«Il ne faut par croire tout ce qui s'écrit sur Internet», répliquait récemment par voie de communiqué Bob Odom, le commissaire à l'Agriculture et à la Foresterie de l'État de la Louisiane.

«Il ne faut par croire tout ce qui s'écrit sur Internet», répliquait récemment par voie de communiqué Bob Odom, le commissaire à l'Agriculture et à la Foresterie de l'État de la Louisiane.

Le courriel alarmant, qui a fait le tour du monde, indique qu'à la suite de l'ouragan Katrina, le paillis fabriqué de bois louisianais est vendu à prix réduit dans plusieurs grandes surfaces aux États-Unis ou ailleurs et qu'il abrite une espèce de termite dite de Formose. Ce qui est faux.

Le commissaire Odom fait valoir que tous les départements de la Louisiane qui ont été affectés par l'ouragan sont soumis à une quarantaine et doivent produire un plan de traitement des débris de bois. Des experts américains ont aussi visité les grandes chaînes mentionnées dans le courriel pour réaliser que la rumeur était sans fondement. Il faut souligner par ailleurs que le paillis, pour être vendu au Canada, aurait été soumis à l'inspection des spécialistes de l'Agence canadienne d'inspection des aliments.

Un termite canadien

Ressemblant à une fourmi mais surtout apparentés à la blatte (ou coquerelle), les termites comptent 2753 espèces dans le monde, la plupart localisées dans les tropiques. Ils se nourrissent de cellules végétales mortes et ont la rare propriété de digérer le bois. Leur rôle écologique est très important.

Au Canada, le seul termite indigène vit dans le sud de la Colombie-Britannique. Il s'agit de Reticulotermes flavipes, de son nom scientifique. Mais depuis les années 20, une autre espèce, Reticulotermes flavipes s'est propagée dans le coin de Pointe-Pelée, dans le lac Érié, l'endroit situé le plus au sud au Canada. L'animal était vraisemblablement des États-Unis. Ce termite réside maintenant dans une dizaine de municipalités de la région. Dans les années 30, la même bestiole a été introduite par bateau et s'est installée à Toronto. Il s'agit aujourd'hui d'une nuisance qui est l'objet d'une surveillance continue. Il affecte actuellement autour de 700 immeubles dans la Ville reine. Reticulotermes a aussi été importée accidentellement dans l'île de Vancouver. Il a été découvert également en 1987 dans quelques immeubles de Winnipeg le long d'une voie ferrée.

En milieu nordique, ces insectes peuvent vivre facilement dans un endroit chauffé s'ils ont de la nourriture à se mettre sous la dent. Dans certains cas, il peut être facile de s'en défaire de façon écologique. Bruce Gill, entomologiste à l'Agence canadienne d'inspection des aliments, raconte qu'il y a une trentaine d'années, dans un immeuble d'Agriculture Canada, à Ottawa, on avait mis fin à l'invasion d'un insecte d'origine tropicale en purgeant les tuyaux de l'édifice en plein hiver et en donnant congé au personnel durant quelques jours. Le froid avait accompli un travail impeccable.