Pour profiter au maximum de la belle saison, l'Homo Quebecus a besoin d'une terrasse digne de ce nom. Si le bois traité sous pression constitue toujours le matériau privilégié pour la construction d'une terrasse, en raison de son excellent rapport qualité/prix, il subit de plus en plus la concurrence du cèdre rouge de l'Ouest, des bois exotiques et des matériaux composites, qui ne requièrent, ô joie, aucun entretien.

Pour profiter au maximum de la belle saison, l'Homo Quebecus a besoin d'une terrasse digne de ce nom. Si le bois traité sous pression constitue toujours le matériau privilégié pour la construction d'une terrasse, en raison de son excellent rapport qualité/prix, il subit de plus en plus la concurrence du cèdre rouge de l'Ouest, des bois exotiques et des matériaux composites, qui ne requièrent, ô joie, aucun entretien.

 Côté prix, le bois traité demeure imbattable: 2 le pied carré. «Abordable, solide et résistant, le bois reste cependant un produit naturel qui exige son lot d'entretien», explique Élise Vaillancourt, directrice du marketing chez Home Depot. Prévoyez des week-ends de peinture pour les 40 prochaines années! C'est d'ailleurs cet aspect qui fait dire à plusieurs spécialistes que le bois traité revient à la longue plus cher que les matériaux sans entretien.

Naguère victime d'une mauvaise réputation bien méritée, le bois traité sous pression est aujourd'hui sans danger pour la santé. L'agent de préservation utilisé n'est plus à base d'arsenic. Ce produit nocif a été remplacé par l'ACQ (cuivre alcalin quaternaire) ou encore l'AC (azote de cuivre).

Cependant, on doit toujours manipuler les planches avec précaution, en portant des gants et un masque, et il faut aussi s'en défaire de façon sécuritaire. Attention: il est interdit de brûler le bois traité, car il dégage des émanations toxiques.

Le cèdre rouge de l'Ouest effectue un retour en force depuis quelque années, mais il ne délogera pas de sitôt le bois traité, car il coûte le double, soit 4 le pied carré. Ce conifère séduit par sa beauté naturelle, sa chaleur et son odeur. Son principal avantage, c'est qu'il possède une huile le rendant naturellement résistant à la pourriture et aux insectes. Il ne reçoit donc aucun traitement chimique.

«Il intéresse les gens à la recherche d'un produit plus naturel que le bois traité. Par contre, c'est un bois mou, qui s'abîme plus facilement. On ne peut pas l'utiliser pour la structure», affirme Mme Vaillancourt. Même si le cèdre rouge peut se passer d'entretien, on recommande d'appliquer un fini translucide pour qu'il converse sa belle apparence.

Mondialisation oblige, les bois exotiques débarquent au Québec. «Bien qu'on les distribue depuis huit ans, ils demeurent largement méconnus. La mise en marché de ces produits est vraiment présente depuis deux ou trois ans. Par contre, ils ont déjà fait leurs preuves ailleurs dans le monde», explique Marie-Hélène Roussel, chargée de projet chez Goodfellow, important distributeur de bois. Le fameux «Boardwalk» d'Atlantic City est d'ailleurs fait en Ipé.

Comme bois exotiques, on retrouve le teck, le Balau, l'Ipé et l'Ironwood. Ce sont des essences assez denses pour permettre l'utilisation de planches d'un pouce d'épaisseur, alors que le cèdre et le bois traité exigent une épaisseur de 5/4. «Tous les bois exotiques possèdent des qualités similaires. On les choisit principalement pour leur durabilité et leur beauté», indique Mme Roussel. Leurs prix: approximativement 5,50 le pied carré.

Composites et plastiques

Si la vue d'un pinceau vous déprime, les bois composites ou thermoplastiques constituent un choix intelligent. Ces matériaux imitant l'apparence du bois ne requièrent aucun entretien, en plus de résister à la décoloration, au fendillement et à la pourriture. De plus, ils se manipulent exactement comme du vrai bois, avec une perceuse et une scie ordinaire.

La société américaine Trex offre un produit composé d'un mélange de bran de scie et de plastique recyclé, ce qui en fait une option écologique. Antidérapant, il est offert en sept couleurs et en trois finis, au coût de 5,50 à 7,50 le pied carré. Quant à la société eON, elle fabrique un simili-bois léger en polymère disponible en six couleurs. Ces planches antidérapantes sont fraîches au toucher, même en plein soleil. Leur prix varie de 7 à 8 le pied carré. Trex et eOn offrent des garanties de 25 ans sur leurs produits.

«Les matériaux composites représentent une faible part de marché ici, mais on assiste à un engouement pour ces produits aux États-Unis. Reste à voir si cette tendance va s'enraciner au Québec», affirme Mme Roussel.

Nouveauté sur le marché, les tuiles de bois préassemblées suscitent déjà beaucoup d'intérêt, constatent à la fois Mme Roussel et Mme Vaillancourt. Faciles à installer, elles possèdent une grande polyvalence (patio, sentier, sauna) et offrent la possibilité de créer des designs particuliers, comme en les posant en damier. On peut également les enlever facilement et les réinstaller. Home Depot vend des tuiles Kwik Deck comprenant des lattes de bois prétraité posées sur une grille en plastique. Une boîte couvrant six pieds carrés coûte une trentaine de dollars.