Voilà la poire asiatique, Pyrus pyrofolia, de son nom scientifique. L'arbre est cultivé depuis la nuit des temps en Chine et au Japon. On parle d'au moins 3000 ans. Ses feuilles sont vert foncé, très luisantes. L'espèce d'origine produit de petits fruits durs, de couleur brune tachetée de blanc.

Voilà la poire asiatique, Pyrus pyrofolia, de son nom scientifique. L'arbre est cultivé depuis la nuit des temps en Chine et au Japon. On parle d'au moins 3000 ans. Ses feuilles sont vert foncé, très luisantes. L'espèce d'origine produit de petits fruits durs, de couleur brune tachetée de blanc.

Au cours des dernières décennies, les Japonais ont créé plusieurs hybrides complexes produisant des fruits de belle taille qui se sont taillé une place intéressante à l'étal de nos épiceries. C'est pourquoi on les appelle parfois poires japonaises. Elles portent aussi le nom de pomme-poire, car elles ont un peu la forme d'une pomme. Par contre, les cultivars d'origine chinoise donnent des fruits dont l'allure se rapproche beaucoup plus de celle de la poire.

Aujourd'hui, on en compte des centaines de cultivars dont le feuillage de plusieurs variétés passe du vert à l'orange, au rouge ou encore au pourpre, au cours des automnes nordiques.

Importé par les immigrants asiatiques, ce poirier a fait son entrée en Amérique du Nord au début des années 1800 et il est maintenant cultivé sur une grande échelle dans plusieurs États (Californie, Oregon, Washington). Mais il reste encore méconnu des amateurs de jardinage. À plus forte raison au Québec. Pourtant, la poire asiatique pousse sans peine chez nous dans les zones climatiques 4 et 5.

Ken Taylor, de la Ferme de la Pointe du moulin, à L'Île-Perrot (514-453-9757), en cultive avec succès depuis 1981. Ses arbres atteignent environ cinq mètres de hauteur, plusieurs sont situées en milieu ouvert, en plein vent, et aucun n'est mort l'hiver dernier en dépit de températures sibériennes que nous avons connues. Et cette année, ils donnent de nombreux fruits, une fois de plus. D'ailleurs, même si l'arbre se couvre de fleurs au printemps, il faut limiter sa production en ne conservant qu'un fruit par bouquet floral, de cinq à six fruits par branche, pour qu'ils atteignent un volume adéquat.

La poire asiatique mûrit sur l'arbre et peut même y rester jusqu'à un mois après avoir atteint sa maturité tout en conservant ses propriétés gustatives. Contrairement à plusieurs autres variétés de poires, elle se conserve facilement quelques semaines au frigo et certaines variétés peuvent rester en bon état durant trois ou quatre mois.

L'arbre commence habituellement à donner ses premiers fruits deux ans après la plantation, parfois au cours de la première année. Il se contente d'un sol ordinaire, bien drainé auquel on ajoute du compost chaque année en guise de fertilisant. On le taille au printemps en conservant sa forme élancée, mais en éliminant tous les drageons souvent fort nombreux comme dans tous les poiriers.

La Ferme de la Pointe du moulin (2103, boulevard Perrot) offre une vingtaine de cultivars, tous des arbres greffés, qui produisent des fruits à partir de la mi-août pour les variétés les plus hâtives et jusqu'à la mi-septembre pour les plus tardives. Ils sont vendus en octobre, à racines nues, quand l'arbre a perdu ses feuilles et qu'il est en dormance. Ils doivent être plantés immédiatement. Il est alors conseillé de couvrir les racines d'un paillis au cours de son premier hiver chez vous.

Des arbres fruitiers exotiques

Même si le pommier n'est pas prêt à céder sa place dans nos vergers, il existe plusieurs espèces d'arbres fruitiers «exotiques» qui produisent sans trop de difficulté au Québec.

Plusieurs variétés de poiriers, par exemple, sont parfaitement adaptées à notre climat et peuvent pousser en zone 4 et même en zone 3. Rustique en zone 3, «Beauté flamande», est l'une des plus populaires. Ses fruits sont jaunes avec une joue rosée. Ils atteignent la maturité à la fin de septembre. Parmi les autres cultivars recommandés notons «Clapp», zone 4, maturité fin août; «Luscious», zone 4, maturité fin septembre; «Golden Spice», zone 3, maturité fin août; «Ure», zone 3, maturité fin août; «John», zone 2, maturité fin septembre. Une dizaine d'autres variétés sont en vente sur le marché québécois.

Il faut toutefois se rappeler que les poiriers sont des arbres qui exigent un entretien régulier en matière de taille et de lutte contre certaines maladies, notamment la tavelure. On conseille d'attacher un poids au bout des branches productrices afin de permettre aux feuilles de bien profiter du soleil et d'assurer ainsi une bonne maturation des fruits.

Peu connus au Québec, les abricotiers sont aussi des arbres qui peuvent pousser facilement sous nos climats. Les cultivars «Morden», Tilton et «Scout» sont rustiques en zone 3, «Harcot» poussent facilement en zone 4. Ils atteignent de 3 à 4 m de hauteur et peuvent tous donner des fruits à profusion si leurs fleurs très hâtives ne gèlent pas ou encore s'il y a suffisamment d'insectes pour les féconder.

Ce problème peut aussi se produire chez le pêcher. Mais un seul cultivar est rustique en terre québécoise, «Reliance», et seulement en zone 5, la grande région métropolitaine. Son feuillage est fort joli et ses fruits sont un délice. Il atteind environ 4 m de hauteur. Abricotiers et pêchers sont peu sujets aux maladies.

Habituellement vendus en pots, tous ces arbres peuvent être plantés au cours de l'automne en protégeant leurs racines d'une bonne couche de paillis au cours du premier hiver. Il est toujours recommandé d'acheter deux variétés distinctes afin d'assurer une production maximale. Mais certaines variétés sont «auto-fertiles» selon l'expression horticole, et on peut obtenir une belle production de fruits avec un seul arbre. C'est le cas notamment du pêcher et des abricotiers.