Personnellement, j'espère demeurer dans ma résidence jusqu'à la fin de ma vie. Vivre dans un condo ? Pas pour moi, j'espère ! Ainsi je prépare déjà mon terrain pour mes vieux jours... pendant que j'ai encore la santé pour le faire.

Personnellement, j'espère demeurer dans ma résidence jusqu'à la fin de ma vie. Vivre dans un condo ? Pas pour moi, j'espère ! Ainsi je prépare déjà mon terrain pour mes vieux jours... pendant que j'ai encore la santé pour le faire.

C'est quoi «préparer son terrain pour ses vieux jours» ? C'est réduire l'entretien au maximum pour que le terrain puisse se maintenir avec peu ou pas d'interventions. Autrement dit, devenir un jardinier paresseux.

Bye bye gazon !

L'ennemi numéro un des «futurs retraités» est le gazon. Même si on néglige tout autre entretien, il faut à tout le moins le tondre ou avoir le budget pour le faire tondre par autrui. Plus il y a du gazon sur le terrain, plus il y a d'entretien, surtout si le gazon est en pente, ce qui rend son entretien non seulement difficile, mais périlleux. Donc, idéalement, vous réduirez au maximum la surface gazonnée, en commençant par les endroits où la tondeuse passe difficilement ou pas du tout (pentes et près des murs, des pierres, des troncs d'arbre, etc.).

Dans mon cas, il n'y a plus de gazon devant la maison et seulement un lopin parfaitement plat en arrière. Tondre le gazon est passé d'un fardeau de trois heures avec une grosse machine à une mini promenade de 10 minutes avec une tondeuse manuelle. Mais remplacer un gazon prend du temps, de l'effort et de l'argent. C'est pourquoi je suggère de commencer sans tarder, même dès la quarantaine. Peu à peu, enlevez le gazon pour en faire des plates-bandes et des plantations d'arbres, d'arbustes et de couvre-sols. Toutes ces plantations demandent plus d'efforts à installer que le gazon, mais demandent beaucoup moins de soins une fois établies. Plutôt que de devoir tondre le gazon fréquemment, on peut limiter l'entretien à quelques efforts au printemps et à peu en été.

Exit haie de thuyas, arbres et arbustes en boule

Il faut aussi éliminer (ou ne jamais planter) toute plante qui exige nécessairement de la taille. À 75 ans, allez-vous encore être capable de tailler une haie de «cèdres» (thuyas), même une seule fois par année ? Et les arbustes et arbres taillés en boule ? Évitez toute taille strictement ornementale, ainsi que des tailles provoquées par un mauvais choix de plantes. Là où vous devez tailler présentement, car un arbre ou arbuste obstrue une fenêtre, la porte d'entrée, l'allée principale, etc., enlevez la plante incommodante.

Il existe beaucoup d'arbustes de petite taille qui cachent bien ce que vous voulez cacher sans bloquer quoi que ce soit. Plantez-en. Vous voulez une haie ? N'oubliez pas que la plupart des municipalités ont une hauteur maximale de 1,8 m pour les haies et que le thuya, soit la plante la plus utilisée pour les haies dans notre région, atteint 10 à 12 m de hauteur. Voyez-vous le problème ? Heureusement qu'il existe des arbustes qui atteignent tout naturellement moins de 1,8 m de hauteur (groseillier alpin, physocarpe nain, saule arctique et chèvrefeuille nain pour n'en mentionner que trois des centaines de variétés d'arbustes nains et de taille modérée adaptés à la région). Plantez-les en ligne et voilà votre haie.

En remplacement

Sachez que peu de plantes exigent moins d'entretien que des arbres, des arbustes et des conifères laissés au naturel. Faites-en la base de votre aménagement, plutôt que le gazon. Évidemment, il faut rechercher des variétés reconnues pour leur résistance aux insectes et aux maladies, qui sont bien rustiques chez nous (ils devraient être de zone 1, 2, 3 ou 4, jamais plus), qui ne déborderont pas de l'espace disponible et qui sont bien adaptés à vos conditions particulières (soleil ou ombre, sol riche ou pauvre, sol humide ou sec, etc.).

Heureusement qu'il existe des arbres, des arbustes et des conifères convenant à toute combinaison de conditions. De plus, si vous étendez un paillis à leur pied, vous n'avez essentiellement plus aucun entretien. Si les paillis ne vous plaisent pas plus que cela, il existe une foule de plantes couvre-sols qui peuvent convenir. Et une fois établi (il faut entretenir toute plante, même la plus solide, les premières années), un bon couvre-sol ne demande plus d'entretien et est même «autonettoyant» : les feuilles qui leur tombent dessous se faufilent à travers leur feuillage pour s'y décomposer et les mauvaises herbes peuvent difficilement germer. Parmi les bons couvre-sols pour l'ombre, il y a le pachysandre, la petite pervenche, la tiarelle, le hosta et le lamier ; pour le soleil, les thyms, le raisin d'ours, le genévrier rampant et les divers sédums.

Pour plus de couleurs, des plates-bandes

Mais le «futur retraité» n'a pas besoin de se limiter aux couvre-sols et aux arbres, arbustes et conifères. Il peut aussi faire des plates-bandes de fleurs. Mais il faut toujours se poser la question : quelles plantes conviennent à une plate-bande d'entretien minimal ? Les annuelles sont très bien pour partir une plate-bande, mais les remplacer à tous les printemps est exigeant et coûteux. Remplacez-les par des vivaces durables et sans entretien dont il existe des milliers de variétés. Évitez les plantes qui ont des problèmes particuliers et dont il faudrait s'occuper.

Ne plantez pas de hostas sujets aux limaces, par exemple, mais plutôt des variétés qui ne sont pas vulnérables. Remplacez les pivoines qui exigent des tuteurs, par un des nombreux cultivars qui n'en ont pas besoin, etc. Avec le temps (et c'est pour cela que je vous propose de commencer sans tarder), vous trouverez quelles vivaces poussent toutes seules chez vous sans entretien et lesquelles sont exigeantes. Suivez le vieux dicton chinois qui dit : pour être un jardinier heureux, trouvez ce qui pousse bien et plantez-en beaucoup.

Et l'entretien hors saison ?

Contrairement à la croyance populaire, les plates-bandes n'ont pas besoin de «ménage automnal» : moins vous en faites, mieux les plantes poussent ! Au printemps, un passage rapide avec un sécateur est amplement suffisant... et même là, si la plate-bande est bien établie et bien remplie, on peut s'en passer. Après tout, les plantes qui repoussent cacheront bien vite les rameaux des plantes de l'année précédente.

Reste une dernière limite qu'un terrain impose à un propriétaire de maison vieillissant : l'accumulation de neige l'hiver. On dit que déneiger est particulièrement risqué pour les aînés. Là, il faut bien se garder un budget pour engager un service de déneigement... à moins que le sentier chauffant ne fasse son apparition ! Comme vous voyez, l'idée que l'entretien d'un terrain est exigeant et qu'il faut se résigner à finir sa vie dans un condo est fausse. Mais, comme tout conseiller financier vous le dira, il faut planifier sa retraite. Commencez maintenant, travaillez peu à peu à réduire l'entretien et votre terrain deviendra un lieu de retraite paisible et accueillant !