On s'affranchit de plus en plus de l'habitude de mettre «sans cérémonie» le carré de sable aux angles sévères près de la maison ou de la terrasse. «À présent, on l'intègre, tout en le mettant en valeur, à l'aménagement paysager», note l'architecte paysagiste Marie-France Turgeon, de Québec.

On s'affranchit de plus en plus de l'habitude de mettre «sans cérémonie» le carré de sable aux angles sévères près de la maison ou de la terrasse. «À présent, on l'intègre, tout en le mettant en valeur, à l'aménagement paysager», note l'architecte paysagiste Marie-France Turgeon, de Québec.

Et si on le forme tel un bateau avec mât et cordage, par exemple, il a l'heur de stimuler davantage l'imaginaire des petits, pense-t-elle.

Le carré de sable n'est plus ni solitaire, ni austère. Par son ameublement et la fantaisie de ses formes, il entre désormais, selon l'architecte paysagiste Marie-France Turgeon, dans la composition de l'aménagement paysager de la cour. Les petits contribuent aussi à la vitalité et à la beauté des lieux.

Elle est loin, cependant, de dénigrer le carré de sable conventionnel ou les bacs à sable en plastique en forme de grenouille ou de homard qu'on vend dans les grands magasins et qu'on pose simplement sur le gazon. Les enfants s'y amusent et «construisent» tout de même leurs gentils rêves, convient-elle.

Mais quand on en redéfinit le contour à la façon des piscines creusées modernes ou qu'on lui donne la configuration d'une thématique animale, maritime et aérospatiale et qu'on le «meuble», d'une glissade, d'une balançoire et d'une bordure qui sert de banc, le rêve des enfants grossit.

Pourtant, c'est toujours le même sable de jeu ou lavé qu'on emploie, les mêmes planches (2 po X 6 po ou 2 po X 8 po) en bois traité écologiquement qui servent d'enceinte et les mêmes bandes de contour en PVC qui le délimitent. Sauf que l'imagination chasse l'austère géométrie.

«En fait, les adultes mettent leur imaginaire au service des enfants afin de nourrir leur grande disposition à rêver», concède Mme Turgeon.

À Saint-Cyprien de Rivière-du-Loup, l'architecte paysagiste a conçu en vaisseau spatial le «carré» de sable du parc municipal. À Lac-Saint-Charles, elle est sur le point de transformer en papillon un des «carrés» de sable d'une garderie.

«Le sable donnera lieu au corps du papillon, des matériaux inertes de part et d'autre reproduiront les ailes», explique-t-elle.

À Saint-Rédempteur, d'un autre côté, elle aura aménagé une cour selon l'art de faire «beau et grand dans petit». Et le «carré» de sable, évidemment, aura pris part à l'aménagement.

Un coin est moins éclairé, peu propice ni au jardinage ni au gazonnement. Une épinette qui s'y trouve lui donne l'idée d'un mât de navire à voiles. Elle veut l'assiéger tout autour de sable pour représenter le pont du «bâtiment». Elle fixera du cordage autour du mât pour permettre à Xavier, le premier-né de la famille, de grimper lorsqu'il aura l'âge. Pour l'instant, il n'a que 12 mois. Dans le bas, un poste de vigie sera fait. Car le guet incombe aux petits mousses.

L'idée plaît aux parents. Le projet, défini l'automne passé, a été mis en chantier dernièrement. Il est presque terminé. De plus, on a entouré le «bateau» d'un circuit en poussière de pierre pour camions Tonka, petits vélos et trottinettes.

Tout près, il y a un pommier à «grimper» au pied duquel a été mis un matelas de paillis. Les parents pourront surveiller les enfants de près. Soit en droite ligne de la cuisine ou de la terrasse.

Toile de fond

Jean Gagnon est directeur de service chez Rona L'Entrepôt, près des Galeries de la Capitale. Il plaide l'importance de la toile de fond en géotextile. Sans nuire au ruissellement de l'eau, elle empêche les mauvaises herbes de pousser. De plus, elle est durable.

Directeur adjoint du magasin Home Depot, rue Bouvier, Marco Bernard trouve génial le sable à jeu «lavé». Le matériau est sûr. Un sac de 18 kilos couvre en principe un pied carré et coûte moins de 3 $.

Pour sa part, Mme Turgeon croit qu'une épaisseur de sable de 10 po dans un sol légèrement excavé, avec une bordure surélevée de 6 po pour que le sable soit contenu, est l'idéal.

En revanche, MM. Gagnon et Bernard insistent sur la nécessité d'un couvert amovible sur tout carré de sable. Cela afin que les chats n'en fassent pas leur litière et que les feuilles mortes et autres détritus ne viennent pas y languir. Pour ce, comme pour le mur d'enceinte, on peut recourir aux services d'un menuisier. Il emploiera, de préférence, du contreplaqué traité.

Le Soleil, pour sa part, a constaté que les grandes quincailleries ont d'ordinaire en stock des bacs à sable en plastique de couleur et de forme animale. Prix: 50 $ environ, couvert inclus.