Les poires prennent un peu plus de temps à mûrir que les pêches, qui arrivent en août sur nos étals. C'est une belle époque pour se réjouir!

Les poires prennent un peu plus de temps à mûrir que les pêches, qui arrivent en août sur nos étals. C'est une belle époque pour se réjouir!

Je n'ai pas toujours apprécié les pêches, je le reconnais. Enfant, sa peau velue m'horripilait. Elle me faisait dresser les petits poils blancs de mes bras, je n'y arrivais tout simplement pas. C'est un peu fort comme image, je sais, mais la sensation de la peau de la pêche sur ma langue m'était aussi inconfortable qu'une craie qui grince sur un tableau noir.

J'exhortais donc ma mère à choisir les nectarines, même si elles étaient plus chères. Même si elles étaient moins bonnes et 10 fois moins juteuses. J'étais prêt à sacrifier le goût.

Les seuls temps, rares il est vrai, où je mangeais des pêches, c'était lorsque ma mère acceptait, de ses doigts trapus et dégoulinants, de les peler pour moi... ou en conserve, en hiver.

Comme tout le monde, j'ai grandi. Et heureusement, je me suis tranquillement habitué à la peau des pêches parce que je ne voulais plus sacrifier le goût. J'ai appris à éviter la peau velue, ou à l'arroser de quelques gouttes d'eau pour l'adoucir.

Je me suis accoutumé au point où aujourd'hui, j'appréhende la saison des pêches avec le sourire. Le temps de ce fruit soyeux me réjouit. C'en est presque devenu péché!

Dans la péninsule du Niagara, où poussent 95 % des pêches ontariennes, ce sont 20 000 tonnes de ces fruits juteux qui seront récoltés. Le quart sera vendu sur place, le reste à travers les pays dans des paniers de trois litres. Surveillez les prix: autour de 4 $ au début d'août, puis aussi peu 3 $ en promotion.

Mais les pêches ont besoin d'un peu de planification, d'un minimum d'organisation. À l'opposé des fraises qu'il faut se retenir pour ne pas manger tout de suite, au sortir du magasin. Les pêches ont besoin de mûrir un peu, de reposer sur votre table de cuisine. Une journée au moins, deux ou trois, c'est mieux.

Il ne faut pas en acheter cinq paniers d'un seul coup, à moins d'être prêt à en faire une indigestion... ou à les mettre en conserve, en quartiers, ou en confiture.

Non, il faut les acheter un ou deux paniers à la fois, à tous les deux ou trois jours, question d'avoir une provision de pêches à point à tous les jours. Tâtez-les doucement et placez les plus mûres à portée de la main, les moins mûres au-dessous du panier pour qu'elles vieillissent encore une journée ou deux à l'ombre.

Faire des pêches en conserve est plus facile que vous ne pourriez le croire, mais choisissez une journée où vous êtes en forme car il y a du boulot. Vos pêches - pas les trop mûres - seront plongées rapidement dans l'eau bouillante, 30 ou 45 secondes. Vous les sortez avec une cuiller à égoutter: attention, c'est chaud! Leur peau se défait en un tournemain. Une incision avec un économe le long de la raie du milieu et une légère torsion - le haut d'un côté, le bas de l'autre - vous laissera avec deux belles moitiés de pêches. Le gros noyau qui sera resté au centre d'une de ces moitiés s'enlèvera à rien.

Ne reste plus qu'à tailler en bouchées ou en quartiers et à couvrir d'un petit sirop (du sucre dans un peu d'eau) maison que vous aurez chauffé un peu sur un autre rond du poêle pour éviter qu'elles ne noircissent. N'ayez crainte de mettre trop de sucre, il y en aura toujours moins que dans les pêches en conserve.

Et pourquoi une bonne dose d'énergie? C'est qu'il restera ensuite à nettoyer le tout: c'est collant, ça revole partout, on en échappe par terre, on traîne ça sous nos semelles jusqu'au salon, bref, vous voyez le portrait.

Si vous payez vos paniers 3 $, vous aurez économisé un peu et surtout épargné votre santé avec de bons fruits qui goûteront presque aussi frais qu'en saison.