Le sapin

Le sapin

Le sapin de Noël est une vieille tradition germanique datant en fait de bien avant l'époque du Christ. Selon les croyances des tribus nordiques, l'hiver, avec ses jours qui raccourcissent et les arbres qui perdent leurs feuilles, représentait la mort du monde, mais avec les bons rites et les sacrifices, il était possible de renverser la vapeur et de le faire renaître. Ils fêtaient donc le Yul, soit la Fête du renouveau, dès que les journées commençaient à s'allonger, c'est-à-dire vers Noël.

Le sapin était au centre de leurs festivités: comme il conservait ses aiguilles même en cette période de «mort», il représentait l'immortalité. Ainsi ils décorèrent les sapins de rubans et de chandelles pour cette fête. Avec le temps, la fête du Yul et la fête de Noël n'ont plus fait qu'une et la tradition du sapin décoré en est devenue une de Noël, notamment en Alsace. Ce serait des mercenaires allemands qui auraient apporté la tradition en sol nord-américain.

Le houx

Voici une autre vieille tradition européenne, mais plutôt d'origine celtique cette fois-ci. Le houx aussi résistait à l'hiver et, de plus, ses fruits rouges étaient toxiques. Les druides vénéraient particulièrement les plantes toxiques, qui étaient pour eux des végétaux très puissants. Avec l'arrivée du christianisme, cette plante s'est intégrée à la fête de Noël.

La légende veut que jusqu'à l'arrivée de Jésus, les fruits du houx étaient blancs. Or le houx a servi à fabriquer la couronne d'épines de Jésus et le sang de ce dernier aurait coloré les fruits en rouge. Depuis lors, tous les houx ont des fruits rouges en souvenir de la Passion et de l'amour du Christ et on s'en sert pour décorer les maison. Mais attention! En France, la croyance veut qu'il ne faut jamais entrer des branches de houx dans la maison avant le 23 décembre, sinon un malheur frappera.

Le gui

Voici une tradition en nette perte de vitesse. Ça fait presque 20 ans que je ne vois plus de gui dans les magasins à Noël... Et sans gui, on ne peut plus suivre la belle vieille tradition qui veut que, quand un homme et une femme se rencontrent sous une branche de gui, ils doivent s'embrasser. On voit bien quelques branches de gui en plastique, mais ça manque de charme.

C'est tout simplement un problème d'approvisionnement. Le gui (Viscosum album) est une plante parasite qui vit accrochée dans les arbres en Europe et pousse strictement à l'état sauvage ; sa culture est impossible. Or, les techniques forestières modernes éliminent le gui dès qu'il apparaît et il se fait donc plus rare qu'autrefois. Le gui est toujours récolté commercialement en Europe, mais strictement pour le marché local. Il n'en reste plus suffisamment pour l'exportation !

À l'origine, le gui était considéré comme la plante la plus sacrée par les druides, une plante à respecter à tout prix, sinon c'était le malheur. C'était à tel point vrai que lorsque des ennemis se rencontraient dans une forêt et se rendaient compte qu'ils se bataillaient sous des branches de gui, ils devaient baisser les armes et observer une trêve jusqu'au lendemain. Peu à peu, cette trêve entre ennemis s'est transformée en embrassade entre les sexes ! Notez que dans la tradition anglo-saxonne, on s'embrasse sous le gui à Noël. En France, c'est au jour de l'An, d'où le dicton «au gui l'An neuf».

Le poinsettia

Voici une légende qui nous vient du Mexique, pays d'origine du poinsettia (Euphorobia pulcherrima). Le poinsettia a été à l'origine planté par les Aztèques qui voyaient dans ses «fleurs» rouge sang un symbole de pureté (pour eux, le sang était purificateur). Les prêtres espagnols se sont d'abord battus contre cette «plante maudite» avant de finir par accepter avec regrets la tradition trop enracinée et de lui donner une signification plus catholique.

Ainsi est née la légende suivante: un jeune garçon voulait aller voir le bébé Jésus, mais n'avait aucun cadeau à lui donner. Faute de mieux, il a coupé quelques branches apparemment mortes pour les présenter à Jésus. Mais quand il déposât son bouquet devant le bébé, un miracle se produisit. Les branches se couvrirent de fleurs rouges, soit des fleurs de poinsettia, et le bébé Jésus sourit ! Depuis lors, le poinsettia fleurit toujours à Noël.

Le cactus de Noël

La légende suivante vient du Brésil, pays d'origine du cactus de Noël (Schlumbergera truncata). Un jeune garçon qui vivait dans la jungle amazonienne avait prié Dieu de lui donner un petit signe de Noël dans son monde chaude et étouffant. Le jour de Noël, il se lève pour se rendre compte que la jungle s'était remplie de fleurs au cours de la nuit. Les cactus qui poussaient sur les branches des arbres environnants s'étaient tous mis à fleurir en même temps. De plus, avec leur port retombant, ils faisaient penser aux cloches de Noël. Et ainsi encore, une autre légende est née !

L'amaryllis

En Argentine, où les amaryllis (Hippeastrum spp.) fleurissent à l'état sauvage à Noël, on raconte la légende suivante. Dans son excitation pour annoncer la naissance de Jésus à Bethléem, l'archange aurait échappé sa trompette. En tombant au sol, la trompette s'est transformée en une belle fleur en forme de trompette. Depuis, l'amaryllis fleurit toujours à Noël pour annoncer la naissance du Christ.

Le romarin

Jusqu'au XXe siècle, le romarin fut très utilisé dans la fabrication des couronnes et des guirlandes de Noël. C'est une tradition qui renaît, du moins un peu, car depuis trois ou quatre ans, on voit dans les jardineries des plants de romarin taillés en forme de sapin et vendus à Noël. Avec leurs feuilles étroites en forme d'aiguille, ils jouent d'ailleurs bien leur rôle.

Il serait alors peut-être temps de ressusciter la vieille légende suivante. Le romarin, dit la légende, avait à l'origine des fleurs blanches. Puis, avant d'entrer dans l'étable pour donner naissance à Jésus, Marie a déposé sa cape bleue sur le petit arbuste de romarin planté à la porte et la couleur a déteint. Depuis, le romarin fleurit toujours bleu.

D'ailleurs, saviez-vous que «romarin», rosmarinus en latin, veut dire «rose de Marie» («ros» et «mari»)?

Joyeux Noël!