Que ce soit le vrombissement d'une grande artère ou d'une autoroute toute proche, le ronronnement d'une thermopompe ou le climatiseur du voisin, plusieurs bruits incongrus peuvent nous agresser dans le jardin. Avant de songer à construire un mur de béton ou à déménager en rase campagne pour éliminer toute pollution sonore, il y a quelques trucs pour atténuer les plus gros irritants.

Que ce soit le vrombissement d'une grande artère ou d'une autoroute toute proche, le ronronnement d'une thermopompe ou le climatiseur du voisin, plusieurs bruits incongrus peuvent nous agresser dans le jardin. Avant de songer à construire un mur de béton ou à déménager en rase campagne pour éliminer toute pollution sonore, il y a quelques trucs pour atténuer les plus gros irritants.

 «Au lieu de songer aux moyens passifs dans le genre murs coupe-son, on peut opter pour des solutions actives. L'idée, c'est alors de rentrer en compétition avec le bruit et de le couvrir avec un son plus agréable. D'abord et avant tout, il faut déterminer d'où viennent le son et la direction du vent», explique l'architecte-paysagiste Mathieu Casavant, de l'entreprise Nip paysage.

 Jets d'eau, cascades, fontaines, surtout les shishi-odoshi, ces fontaines japonaises de bambou dont le mouvement de bascule crée un petit son répétitif, peuvent détourner notre attention d'un bruit de fond dérangeant. Le fait d'attirer des oiseaux qui viendront piailler ou chanter dans notre cour ou de placer des petits carillons qui tintent sous la brise peut aussi couvrir quelque peu la pollution sonore.

 Certains végétaux, comme les peupliers faux-trembles (pour qui possède une grande propriété évidemment) ou les graminées peuvent bruisser sous le vent et nous distraire agréablement. À la campagne, des bandes successives de 20 ou 30 mètres de feuillus et de conifères peuvent arriver à faire oublier complètement, non seulement visuellement mais aussi sur le plan auditif, une autoroute toute proche. «Toutes ces solutions ont évidemment leurs limites, admet M. Casavant. Il n'y a pas un type de graminée qui aura raison d'un voisin mal élevé qui fait jouer son système de son à la planche.»

 Par souci de bon voisinage, on peut adopter, surtout en ville, des méthodes discrètes d'entretien du jardin en optant pour la tondeuse manuelle, le balai à feuilles plutôt que le bruyant souffleur, le taille-haie non motorisé... Qui sait, nos voisins suivront peut-être l'exemple.

 La prévention élimine à la source plusieurs irritants. «Ainsi, on place la thermopompe le plus loin possible de la maison, mais aussi des coins repas ou lecture. Si possible, on installe les équipements bruyants sous terre», explique M. Casavant.

 Si tous ces changements ne règlent pas le problème, on peut se tourner vers des moyens plus radicaux. «Le mur vient alors à l'esprit. L'idée générale, quand on veut couper la pollution sonore, c'est de multiplier les surfaces pour augmenter l'effet antibruit. Que ce soit un mur de béton, de briques (on peut les agrémenter de plantes grimpantes) ou un mur végétal (sorte de clôture végétale double qui enserre des panneaux insonores), on peut arriver à couper le son. Malheureusement, ces solutions sont très coûteuses et notre climat n'est pas vraiment idéal pour les murs végétaux. Par ailleurs à 11 $ US le pied carré, les clôtures antibruit (sound fences) ne sont vraiment pas à la portée de tous.» Pas plus d'ailleurs que les écrans acoustiques du genre textomur, utilisés le long de certaines autoroutes québécoises (il s'agit de couches d'humus (peat moss) protégées de l'érosion par des nattes les enserrant).

 Enfin, une solution plus abordable pour couper le son : créer un talus. «C'est très performant, mais il ne faut pas oublier que ça modifie complètement le drainage du terrain.»