Les propriétaires québécois aiment, à présent, délimiter leur terrain au moyen de subtilités «de paysage». Bien plus, en fait, qu'avec des clôtures extravagantes qui les coupent du reste du monde.

Les propriétaires québécois aiment, à présent, délimiter leur terrain au moyen de subtilités «de paysage». Bien plus, en fait, qu'avec des clôtures extravagantes qui les coupent du reste du monde.

 «Le besoin de marquer son territoire vient sans doute d'Europe où les guerres nombreuses, qui y ont essaimé durant les siècles, ont forcé les gens à montrer aux combattants et aux réfugiés là où était leur propriété», croit Guylaine Gillet, copropriétaire de la société de paysagistes Le Regard Vert de Charlesbourg.

 Haies ajourées

 Les clôtures tressées en broche, du type Frost, lui semblent en perte de vitesse. De même que celles en résine de synthèse blanches parce qu'elles sont très perceptibles. Même avec un écran de verdure. On les préférera noires, brunes ou grises. Mieux, en bois. En avant-plan, on les ornera d'arbustes, de plantes ou de fleurs pour créer un effet de profondeur.

 Le long de la ligne de lot, les haies ajourées, de petite et moyenne taille, sont prisées. Elles permettent de ne pas murer l'horizon, donnent l'opportunité de voir, sans indiscrétion, les beautés du jardin d'à côté. Comme un pommier en fleurs, par exemple.

 Certains particuliers, pour protéger l'intimité de la terrasse qu'ils occupent, dressent localement un écran en treillis de bois. Ils y feront grimper quelques plantes, note Mme Gillet.

 Distraction

 Certains protègent, en revanche, leur intimité en distrayant seulement le regard des voisins. Pendant qu'ils admirent un chêne bien formé au milieu de la cour ou une plate-bande magnifique tout au fond, ils ne plongent pas leur regard sur votre terrasse.

 Mais lorsque le terrain qu'on a est petit, on est plus enclin à clôturer. «De préférence, il ne faut pas», plaide Mme Gillet. Encore qu'on doive y créer des îlots pour reproduire un jardin. Une terrasse ici, un coin lecture là, une fontaine ailleurs. Les uns et les autres bordés d'un arbuste, d'une plate-bande ou d'une vasque.

 «L'idée de s'installer, dans sa cour, comme dans un cloître en ville, c'est fini», se félicite Mme Gillet. Ce, même si les terrains sont petits et les maisons nouvelles plus proches les unes des autres.