Car les quelque 20 000 habitants du secteur de la Jacques-Cartier sont, pour la plupart, des amoureux de la nature qui ont choisi ce coin pour sa tranquillité et sa proximité avec les grands espaces. La région est magnifique en toutes saisons et s'étend du Bouclier canadien jusqu'aux basses terres du Saint-Laurent.

Car les quelque 20 000 habitants du secteur de la Jacques-Cartier sont, pour la plupart, des amoureux de la nature qui ont choisi ce coin pour sa tranquillité et sa proximité avec les grands espaces. La région est magnifique en toutes saisons et s'étend du Bouclier canadien jusqu'aux basses terres du Saint-Laurent.

On y trouve la forêt boréale et les montagnes en abondance du côté de Stoneham et de Tewksbury, tandis que des fermiers se sont établis à Saint-Gabriel-de-Valcartier, région réputée pour l'élevage de dindes dans des conditions quasi naturelles. Il est d'ailleurs très amusant de voir ces gros volatiles s'ébattre par centaines en plein champ les jours de beau temps... Du côté de Shannon, l'héritage irlandais se fait sentir, tandis qu'à Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, on trouve plusieurs producteurs de pommes de terre et de petits fruits.

Paradis de la chasse, de la pêche et de la longue randonnée, on y pratique aussi abondamment le kayak de rivière et la bicyclette. L'hiver, Stoneham s'anime et attire skieurs et planchistes. L'été, la région a un charme tout particulier qui tient à son calme retrouvé.

Les communautés qui habitent la région sont tricotées serrées et on y retrouve une forte population de jeunes adultes et de familles pour qui le plein air est un véritable mode de vie, et bien souvent un gagne-pain. Ils sont guides de rivière, agents de la faune, instructeurs de ski ou petits commerçants.

Pour les producteurs maraîchers, la région est réputée très difficile à cause des gels hâtifs et de la courte saison de culture. Dès la fin du mois d'août, les premières gelées font leur apparition. Pourtant, quelques irréductibles se passionnent pour leur métier et arrivent à offrir à leur clientèle une production exceptionnelle...

Les jardins de la 5e concession

135, 5e Avenue, Saint-Gabriel-de-Valcartier

(418) 844-3213 (kiosque ouvert le samedi et dimanche de 10 h à 17 h)


Johanne Gosselin est venue à l'agriculture biologique par un coup de foudre qu'elle arrive mal à s'expliquer, mais qui la tient sous son emprise depuis 1992, lorsqu'elle et son mari ont décidé d'acheter deux lots de terre laissés à l'abandon. Onze ans plus tard, ils en ont fait une ferme de 152 arpents où poussent de magnifiques légumes biologiques tous plus colorés les uns que les autres. Pour être franche, je n'en ai jamais vu de plus appétissants: carottes extra sucrées, betteraves, choux, rutabagas, brocolis, pommes de terre, courges d'été et d'hiver, laitues bien tendres, haricots, choux kale, gros oignons, ail frais, bette à carde, persil, céleri-rave, sans oublier une grande variété d'herbes médicinales.

La dame fait également des recherches en pomiculture et a planté il y a quelques années des variétés anciennes de pommiers, comme la Rouge Saint-Pierre, la Melba écossaise, la Prairie Spy et la Duchess of Oldenburg.

Johanne et son mari cueillent tous les matins les légumes qu'ils destinent à leur clientèle. Ils sont donc d'une fraîcheur irréprochable et portent le sceau Garantie bio, organisme de certification dûment accrédité, qui assure qu'ils sont produits sans ajout de pesticides, fongicides ou d'autres composés chimiques. «L'agriculture biologique repose avant tout sur le sens du timing et le respect du cycle des saisons. Nous cultivons en fonction de l'avancée de l'été et en utilisant le principe de rotation», explique Johanne Gosselin.

Membre de l'association Équiterre, la petite entreprise offre aussi des paniers de légumes livrés à domicile dans la région de Québec. Pour les livraisons hebdomadaires d'été, il faut s'inscrire dès février. Mais pour les livraisons d'hiver, qui débutent en octobre, les inscriptions se font au mois de septembre.

Le verger du Grand Pré

80, rue du Grand-Pré, Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier

(418) 875-4411


Jacques Marcotte et Michelle Bertrand sont deux autres passionnés qui travaillent depuis toujours à développer «leur» vallée de la Jacques-Cartier. M. le maire de Sainte-Catherine a profité d'une jeune retraite comme policier de la SQ pour se lancer dans la production de bleuets en corymbe, une variété de bleuets géants de l'espèce Patriote qui poussent en grappes. Sur une terre de 22 arpents de longueur, le couple cultive aussi des framboises, différentes sortes de pommes (Lobo, Cortland, Spartan), de la cerise de terre et une variété de légumes en serre. Leur domaine très joliment aménagé compte aussi une petite ménagerie (chèvre, poules, veaux, etc.).

Jacques Marcotte et Michelle Bertrand semblent vraiment aimer ce contact quotidien avec la terre, même si les conditions de culture sont particulièrement précaires dans la Jacques-Cartier. «Un plant de bleuets nous donne un litre par année, explique M. Marcotte. Mais si nous habitions à Dunham, dans les Cantons-de-l'Est, le même plan produirait trois à quatre litres de fruits!»

C'est la même chose avec le verger, qui requiert un système d'irrigation pour protéger les pommiers du froid. Mais notre homme ne va pas se laisser arrêter par si peu: «Nous prenons beaucoup de plaisir à ce que nous faisons et nous croyons au développement de la Jacques-Cartier comme région maraîchère.»

Domaine du Mérifick

241, Wexford, Shannon

(418) 844-1237 (sur réservation uniquement)


Luce Milhomme et Bruno Martel (oui, oui, le frère du chef Mario !) possèdent un très bel élevage de cerfs rouges sur leur grande ferme de Shannon. Ils organisent sur réservation des séances de dégustation pour les groupes (activités corporatives, anniversaires, camps de jour, écoles, etc.), une visite des installations et aussi d'excellents repas champêtres. Ils vendent aussi sur place découpes, pâtés, saucisses, cretons et autres plats cuisinés.

Lorsque l'on a la chance de visiter l'élevage de 110 têtes que Bruno et Luce ont mis sur pied il y a quelques années, on comprend pourquoi leur viande de cerf est une des plus tendres sur le marché. M. Martel a conçu un très ingénieux système de portes digne d'une comédie de Feydeau qui s'ouvrent et se referment successivement en douceur pour conduire ses animaux à leur destin dans le plus grand respect. Il en va de la qualité de la viande, car si l'animal est nerveux ou stressé peu avant l'abattage, sa viande deviendra coriace.

Le canard au naturel

(418) 848-5176


La région de Stoneham-Tewksbury est à la fois bucolique et sauvage, entourée de montagnes. Avec la rivière omniprésente, elle a un charme fou. D'autant plus qu'on y compte de nombreuses maisons de campagne très bien restaurées. Celle de Julien Dupont est du nombre.

Julien élève sur sa petite ferme, en bordure de la rivière, des canards qui sont célèbres dans toute la région. Vendus entiers, en magrets ou en cuisses, frais et fumés ou sous forme de foie gras, ils sont tellement populaires que Julien suffit à peine à la demande, qu'il préfère garder quelque peu confidentielle. Alors, je vous laisse le soin de lui téléphoner.

S'il a un beau canard de trop ou du foie gras en réserve, il se fera sans doute un plaisir de vous en offrir à très bon prix à son retour de vacances, début septembre. Et il vous expliquera comment vous rendre jusqu'à son coin de paradis...