Le barbecue dans la cour, c'est le bonheur! Mais l'appareil simple et noir sur chariot clair d'autrefois n'a plus cours. Il y a 15 ans, il n'y avait que ça. Quant à la pierre de lave et à la briquette de céramique, on n'en parle plus!

Le barbecue dans la cour, c'est le bonheur! Mais l'appareil simple et noir sur chariot clair d'autrefois n'a plus cours. Il y a 15 ans, il n'y avait que ça. Quant à la pierre de lave et à la briquette de céramique, on n'en parle plus!

 On cuit désormais sur déflecteur d'acier inoxydable, en se réservant parfois sur l'appareil - ainsi que le fait le fabricant Napoléon - un logement pour la cuisson sur charbon de bois, lequel reste insurpassable quant au fumet.

Voilà qu'entre en gare tambour battant l'acier inoxydable. Dans les cuisines, il commande. Quand on n'en a pas, on en rêve. Voyez-le s'imposer dans la cour, à présent.

Il habille partiellement ici, complètement là, les modèles nouveaux de poêles barbecue. Si on cuit désormais sans pierre, on cuit désormais «inox».

Bref, les barbecues ont une allure contemporaine. Ils sont stylisés et font high tech. Ils ont quelque chose d'un meuble. Dans la cour ou sur la terrasse, dit Claude-André Poulin, spécialiste en la matière chez Giroux Maçonnex, ils sont la pièce maîtresse de la terrasse.

«Cela ne doit pas nous faire oublier que le brûleur est l'âme du barbecue. Et il doit être de qualité», plaide-t-il.

Certains fabricants, tout en pourvoyant leurs poêles des fonctions à la mode et en le bardant d'acier inoxydable, diminuent la qualité sans que cela ne paraisse. En tout cas, à première vue.

Composants fiables

«Ils tiendront la route cinq ans, en principe. Le brûleur en H mince et à efficacité relative ne fera pas long feu, l'allumeur pourrait marcher tout au plus un an si on a de la chance alors que les boutons de commande peuvent être fragiles», met en garde le conseiller d'élite à la quincaillerie Durand, boulevard de l'Ormière, Jean-Marc Leclerc.

Achetez un appareil étanche, bien isolé et dont le brûleur, l'allumeur et les grilles de cuisson sont fiables. «Si votre budget est petit, renoncez à quelque fonction tel le réchaud, par exemple, lequel est d'ordinaire peu employé. Avec le montant épargné, soit entre 50 et 100 $, on sauvegardera le haut standard de qualité de l'appareil», recommande-t-il.

Il existe des barbecues coûteux et de choix. Ils se détaillent 1800 $, voire 2500 $. Ils sont beaux, endurants et regorgent de commodités. «Vous aurez le vôtre pour la vie», assure M. Leclerc. Tandis que leurs fabricants sont de notoriété.

«Quoiqu'à 600 $, vous pouvez en avoir un très bon», reprend M. Leclerc. Moins équipé et avec moins d'inox, peut-être, mais bon.

«Tout le monde rêve d'un barbecue de grand luxe. Éventuellement encastré dans un meuble fin comportant frigo, machine à frire, distributeur à bière, système audio, lave-vaisselle, éclairage intégré puis télé numérique et auvents à 30 000 $ comme on en voit en Californie», suppose le conseiller. Après le rêve, on retombe les pieds sur terre et on ne s'en porte pas plus mal.

Or, dans cet État américain, il fait beau 12 mois durant. Ici, deux mois. Le temps d'utilisation annuel du poêle entre aussi dans l'estimation du prix qu'on doit y mettre.

Séduisants, mais...

Il existe des poêles asiatiques très séduisants et à prix modique. Sauf qu'il vaut mieux les regarder de près. Puis se donner la peine d'interroger son marchand. Car leurs composants peuvent être fragiles, leur caisson non étanche et le métal dont ils sont faits mince. Sans compter la faible probabilité d'avoir des pièces de rechange.

Autrefois, on ne remplaçait le brûleur qu'après sept ou huit ans. À présent, sur les poêles de piètre qualité, on le fera une couple de fois pendant le même terme. Dans les appareils «bas de gamme», l'allumeur électronique ne fait pas de vieux os. Par bonheur, ceux qui en ont se font une idée et allument au briquet.

Par ailleurs, plaide M. Leclerc, la puissance de combustion de 40 000 BTU ne devrait plus commander le choix d'un barbecue. Désormais, il peut être moindre pour une efficacité correspondante, voire supérieure. Il n'y a donc plus vraiment de quoi en faire un critère absolu et incontournable.

Car les fabricants mènent des tests en laboratoire. Si le caisson est étanche, le couvercle à paroi double - sinon à paroi simple, mais épaisse - , les barres et traverses de la grille en fonte et d'un bon diamètre, l'appel de gaz sera moins grand.

Étant entendu que la température nécessaire pour saisir une viande varie de 550 º F à 600 º F, il faut comprendre que le barbecue doit être en mesure de fournir même s'il fait froid ou sévit un vent de nordet.

Cherchez, recommande encore M. Leclerc, un appareil dont le brûleur produit une flamme bleue, sans coloration jaune. Une flamme si bleue d'ailleurs qu'elle serait à peine perceptible le jour. «Quant à l'efficacité de combustion, c'est le summum», insiste le conseiller, qui, pendant des années, a été technicien en réparation de barbecues.

Par ailleurs, il précise que les brûleurs en H ne donnent pas de feu à leurs extrémités ouvertes. Il en résulte une cuisson inégale.

Préférez un brûleur en 8. Nul partie du périmètre n'est à découvert.

Enfin, chez votre marchand, faites ce petit test. Tirez le couvercle vers vous. S'il vous semble lourd et massif, présumez de la qualité de l'appareil. C'est un bon indicateur. Mais il ne vous autorise pas à en rester là.