Bien que les Grecs semblent avoir apprécié ce fruit qu'Homère nommait «cadeau des dieux», ce sont les Romains qui l'adoptèrent définitivement en la consommant crue, cuite ou séchée. On leur doit les premiers conseils sur la taille et le greffage des poiriers, trois siècles avant J.-C.

Bien que les Grecs semblent avoir apprécié ce fruit qu'Homère nommait «cadeau des dieux», ce sont les Romains qui l'adoptèrent définitivement en la consommant crue, cuite ou séchée. On leur doit les premiers conseils sur la taille et le greffage des poiriers, trois siècles avant J.-C.

La poire est apparue en France au XVIe siècle, rendue célèbre par le jardinier de Louis XIV, La Quintinie, et les souverains venant se faire sacrer à Reims recevaient en cadeau une poire et une coupe de champagne...

À l'époque médiévale, les poires ne semblaient guère fameuses, si l'on en croit leurs dénominations: «caillou rosat», «poire d'angoisse». Mais rapidement, les variétés devaient s'améliorer: sous le règne du Roi-Soleil, certaines portent des noms aussi évocateurs que «muscate», «bergamotte», «frangipane», «cuissemadame», «virgouleuse»...

D'apport énergétique modéré (50 cal/100 g), la poire possède une composition équilibrée: elle renferme des vitamines variées - vitamine C (5 mg/100 g), vitamines du groupe B, provitamine A, vitamine E - , de nombreux minéraux et oligoéléments. Riche en fibres (2,3 g/100 g, surtout dans la peau), ce fruit est légèrement laxatif. Bien que de saveur douce, son taux de glucides n'est pas particulièrement élevé (12 %).

Si les poires d'été se choisissent souples, il en va autrement pour les poires d'automne et d'hiver. Ces fruits ont besoin, pour mûrir, d'une période de froid qu'ils ne peuvent connaître sur l'arbre : les poires achetées un peu fermes (début de la maturation) seront donc affinées dans un compotier.

Certaines poires d'hiver peuvent devenir «pierreuses». Il se forme en leur centre de petits grains extrêmement durs qu'il faut retirer.

Douce et subtile, la poire se plie à toutes les exigences culinaires:

- Canapés de pain aux noix avec lamelles de fromage et de poires.

- Velouté: deux poires et deux bottes de cresson pochées dans l'eau, décorées d'un filet de crème.

- Lamelles de poire poêlées au beurre nappées de sauce caramel.

- Poires pochées dans du vin blanc avec du miel, des zestes de citron, du safran et de la menthe, ou dans du sirop de sucre aromatisé de jus d'orange, d'alcool, de verveine, de badiane et de baies de cassis.

- Omelette soufflée: six oeufs battus avec 300 g de sucre en poudre, alcool de poire, deux poires pochées dans un sirop citronné puis écrasées et trois blancs d'oeufs battus en neige.

Quelques trucs à savoir:

- le fruit pelé en spirale - de la queue vers la base - avec un économe conservera sa forme;

- pépins et peau, mêlés au jus de cuisson des viandes (déglacé avec un peu d'eau vinaigrée) épaissiront la sauce grâce à leur pectine;

mixées crues et citronnées, les poires formeront une délicieuse compote «au naturel»;

- muscat, cumin, clou de girofle, paprika, coriandre, gingembre... (et même piment!) s'associent agréablement à la douceur du fruit.