Avant l'adoption de la nouvelle nomenclature en 1993, on l'appelait le grand héron bleu, une traduction littérale du nom anglais great blue heron. C'est un nom qui lui allait bien, lui qui, lorsqu'on l'observe, nous montre de beaux reflets bleuâtres sur son plumage.

Avant l'adoption de la nouvelle nomenclature en 1993, on l'appelait le grand héron bleu, une traduction littérale du nom anglais great blue heron. C'est un nom qui lui allait bien, lui qui, lorsqu'on l'observe, nous montre de beaux reflets bleuâtres sur son plumage.

Ce majestueux oiseau que je ne me lasse jamais d'observer se retrouve pratiquement à la grandeur de l'Amérique du Nord. Il vit près des cours d'eau, qu'ils soient d'eau douce ou d'eau salée. En fait, il vit près de son garde- manger. C'est un pêcheur inlassable.

Il se tient en eau peu profonde et quand il est au bord du fleuve, il se déplace au gré des marées. Quand la marée est montante, il se retrouve plus près de la rive et le contraire quand la marée descend. Il est juché sur des échasses, mais il doit se méfier, il ne sait pas nager.

C'est un oiseau qui appartient à la saison estivale. Si on en voit un chez nous durant l'hiver, sachez que c'est tout à fait exceptionnel. Durant la saison froide, c'est en Amérique du Sud qu'il se prélasse au soleil. Il est dans nos parages de mars à décembre.

Généralement, le grand héron construit son nid près de son site d'alimentation, mais toujours dans un coin pratiquement inaccessible aux observateurs et aux prédateurs. En voir un de près est une chance exceptionnelle.

Il construit un nid impressionnant qui peut faire jusqu'à 1,2 m de diamètre. Il le place au sommet d'un arbre et il est entièrement fabriqué de branches sèches. Dans une héronnière, lieu où il s'installe, il y a une multitude de nids très près les uns des autres.

Selon le climat dans la région où elle installe son nid, la femelle pond de trois à sept oeufs. Au Québec, c'est en moyenne quatre ou cinq oeufs qu'on retrouve dans chaque nid. L'incubation dure un peu moins d'un mois et le mâle et la femelle couvent les oeufs. Les soins aux petits durent jusqu'à 10 semaines. L'alimentation des petits est faite de petits poissons, de grenouilles et d'insectes aquatiques.

Dans le cas de rareté de nourriture, seuls les plus forts survivent. Les plus fragiles se retrouvent hors du nid, bousculés par les plus forts, et meurent de faim.

Quand les premiers Français sont arrivés ici, ils ont confondu notre grand héron avec les grues européennes et c'est pour ça que, dans l'archipel qu'on retrouve devant Montmagny, il y a l'île aux Grues.

Dans les forêts où on retrouve des héronnières, généralement, après quelques années, les arbres atteints par les excréments de ce grand oiseau meurent. Les feuilles et les racines sont littéralement brûlées.

Le grand héron est considéré comme un oiseau très robuste. Il vit généralement jusqu'à 15 ans et on parle d'un record de longévité de 23 ans et trois mois. Le grand héron n'a pratiquement pas de prédateurs.

Sa longueur peut atteindre jusqu'à 137 cm et son envergure va jusqu'à 213,4 cm. Il peut peser jusqu'à 2,5 kg.

D'autres hérons

Il y a chez nous d'autres hérons que le grand héron. Il y a le héron vert, beaucoup plus petit de taille. Il ne fait que 55 cm de longueur et a une envergure d'ailes de 66 cm environ.

Dans la famille, on compte la grande aigrette, qui elle aussi est plus petite que son cousin le grand héron. Elle a une longueur totale de 107 cm et une envergure d'ailes de 139 cm. Elle est facilement reconnaissable, avec son plumage blanc immaculé.

Mais attention, si vous vous trouvez dans le sud des États-Unis, particulièrement en Floride, et que vous voyez un grand oiseau blanc, il se peut que ce soit un grand héron de forme blanche. On le distingue d'abord par sa stature - il est beaucoup plus grand que la grande aigrette - et aussi par sa huppe sur la tête.

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Source: Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional, de Jean-Luc DesGranges