Vous habitez la ville. Votre terrain est petit, tellement que vous ne pouvez y cultiver ne serait-ce que quelques légumes. Pourtant, votre toit est plat ou légèrement pentu.

Vous habitez la ville. Votre terrain est petit, tellement que vous ne pouvez y cultiver ne serait-ce que quelques légumes. Pourtant, votre toit est plat ou légèrement pentu.

  «Faites-y jardin, mais sur un substrat de fibre de verre», propose le président de Midex Technologies de Saint-Nicolas, Guy Gauthier. Son approche est nouvelle. Depuis 15 ans qu'il fait profession de toitures en fibre de verre, mêlé à du polyester flexible. Le produit se moquerait des années, alors qu'il serait récupérable à la fin de sa vie utile.

  Pour les toitures végétalisées, M. Gauthier ne pourfend toutefois pas la membrane élastomère. «Elle fait bien le travail», trouve-t-il. Bien qu'il appréhende ses exsudations, avec le temps, et son «enterrement de première classe» au dépotoir quand on n'en voudra plus. La fibre de verre est plus fiable, selon lui. «En tout cas, elle est faite pour tenir bien plus longtemps, tient tête sans difficulté aux rayons ultraviolets, au feu et aux substances corrosives», soutient-il.

  Nouveaux poumons

  Le Soleil a rencontré, dernièrement, M. Gauthier au Salon des chalets de Québec. Comme exposant, d'abord. Puis comme conférencier, où il faisait le rêve que les toits plats à pieds carrés perdus des résidences, centres commerciaux, industries et institutions puissent, un jour, servir de jardins. «Pour l'amélioration de la qualité de l'air, d'abord. Pour en faire des lieux de relaxation, ensuite», plaidait-il.

  Potentiellement, ils seront les nouveaux poumons des agglomérations urbaines, enchaîne-t-il. Puisqu'en ville, où chaque pied carré vaut son pesant d'or, il y a manque d'espace et d'air pur. Conscient de sa position de juge et partie, l'homme d'affaires prône donc, pour les toits végétalisés, un fond en fibre de verre et dit ne pas craindre, à cet égard, le verdict des écologistes et des ingénieurs. Il les met au défi : «Qu'ils viennent voir le toit vert de notre entreprise (227, route du Pont, Saint-Nicolas) de 3400 pi ca. Il sera prêt le 1er juin.» Il invite aussi le public.

  Assemblage

  S'assurer d'abord de la capacité portante de la toiture. Elle doit être assez râblée pour soutenir 45 livres de plus par pied carré. «Nous nous en chargeons», assure-t-il. Ensuite, un fond de contreplaqué hydrofuge est fixé au moyen de vis tout en ménageant le renvoi central des eaux pluviales dont le diamètre est de quatre pouces. De six à huit, pour les toits commerciaux et autres. Les eaux peuvent aussi être détournées dans un réservoir pour leur réemploi.

  Un parapet de contour de 12 pouces de haut est élevé de même façon. Ce qui donne lieu à une cuvette pour contenir le jardin. Après qu'on a colmaté les fentes, la fibre de verre liquide est appliquée partout, sans flamme et à la température ambiante, sur une épaisseur de 3/16 po. «Pas besoin de membrane "antiracines". Car le revêtement de fibre de verre est un formidable barrage», jure- t-il. Puis une toile géotextile est installée. Ensuite, un rang de coquilles de plastique pour retenir une partie des eaux de ruissellement du jardin, de sorte de garder le sol humide.

  Une seconde toile géotextile est mise en place. Enfin, le terreau. Tout ça, à 15 $ ou 16 $ par pied carré. Comme les changements climatiques devraient amener autant de périodes de sécheresse que de grandes eaux, M. Gauthier a prévu des gargouilles dans le parapet pour le déversement du trop-plein.

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  Renseignements: 1 866 390-3960