Résultat: une piste cyclable le long de la rivière Outaouais, qui séduira à la fois ceux qui ont envie de rouler hors des sentiers battus et ceux qui aiment observer des oiseaux de toutes sortes.

Résultat: une piste cyclable le long de la rivière Outaouais, qui séduira à la fois ceux qui ont envie de rouler hors des sentiers battus et ceux qui aiment observer des oiseaux de toutes sortes.

En effet, le parc de Plaisance compte désormais deux secteurs. Le premier, le secteur des Presqu'îles, a été créé au printemps 2002 en reconvertissant la réserve faunique provinciale existante, riche en baies et en marais: on n'y chasse plus, mais on y campe toujours, et son sentier est bien connu des campeurs et des ornithologues. «Comme il n'y a plus de chasse, explique Jean-François Houle, responsable de la conservation et de l'éducation du parc, c'est devenu un endroit privilégié pour l'observation à vélo de la sauvagine et de la bernache.»

Au secteur des Presqu'îles s'est ajouté, fin 2003, le secteur Thurso, qui appartenait jusque-là à des intérêts privés. On peut y pénétrer soit par l'accueil de Thurso, situé dans la première auberge de la région (XIXe siècle), soit par l'entrée baie Noire, à mi-chemin. Pour le moment, il faut se déplacer en voiture pour passer d'un secteur à l'autre, mais sous peu, un bateau ponton porte-vélos sera mis à l'essai afin de relier les deux parties; l'an prochain, un nouveau tronçon de la Route verte, qui longera la 148, les joindra également.

Mais, même séparés, les deux secteurs ont un admirable point en commun: ils traversent une multitude d'habitats- forêt adulte, champs en friche, marais, baies, arbustaies, rivière, île sèche, île tout court et même champs cultivés!-, habitats qui attirent évidemment des oiseaux de toutes sortes, des petites sarcelles aux hérons, des sauvagines aux rapaces et même quelques rares troglodytes à bec court. Apportez vos jumelles! «On a l'habitude de dire que notre parc est fait d'îles et de presqu'îles qui chantent, dit Jean-François Houle, tant on y entend d'oiseaux, mais aussi de batraciens, de castors (plus de 20 colonies!) et de marmottes. Si notre emblème est la bernache, notre mascotte, c'est la marmotte!»

Le parc de Plaisance est un des plus petits du réseau (28,1 km carrés), mais il est long et liquide: il longe la rivière Outaouais et 65 % de sa superficie est constituée d'eau libre, de marais et de marécages. Les 30 kilomètres de piste cyclable qui le sillonnent sont en criblures de pierre bien compactées, avec peu de dénivellation et sans difficulté. On soulignera au passage que les îles et sentiers portent généralement des noms propres, en hommage aux gens qui ont habité les lieux avant d'en être expropriés, dans les années 60, au moment de la création du barrage de Carillon; ce sont les quelques terres non inondées du coin qui allaient devenir réserve faunique, puis parc national.

Dans le secteur des Presqu'îles, outre la piste cyclable, on peut emprunter à pied le petit sentier de la zizanie des marais- rien à voir avec les querelles, il s'agit du nom officiel du riz sauvage! Doté d'un stationnement à bicyclettes, il permet de se balader sur six kilomètres en forêt, de monter dans le promontoire (avec des nids d'hirondelles à chaque niveau!) surplombant la rivière, de marcher sur le trottoir flottant parmi les roseaux... et même de marcher sur des oeufs. En effet, les tortues serpentines et peintes pondent leurs oeufs en plein sentier au printemps et ces oeufs sont en train d'éclore; les serpentines sont toutefois les seules à sortir du nid en automne, attirées par l'eau. Durant notre visite, on a donc pu prendre une minuscule serpentine dans nos mains (à ne pas tenter quand cette tortue est rendue à maturité!) et la porter plus près de la rivière.

Deux points de vue particulièrement magnifiques si on est en vélo? Du côté Presqu'îles, à la pointe de la Petite Presqu'île, le courant de la rivière des Outaouais et le vent se rencontrent avec une telle force que des vagues viennent se briser sur quelques galets, au pied de la pointe, d'où on peut voir le village de Plaisance, de petites îles et le ciel à perte de vue.

Du côté Thurso, le sentier des Outaouais est un endroit tout simplement magique, par moments. En un point, la forêt compte d'énormes peupliers et... des lianes (ce sont des vignes sauvages) qui se mêlent au «bourreau des arbres» (le célastre grimpant)- quelle atmosphère, les amis! Et que dire de celle qui règne dans ce qu'il reste, un peu plus loin, d'une forêt d'érables argentés?

Si on visite Plaisance le week-end, on peut profiter de l'occasion pour participer aux activités «En rabaska dans les bayous du nord» (samedi et dimanche) et «Le castor à la trace» (le samedi soir). «On observe du castor à tout coup», assure M. Houle. Et non, on n'y sent pas l'odeur de l'usine de Thurso, mais bien celle de l'eau!

Bref, s'il est petit, le parc national de Plaisance est surtout... plaisant.

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Parc national de Plaisance, sur la route 148, à 160 km de Montréal et 50 km de Gatineau (Hull).

Informations: (819) 427-5334 ou www.parcsquebec.com.