Un printemps pluvieux et frais, le vieillissement de nos végétaux, la présence de plus en plus grande de certains pathogènes, autant de facteurs qui favorisent l'apparition de maladies chez nos arbres ornementaux, des problèmes qui se manifestent souvent en fin d'été. Diagnostics et traitements.

LES CERISIERS

Cerisiers et pruniers sont tous touchés par le nodule noir. C'est le cas notamment du magnifique cerisier de Schubert, l'un des arbres décoratifs les plus populaires au Québec en raison de son feuillage rouge vif.

Diagnostic: chancres brunâtres puis noirâtres sur les branches ou le tronc qui deviennent de plus en plus nombreux avec le temps. La partie de la branche en aval de la plaie meurt, la production de fruits décline et l'arbre finit généralement par mourir.

Traitement: coupez chaque branche à 15 cm en amont du chancre en stérilisant dans l'alcool le sécateur entre chaque opération, sans quoi vous propagerez la maladie. Jetez les branches aux ordures ménagères.

Prévention: vaporisez au printemps de la bouillie soufrée pour empêcher la germination des spores, qui se propagent très tôt en saison.

LE MAGNOLIA

La repoussante cochenille du magnolia est en nette recrudescence ces dernières années, particulièrement cet été, indique l'agronome-conseil Claude Gélinas.

Diagnostic: présence le long des branches de nombreux insectes dotés d'une carapace protectrice brunâtre. La bête produit un liquide qui colle aux feuilles. Elles deviennent presque noires et la photosynthèse cesse. L'arbre s'affaiblit progressivement, mais meurt rarement.

Traitement: au printemps, avant l'éclosion des bourgeons, vaporisez abondamment avec une huile minérale dite «huile de dormance», qui détruit par asphyxie les insectes ayant passé l'hiver sur l'écorce.

À la fin d'août et en septembre, grattez (sans les blesser) les branches pour éliminer les indésirables et vaporisez l'arbre sur et sous les feuilles avec un insecticide pour éliminer les nymphes, sans protection à cette période.

LES BOULEAUX

Si la vedette de l'heure est l'agrile du frêne, la présence de l'agrile du bouleau est pourtant beaucoup plus flagrante depuis quelques années dans la grande région métropolitaine. Des milliers de bouleaux sont actuellement à l'agonie. Malheureusement, il n'y a pas de remède pour contrer le phénomène, mais une bonne fertilisation pourra retarder la mort. Le bouleau noir est le seul à résister à l'insecte.

Diagnostic: la partie supérieure de l'arbre se dénude et meurt. Progressivement, tout le végétal passe de vie à trépas de trois à cinq ans après l'apparition des premiers symptômes.

LES POMMETIERS

L'éclosion de tavelure chez nos pommetiers est encore remarquable cette année. Pommiers, poiriers et plusieurs autres arbres fruitiers sont aussi plus ou moins touchés. Chez les espèces ornementales, il s'agit surtout d'un problème esthétique.

Diagnostic: les feuilles sont tachées et brunissent à cause du fongus. Les fruits sont aussi déformés. Une partie d'entre elles tombe parfois prématurément.

Traitement: chez les particuliers, la maladie est très difficile à traiter, ne serait-ce qu'en raison de la taille des arbres. Vaporisez au printemps de la «bouillie soufrée», un composé à base de soufre. Comme en production commerciale, il faudrait idéalement traiter avant ou après chaque pluie.

Conseil: plantez des variétés résistantes à la maladie.

L'OLIVIER DE BOHÊME

Ses fruits font le bonheur des oiseaux. Arbre au feuillage argenté et aux fleurs jaunes agréablement parfumées, l'olivier de Bohême est très touché par le chancre phomopsien.

Diagnostic: maladie fongique entravant la circulation de la sève. Par grande chaleur, de grosses branches ou une grande partie de l'arbre meurent progressivement, parfois en 48 heures.

Traitement: fertilisez l'arbre. Quand les feuilles seront tombées, coupez les branches recouvertes des chancres brunâtres et gommeux typiques. Stérilisez vos instruments à chaque coupe.

Note: les symptômes de cette maladie sont très semblables à ceux de la flétrissure bactérienne, elle aussi d'origine fongique, touchant plusieurs espèces. Le lilas japonais en a particulièrement souffert cet été. Dans ce cas, arrosez par temps sec, fertilisez, mais ne coupez pas les branches, car les feuilles peuvent se régénérer. Coupez le bois mort au printemps.

LES ROSACÉES

Les rosacées regroupent une foule d'espèces populaires comme les rosiers, mais aussi les pommiers, pommetiers, poiriers, pruniers, cerisiers, amélanchiers, sorbiers, aubépines... Tous sont sujets à la fulgurante brûlure bactérienne.

Diagnostic: maladie bactérienne propagée par les insectes pollinisateurs butinant des fleurs contaminées. Les feuilles meurent et restent accrochées aux branches, comme brûlées, d'où l'expression populaire «feu bactérien». Le bois touché sèche rapidement et se décolore. Parfois, un arbre peut mourir en moins d'un mois.

Traitement: fertilisez le sol adéquatement, arrosez en période de sécheresse. Coupez les branches à 30 cm sous la décoloration visible de l'écorce, toujours par temps sec. Désinfectez le sécateur à chaque opération. Éliminez toutes les feuilles et fruits qui jonchent le sol. Jetez aux ordures ménagères. Si le tronc est atteint, il faudra souvent abattre l'arbre. Éliminez alors la souche et les racines pour réduire tout risque de contamination ultérieure.