La popularité des foyers extérieurs, fabriqués sur une base en métal et recouverts de grillage, est une source d'inquiétude. Autrefois réservés à la campagne, les feux en plein air deviennent de plus en plus présents en ville, ajoutant une nouvelle source de pollution au smog urbain. Et c'est sans oublier que leur utilisation provoque de nombreuses querelles entre voisins.

La popularité des foyers extérieurs, fabriqués sur une base en métal et recouverts de grillage, est une source d'inquiétude. Autrefois réservés à la campagne, les feux en plein air deviennent de plus en plus présents en ville, ajoutant une nouvelle source de pollution au smog urbain. Et c'est sans oublier que leur utilisation provoque de nombreuses querelles entre voisins.

 La fumée qui se dégage de la combustion du bois contient du monoxyde de carbone (CO), des composés organiques volatils (COV) et des oxydes d'azote (NO2), pour ne nommer que ces éléments nuisibles. «Elle contient autant de substances cancérigènes qu'une cigarette», rappelle Louis Drouin, de la Direction de la santé publique de Montréal. Sur son site Internet, le ministère de l'Environnement suggère donc de limiter les feux à la belle étoile.

Mais peu de gens semblent écouter ce message. L'atmosphère chaleureuse que dégage la combustion de bûches d'érable et de bouleau semble irrésistible. Résultat: les foyers extérieurs au bois, qui se vendent entre 100 et 300 dans la plupart des quincailleries, connaissent un grand succès. «Ils sont de plus en plus beaux et populaires», confirme Élise Vaillancourt, directrice du marketing chez Home Depot.

Michelle Rivest, directrice de l'Association pour l'air pur (ALAP), qui milite pour réglementer le chauffage au bois, remarque qu'en été, les villes et les campagnes deviennent de plus en plus enfumées. «Les municipalités reconnaissent que les feux extérieurs sont une source de pollution, mais elles ne réagissent pas parce qu'il s'agit d'une activité très populaire. Donc, on continue à empoisonner le monde», déplore-t-elle.

L'ALAP reçoit de plus en plus de plaintes provenant des quatre coins du Québec. «Les foyers extérieurs sont généralement permis s'ils ne nuisent pas aux voisins, mais à la suite de plaintes, c'est rare que les municipalités interviennent», dit-elle.

Si certaines municipalités interdisent déjà les feux extérieurs, comme Boucherville et Dorval, d'autres préfèrent encadrer cette activité. À Laval, la réglementation stipule qu'un foyer extérieur doit être à un minimum de 3,05 mètres de toutes les limites de la propriété.

À Sainte-Julie, sur la Rive-Sud, on exige que le foyer soit équipé d'une cheminée d'une longueur minimale de 0,45 mètre et d'un pare-étincelles. Les braseros sont donc interdits. «On demande aux gens de faire preuve de civisme et de prendre en compte que les terrains ne sont plus aussi grands qu'avant», indique Denyse Journault, responsable des communications de Sainte-Julie.

La Ville de Montréal n'interdit pas officiellement les foyers extérieurs, mais pour en utiliser un, il faut faire une demande de permis au Service de l'environnement, explique Robert Viau, du Service de sécurité incendie de Montréal. «Mais je suis persuadé que vous n'obtiendrez pas cette autorisation. On reçoit déjà des plaintes pour la fumée de barbecues, imaginez pour un feu extérieur!» dit-il.

«Si jamais les foyers extérieurs continuent à proliférer en milieu urbain, il va falloir que les autorités se penchent là-dessus. N'oublions pas que les premières victimes de la fumée sont les gens les plus vulnérables, comme les asthmatiques», rappelle le Dr Louis Drouin.

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Pour plus d'informations:

 www.lac-beauportois.com

www.alap.qc.ca