Balcons et perrons ont toujours constitué une composante indissociable de l'architecture montréalaise. L'été, plusieurs y passent des heures à laisser couler agréablement l'existence. Mais qui songe à en faire un véritable lieu de vie, une pièce à part entière?

Balcons et perrons ont toujours constitué une composante indissociable de l'architecture montréalaise. L'été, plusieurs y passent des heures à laisser couler agréablement l'existence. Mais qui songe à en faire un véritable lieu de vie, une pièce à part entière?

 Une petite table bistro, quelques jardinières et peut-être même un petit arbuste ou un treillis pour nous assurer un peu d'intimité et hop, voici notre balcon transformé en miniterrasse. Un endroit où siroter un cocktail, jaser ou faire un petit souper en tête-à-tête.

 Même très petit, notre balcon peut facilement devenir, pour qui a un peu d'imagination, un élégant présentoir ou une confortable extension de la maison.

«Les gens accordent de plus en plus d'importance à leurs espaces extérieurs dont ils veulent tirer le meilleur parti.» Selon Patrick de Munck, de Topia Solutions Jardins, le marché est de plus en plus varié. Meubles d'extérieur de volume et de coûts divers, pots de toutes formes pour tous les goûts et toutes les bourses, chacun y trouve son compte.

Pour éviter de surcharger, il faut d'abord choisir des meubles qui conviennent à l'espace que nous offre le balcon. Si on peut n'y placer qu'une petite table et deux chaises ou une berceuse, on s'en tient là. Mais restent encore la décoration et la création d'ambiance.

L'usage d'écrans est essentiel pour qui veut créer de l'intimité: treillis, matériel souple mais résistant (genre toile de tente) peuvent évidemment offrir une garantie totale contre l'intrusion, mais un arbuste bien choisi (comme un lilas nain), des graminées hautes (telles que des calamagrostides qui ne dépasseront guère quatre pieds en pot) ou encore des grimpantes exubérantes peuvent aussi s'avérer intéressantes.

Si le balcon est habituellement le royaume des annuelles, souligne M. de Munck, il faut se rappeler que, si l'on utilise des vivaces (comme un genévrier), il faut isoler les pots, prévoir un volume de terre suffisant et réduire la zone de rusticité de la plante qui y sera plus fragile qu'en pleine terre pour passer l'hiver. Question sécurité, il faut s'assurer que le balcon puisse supporter le poids des bacs et de la terre.

Souvent, bacs et pots pourront servir à modifier l'aménagement pour Noël ou l'Halloween par exemple.

Chez Côté Jardin, Claude Moussu insiste sur l'importance des accessoires: «Un simple treillis peut réchauffer un mur de briques aveugle et briser sa monotonie.» Si l'on utilise plusieurs pots, il faut éviter de choisir trop de textures et de couleurs.

 Par contre, il suggère fortement, si l'on habite au rez-de-chaussée, de s'attaquer d'abord au balcon arrière: «C'est là qu'on vit vraiment. Il peut servir de transition entre la maison et la cour. Des boîtes à fleurs peuvent nous permettre de descendre agréablement vers la zone de vie au sol. Ce faisant, elles peuvent aussi créer de l'intimité, surtout si on les allie avec des suspensions qui viendront couvrir un autre angle.» Élément essentiel selon lui: ne pas bloquer la vue sur la cour pour pouvoir en profiter même quand on est à l'intérieur. Dans le cas des maisons qui font plus d'un étage, ne pas oublier l'étage supérieur.

À l'ombre, les bégonias, les lysimaques nummulaires et les lobélies font merveille tandis qu'au soleil, non a l'embarras du choix. Surfinias, graminées, scaveolas, étoiles de Bethléem s'y plaisent particulièrement. Se rappeler que les pots suspendus requièrent un arrosage quotidien, parfois même deux fois par jour s'il fait très chaud, et qu'on a affaire à des plantes plus assoiffées.

Chez Alternatives, Ismaël Hautecoeur suggère de lier l'utile à l'agréable en optant pour des plantes potagères. «Un petit plant de tomates sur le balcon et souvent, c'est la piqûre.» Tomates, laitue et poivrons sont particulièrement faciles à cultiver mais il faut d'abord choisir ce que l'on aime le plus, conseille M. Hautecoeur.

 Certaines plantes potagères sont très esthétiques, les fleurs comestibles comme les capucines, mais aussi des fines herbes et plusieurs légumes (comme la bette à carde à la texture intéressante et aux couleurs contrastées). Il suffit de faire des agencements agréables. Dans plusieurs cas, on utilisera le garde-fou du balcon comme tuteur. Pour les jardiniers patenteux, il est même possible, par culture hydroponique, d'installer des bacs maison à même la rampe d'escalier en colimaçon.

«Petit ou grand, un jardin se planifie comme une maison», rappelle M. De Munck.

 

Photo David Boily, La Presse

Les jardinières foisonnantes sont synonymes d'été et de gaieté.