Est-ce qu'il vente à Québec? La question est superflue car il vente presque tout le temps dans notre belle ville lovée entre le Saint-Laurent et les Laurentides. On affirme même que sur toute la planète, c'est dans la partie nord-est du Québec qu'on retrouve les vents les plus constants. Tout ça pour dire que le climat venteux de la région influence notre mode de vie. Et l'une de ces manifestations, c'est le pavillon de jardin.

Cette année, l'engouement est tel qu'on parle d'un marché enflammé qui surpasse tout ce qu'on a vu par le passé. La demande pour les abris trois ou quatre saisons qu'on greffe à la maison ou qu'on installe dans un coin de la cour enregistre sa plus forte croissance des trois dernières années, déclare Mario Tremblay, directeur des magasins Patiorama.

«Oui, le marché du gazébo et du spa reste très bon dans la région, et ce, malgré la crise financière», confirme le directeur de Piscines Trévi, Alain Garneau. Selon lui, l'explication tient au fait que l'agglomération de Québec est moins touchée par les pertes d'emploi qu'ailleurs dans la province. On observe que les gens s'installent d'abord un spa pour ensuite le recouvrir d'un abri en bois.

Or, selon les experts consultés, le gazébo ou le solarium n'est pas une mode passagère, il répond à un besoin : celui d'avoir une petite oasis de paix, un coin retiré qui ressemble à un chalet, mais tout ça à même la résidence ou juste à côté.

La tendance, dit-on, s'apparente au cocooning version écolo. Et, cette fois, ça ne concerne pas que les 50 ans et plus, mais bien toutes les tranches d'âge. «Les jeunes couples qui n'ont pas les moyens d'avoir un chalet ou une maison de campagne, poursuit M. Tremblay, trouvent un bon compromis avec le gazébo.» La crise financière amène aussi les gens à revoir certaines dépenses. Ainsi, des boomers choisissent d'investir dans un abri de jardin quatre saisons avec spa intégré plutôt que d'aller passer deux ou trois semaines dans le Sud en hiver.

L'oasis d'Anne-Marie

Anne-Marie et Luc Vachon ont tenté l'expérience. Ils se sont créé un petit coin chalet bien à eux dans la cour arrière de leur résidence. Ils ont simplement recouvert leur terrasse en pavé qui donnait sur la porte-fenêtre d'un grand gazébo garni de fenêtres en plastique. L'intérieur a ensuite été meublé d'une table et de chaises en rotin, de plantes, de lampes, d'un fauteuil pour la lecture. Et pour donner un fini plus chaleureux aux pavés, ils les ont verni avec un scellant approprié. Ce qui donne une teinte d'un beau brun chaud.

Leur terrasse, à laquelle on accède par la porte-fenêtre, est devenue grâce à cet aménagement une pièce de vie supplémentaire. Un lieu hors du temps. Anne-Marie déclare que «ça a presque changé ma vie d'avoir réaménagé la terrasse extérieure. Si vous saviez tout le plaisir que j'ai à prendre mon café ici le matin. Il y a du soleil, de la lumière, c'est reposant et, en prime, c'est à l'abri du vent».

Le projet du couple Vachon ne représente qu'une des nombreuses possibilités d'aménagement d'un petit coin chalet à même votre propriété. On peut choisir l'option solarium, qui est un peu plus coûteuse, ou les nouveaux gazébos avec toit en verre et murs en polymère. Pour les pavillons, il y a aussi les options trois et quatre saisons. Mais peu importe la formule choisie, prévoyez de débourser au minimum 5000 $ pour un abri de bonne qualité et les meubles qui vont l'agrémenter.