Leur arrivée annonce implacablement que l'automne est là et que bientôt, très bientôt, l'hiver se pointera le bout du nez.

Leur arrivée annonce implacablement que l'automne est là et que bientôt, très bientôt, l'hiver se pointera le bout du nez.

Triste, vous me direz? Peut-être un peu! Mais après l'été exceptionnel qu'on vient d'avoir, l'arrivée de la saison froide se prend un peu mieux.

Et avant la première chute de neige, dites-vous qu'il y a tout l'automne à traverser, une des plus belles saisons pour l'observation des oiseaux.

L'automne, c'est la magie des couleurs, mais c'est aussi le moment des grands rassemblements d'oiseaux migrateurs. C'est également la saison où la lumière est à son meilleur pour les observer et pour les photographier. Dans l'air, il n'y a aucune trace d'humidité, il n'y a que de la lumière limpide.

Et en plus, quand les feuilles tombent, les oiseaux qui ont passé l'été à se dissimuler dans les feuilles des arbres se retrouvent à découvert et sont à portée d'yeux et de jumelles, sans obstruction.

Plusieurs oiseaux qui ont passé une grande partie de l'été cachés en nous narguant de leurs chants sont maintenant là, faciles d'observation.

C'est aussi à ce moment qu'on découvre dans les branches des nids qu'on soupçonnait être là mais qu'on ne pouvait voir à cause du feuillage.

Nous avons donc de beaux moments en perspective!

L'arrivée des premières oies a été précédée dans l'avant-dernière semaine du mois d'août de celle des premières bernaches du Canada, elles aussi en transit vers leurs quartiers d'hiver.

Si je me fie aux dernières années, la présence d'oies des neiges et de bernaches du Canada à l'automne est moins abondante qu'au printemps. Les oies en particulier ont pris l'habitude, quand elles descendent vers le sud, de s'arrêter plus au nord, dans des régions comme le Saguenay-Lac-Saint-Jean, des endroits qu'elles fréquentaient très peu autrefois. Ce qui les attire, ce sont les grands champs de maïs.

Dans leur grand voyage migratoire de quelques milliers de kilomètres, elles doivent s'arrêter en cours de route pour se reposer et se nourrir. Pour elles, c'est vital, sinon elles n'auraient pas la force de poursuivre le périple.

Alors, en descendant, le premier garde-manger qu'elles rencontrent, c'est le Saguenay-Lac-Saint-Jean. Elles s'y arrêtent plutôt que de pousser juste un peu plus au sud sur les berges du Saint-Laurent, où les scirpes, leur nourriture première, se trouvent en abondance.

Au printemps, c'est différent: le premier point de nourriture qu'elles trouvent sur leur route, ce sont les berges du fleuve. C'est là qu'elles s'arrêtent en grand nombre.

Quoi qu'il en soit, au printemps ou à l'automne, elles sont toujours au rendez-vous et si vous êtes comme moi, j'ai beau les avoir vues des centaines et des centaines de fois, c'est toujours le même émerveillement.

Des albinos

Lucille Brisson et Hugo Tremblay, de Chicoutimi, ont observé le 29 août et les jours suivants un colibri blanc. Pour sa part, Noëlla Dufour, de Clermont, dans Charlevoix, a observé un couple de merles d'Amérique dont l'un était blanc avec quelques rayures noires.

Le phénomène des oiseaux albinos n'est pas exceptionnel, mais on peut dire qu'il est rare et ceux qui ont la chance d'en observer sont des veinards.

Les oiseaux qui disparaissent

Il m'arrive à l'occasion d'avoir des courriels de gens qui s'interrogent sur le fait que leurs mangeoires soient moins fréquentées ou plus fréquentées du tout. Qu'arrive-t-il?

Il peut y avoir plusieurs explications à cela. En été, par exemple, quand la nourriture sauvage est très abondante, il se peut que les oiseaux s'en rassasient en oubliant ce qu'on leur offre. Ça veut dire qu'à l'automne ou durant l'hiver, ils reviendront.

Il y a aussi une autre cause, c'est celle de la prédation. Il arrive parfois qu'un rapace, comme le busard Saint-Martin, l'épervier de Cooper, l'épervier brun ou tout autre oiseau du genre, fasse de votre cour son territoire de chasse. S'il y en a un dans votre coin, c'est sûr et certain que les autres oiseaux se tiendront à l'écart tant qu'il y restera. C'est triste, mais ça fait partie de la nature.