Le 2-4-D entre notamment dans la composition du Killex qui permettait d'éliminer les plantes à grandes feuilles poussant dans le gazon, le pissenlit au premier chef, puis le plantain ou encore le chardon pour ne nommer que celles-là. Un second composé du Killex, le mécoprop, vient aussi d'être banni, mais le troisième, le dicamba, est toujours autorisé. C'est la combinaison de ces trois produits qui rendait le Killex efficace à petites doses.

Le 2-4-D entre notamment dans la composition du Killex qui permettait d'éliminer les plantes à grandes feuilles poussant dans le gazon, le pissenlit au premier chef, puis le plantain ou encore le chardon pour ne nommer que celles-là. Un second composé du Killex, le mécoprop, vient aussi d'être banni, mais le troisième, le dicamba, est toujours autorisé. C'est la combinaison de ces trois produits qui rendait le Killex efficace à petites doses.

Le problème, explique Luce Daigneault, directrice générale de la Fédération interdisciplinaire de l'horticulture ornementale du Québec (FIHOQ), c'est que pour être efficace, le dicamba doit être utilisé à fortes doses, ce qui va à l'encontre des politiques gouvernementales. On a constaté en outre que ce composé dérivait vers les racines des gros arbres et provoquait éventuellement leur mort. Conclusion: ceux qui rêvent d'une pelouse parfaite devront se faire une raison et changer radicalement leurs méthodes culturales. Et surtout, ils devront se montrer plus tolérants envers les «mauvaises herbes». Une nouvelle ère vient de commencer: celle du pissenlit.

Mais à vrai dire, la réglementation de nombreuses municipalités avait déjà convaincu de nombreux propriétaires que la lutte aux pissenlits passait d'abord par un changement de culture, dans tous les sens du terme d'ailleurs. Il faut admettre qu'en raison de sa nature coriace, le combat était déjà perdu d'avance. Dans mon cas, il y a longtemps que j'ai renoncé à leur élimination. J'avoue même que j'aime l'éclat des pissenlits qui forment des taches de soleil dans mon gazon. Signalons toutefois que le célèbre Roundup de la multinationale Monsanto est toujours en vente, mais il s'agit d'un herbicide à large qui tue toutes les plantes ou presque, sans distinction.

Retrait d'insecticides

Plusieurs changements aussi du côté des insecticides utilisés pour le gazon. Sont donc éliminés du marché le diazinon (retiré volontairement par le fabricant parce qu'il ne répondait plus aux normes gouvernementales), le sevin qui servait à la lutte contre les hannetons et le scarabée japonais, le keltane, un produit très polyvalent, le chlorpyrifos (vendu notamment sous la marque Dursban) qui combattait la punaise velue. Cet insecte suce la sève des graminées par temps chaud et sec provoquant l'apparition de grandes taches jaunes dans le gazon.

Le malathion a aussi été exclu du marché pour le traitement du gazon. Ce cas est complexe puisque ce composé servait surtout au contrôle de la mite du thuya. Le hic, c'est que le gouvernement du Québec exige un changement d'étiquetage sur les bouteilles, ce que le fabricant refuse parce que le marché québécois est trop Donc pour obtenir du malathion, si besoin est, il faudra se rendre en Ontario. Le produit de remplacement proposé est l'orthène, mais il faut l'utiliser en alternance avec un autre composé car il provoque des résistances chez les insectes. Comme vous pouvez le voir, il faut presque un cours d'agronomie pour s'y retrouver.

La FIHOQ, qui représente l'ensemble de l'industrie horticole, réclame donc la révision des nouvelles normes parce que les solutions de rechange n'existent pas ou ne sont pas adéquates, estime M me Daigneault. L'organisme demande de remettre en marché le 2-4-D (qui serait sans danger, selon des études réalisées en 2005), une plus grande flexibilité pour permettre la vente du malathion et la réintroduction du sevin pour combattre la punaise velue. Quant aux vers blancs, hannetons et autres scarabées, la lutte est dorénavant confiée presque exclusivement au Merit (utilisation commerciale seulement) ou encore aux nématodes. Malheureusement, ces derniers sont utilisés de façon inadéquate, ce qui réduit d'autant leur impact. Quant aux recettes de lutte intégrée ou naturelle, le moins que l'on puisse dire, c'est les gouvernements restent plutôt discrets à leur sujet.

Un hêtre au destin tragique

Apparue discrètement au Québec il y a une quarantaine d'années, la maladie corticale du hêtre est maintenant présente un peu partout dans la province et ses ravages prennent de l'ampleur. Des milliers de hêtres sont morts ou moribonds et l'avenir s'annonce plus sombre encore, selon le botaniste Jacques Brisson, professeur à l'Institut de recherche en biologie végétale de l'Université de Montréal. «Je ne crois pas que dans 25 ans, on puisse encore trouver un seul grand hêtre, dit-il. Dans certains États de la Nouvelle- Angleterre, de 80 à 90% d'entre eux ont disparue.» Chez nous, la maladie est bien présente notamment sur la Rive-Sud, au mont Saint-Bruno et au mont Saint-Hilaire. S'il a peu de valeur commerciale, le hêtre est un arbre apprécié pour son aspect esthétique, notamment dans les parcs. Il peut atteindre 30 mètres. Son écorce grisâtre et lisse est remarquable. Plusieurs espèces et variétés sont d'ailleurs utilisées en horticulture ornementale, des arbres qui peuvent théoriquement être affectés par la maladie corticale. Celle-ci nous vient d'Europe à la suite de l'importation de hêtres. La maladie a été signalée pour la première fois au Québec, en 1969, dans le Témiscouata, mais a commencé à progresser sérieusement depuis une dizaine d'années.

Vilaine cochenille

Comment survient la maladie? Les attaques successives d'une cochenille durant quelques années affaiblissent le hêtre et permettent alors l'apparition d'un champignon microscopique dans le bois qui empêche progressivement la circulation de la sève. Ce champignon a des fructifications rouges très visibles sur l'écorce. Et dès leur apparition, le sort du hêtre est scellé. La mort peut être très rapide ou, la plupart du temps, s'échelonner sur plusieurs années. Les branches supérieures commencent à mourir puis l'écorce se détache ou se déforme. Les blessures laissent couler un liquide noirâtre. Une fois l'arbre mort ou abattu, de nombreux drageons émergeront de la souche ou des racines superficielles, mais aucun ne donnera un arbre de belle taille. À leur tour, les rejetons sont affectés par le champignon lorsque leur tronc atteint 5 cm de diamètre. Si bien que dans les forêts affectées depuis des décennies comme c'est le cas au Nouveau-Brunswick, le hêtre se retrouve maintenant sous forme de bosquets composés de tiges d'au plus quelques mètres de hauteur. Dans un jardin, si on doit abattre l'arbre malade, il est préférable ensuite d'éliminer complètement la souche. Il semble toutefois que de rares spécimens soient résistants à la maladie.

Par contre, il est facile de se débarrasser de la cochenille dès qu'on découvre sa présence, indique Jacques Brisson. Quand l'infestation est grande, les insectes forment une mousse blanchâtre, souvent à la base du tronc, comme s'il s'agissait d'une neige très légère, dit-il. Il suffit alors de nettoyer l'écorce avec un jet d'eau ou avec une brosse, ce qui tue automatiquement la cochenille. Toute tache blanche insérée dans les anfractuosités devrait aussi être soumise à l'épreuve de la brosse.

LE TOUR DU JARDIN

Exposition de violettes africaines


La Société des saintpaulia de Montréal vous invite à sa 31e exposition annuelle qui aura lieu en fin de semaine prochaine, les 22 et 23 avril, de 10 à 16h. Au programme, plus de 350 plantes dont certaines atteignent près de 60 cm de diamètre alors que d'autres sont si petites qu'elles peuvent loger dans un dé à coudre. Des plants au feuillage vert, rosée, blanc, crème ou panaché. Plusieurs streptocarpus seront aussi présentés. Vous pourrez également acheter des plants. Le rendez-vous a lieu au Chalet du parc Maisonneuve, 4601, Sherbrooke Est, à deux pas du Jardin botanique. Les frais d'entrée sont de 2$. Stationnement sur place. Info : (514) 990- 5701, boîte vocale.

Une vivace pour Rosaire

Le sympathique Rosaire Pion est mort, le 31 mars, emporté par la bactérie mangeuse de chair. Au fil des années, son entreprise de Saint-Thomasd'Aquin (aujourd'hui annexé à Saint-Hyacinthe), était devenue un des plus importants comptoir de ventes au détail au Québec dans le domaine horticole. Mais en 2003, les Serres Rosaires Pion fermaient boutique pour se consacrer uniquement à la production et la vente en gros, au désappointement des amateurs de jardinage de la Rive-Sud qui appréciaient la qualité et la diversité des plantes offertes. Travailleur acharné, doté d'un grand sens du marketing (certains se souviendront de ses publicités à la télé avec son chapeau fleuri), M. Pion avait cédé l'entreprise à deux de ses trois enfants, histoire de prendre un peu de bon temps, m'avait-il alors confié. L'industrie horticole québécoise voudra sans doute lui rendre un hommage particulier. Pourquoi ne pas nommer un nouveau cultivar à son nom, une plante vivace populaire et facile de culture ? L'idée est lancée, ne reste qu'à la faire germer.