petites chambres de paysage. Ils me posaient des questions sur chacun des éléments, sur les graminées, les bassins d'eau, la grotte... Ces jardins qui durent le temps de maturation des plantes sont dans la tradition «métisienne». Ils débordent du cadre horticole pour offrir un panorama de la création contemporaine.

Pour aménager l'Espace 400e, nous avons choisi 11 équipes de concepteurs pour autant de projets de jardins. Cinq d'entres elles ont été retenues par l'entremise d'un concours international, parmi près d'une centaine de propositions venues de France, d'Angleterre, des États-Unis, du Canada et du Québec et nous en avons invité six autres. Le résultat est celui d'un heureux mélange d'architectes reconnus, d'artistes et de jeunes recrues.

Nous voulions des jardins pour toute la famille et nous souhaitions que les visiteurs se laissent aller à découvrir de nouvelles façons de faire. L'effet 400e, c'est, je crois, cette attitude positive à accueillir et à apprécier la création contemporaine sous diverses formes : aménagements urbains, arts de la rue, concerts, projections géantes...

J'espère que les Jardins éphémères inspireront de façon durable ceux qui les auront appréciés. Pourquoi ne pas transposer cette créativité exposée dans nos propres cours? Je vous donne quelques pistes.

Le projet Plage d'Eduardo Aquino et de Karen Shanski offre la possibilité de s'allonger, de s'asseoir et de contempler le paysage depuis une simple structure de bois qu'on fait onduler. J'aimerais déjà en avoir une version réduite chez moi pour installer sous les arbres.

La Boîte d'antiPandore conçue par Jean-Philippe Saucier et David Brassard, des jeunes de Québec, nous laisse imaginer de beaux massifs de graminées dorées qui pourraient remplacer l'éternelle pelouse verte.Tutti Aromi, de Patricia Lussier et Anna Radice de Québec, nous enveloppe d'odeurs, utilise du verre concassé, une belle butte et des trampolines encaissés à même le sol : une façon originale de transformer le coin de jeux pour enfant.

L'autre rive de Catherine Mosbach de Paris, nous démontre comment les saules peuvent créer un labyrinthe merveilleux et pourquoi pas former un écran pour dissimuler un voisin trop présent.

Boustrophedon Garden de Plant architect de Toronto, nous dévoile la beauté insoupçonnée d'un potager aux formes géométriques. Imaginez un potager à admirer et à «déguster» dans votre cour arrière.

Avec un regard nouveau, laissez aller votre imagination et commencez à penser au jardin que vous pourrez réaliser l'été prochain à la campagne, à l'arrière de la maison ou dans une cour intérieure en ville. Allez voir et revoir les Jardins éphémères tout au long de l'été et continuez à profiter de l'effet 400e. Bon été à tous.

Pierre Thibault est architecte à Québec depuis plus de 20 ans. Professeur à l'Université Laval, il partage sa vision de l'architecture et son expérience du milieu de l'habitation.

 

Photo Pierre Thibault, collaboration spéciale

L'autre rive de Catherine Mosbach de Paris.