La contrainte ou le manque d'espace ne sont pas une barrière en matière d'aménagement. Une «petite» superficie urbaine de 25 pieds par 25 pieds suffit pour trouver le chemin du bonheur. Pour d'autres, une mince plate-bande, gorgée de belles choses, fera l'affaire.

La contrainte ou le manque d'espace ne sont pas une barrière en matière d'aménagement. Une «petite» superficie urbaine de 25 pieds par 25 pieds suffit pour trouver le chemin du bonheur. Pour d'autres, une mince plate-bande, gorgée de belles choses, fera l'affaire.

 En ce début d'été, on aime paresser au jardin. Et l'évidence nous crève les yeux: on n'a pas tous le pouce vert. Après des années d'achats compulsifs à la pépinière du coin, c'est le moment du bilan. Le parterre devant la maison est mal aéré, mal équilibré, mal présenté. Les mauvaises herbes poussent à travers les pierres gondolées de l'allée refaite, pourtant, il y a trois ans à peine. En arrière, le terrain, aménagé par les anciens propriétaires, ressemble à un vieux film des années 70. Sans habiter un manoir, vous avez droit, vous aussi, à votre coin de paradis.

Quels sont les besoins?

 L'important, dans notre aménagement, sera de préciser nos besoins. Autrement dit, de ne pas imiter le voisin «parce qu'il a fait quelque chose de beau.» À la base, il faut tenir compte du degré d'intimité qu'on veut se donner afin d'obtenir un environnement visuel et sonore de qualité. On se demandera également s'il vaut mieux utiliser du bois ou du béton préfabriqué, installer des pas japonais plutôt que de la pierre des champs, préférer les graminées aux fleurs. S'inventer, au fond, un concept d'aménagement à notre image.

 Le designer-paysagiste Guillaume Boulanger, de Paysagiste Roche, a déjà aménagé des terrains ou des parterres restreints. Une de ses réalisations, située dans Crawford Park, à Verdun, a remporté cette année un des Prix du concours de l'Association des paysagistes professionnels du Québec.

 Alain Côté, propriétaire de la maison primée, voulait depuis longtemps faire appel à un professionnel. «Les trois-quart du temps, le pavé uni, c'est mal fait. Même pour les dalles, je voulais le moins de coupe possible. J'avais de grosses exigences par rapport aux matériaux et à l'espace. L'idée des marches en palier vient de moi mais c'est la disposition du paysagiste», concède M. Côté.

Chez lui, un grand genévrier bloquait l'accès à la porte d'entrée. Il a fallu le raser. «On a gardé la sorte de conifère, le faux cyprès pleureur, très grand. C'est assez rare d'en voir de si gros en bonne santé. On a bâti à partir de ça. Avant notre intervention, l'entrée était complètement dysfonctionnelle. On avait l'impression de marcher chez les voisins», nous explique le designer-paysagiste.

 On a prévu également l'aménagement d'un drain derrière le nouveau muret pour l'empêcher de travailler avec le temps. Côté floral, afin de garder le terrain propre et épuré, on a opté pour quelques échinacées blanches et des graminées qui dansent au vent. L'entretien du terrain est donc minime.

 Les matériaux inertes sont plus chers

 Le choix du paysagiste devra se faire avec soin. Le professionnel doit comprendre nos besoins et s'adapter à notre style. Le type d'aménagement devra s'agencer à l'architecture de la maison. Attiré par l'intégration de matériaux tels que le bois, le métal ou les produits de béton dans votre jardin? Il faudra alors s'attendre à débourser quelques milliers de dollars. Mais un aménagement paysagé durable rehaussera sensiblement l'image de la propriété. «Ça change l'aspect visuel de la maison. C'est aussi un souhait de bienvenue chez nous. Les gens le font pour influencer leur propre vie», résume Marie-Andrée Fortier, fondatrice de Art & Jardins. L'entreprise, située à Saint-Marcel sur-Richelieu, est plusieurs fois lauréate de prix d'excellence pour la réalisation de différents jardins au Québec.

 

Photo fournie par Paysagiste Roche

Un aménagement paysagé de qualité, dans un jardin de ville, rehausse toute l'image - et la valeur - de la propriété.