On y trouve 2 500 variétés. Plusieurs qualifient l'endroit de «mini jardin botanique» en raison de sa diversité et de l'originalité de plusieurs spécimens.

On y trouve 2 500 variétés. Plusieurs qualifient l'endroit de «mini jardin botanique» en raison de sa diversité et de l'originalité de plusieurs spécimens.

Fréquentée par les membres des sociétés d'horticulture, la pépinière est considérée comme l'un des attraits touristiques de la région. «C'est une clientèle de passionnés», dit le propriétaire, Jean-Pierre Devoyault, toujours à la recherche de nouvelles variétés. «Certains reviennent chaque année, un peu comme un pèlerinage», ajoute-t-il.

Ce pépiniériste passionné s'est donné une mission d'éducation et de promotion de l'horticulture. «J'essaie d'élargir le choix des consommateurs pour leur faire découvrir de nouvelles choses.» Il est parmi les principaux instigateurs du Rendez-Vous horticole du Jardin botanique, grand marché de fleurs qui, cette année, a attiré 17 000 personnes. «Un signe que l'horticulture est un hobby de plus en plus populaire.»

M. Devoyault a aussi participé à la création du Jardin des nouveautés aménagé au Jardin botanique auquel il contribue fidèlement. Avec les années, il a établi des contacts aux États-Unis et en Europe pour importer de nouvelles sélections.

Promoteur de disques durant plusieurs années, Jean-Pierre Devoyault a changé de style de vie et de travail en 1976. «Je me suis découvert un intérêt pour l'horticulture en devenant membre des Amis du Jardin botanique. Après avoir suivi un cours de deux ans, j'ai vendu ma maison à Montréal pour acheter un terrain à la campagne où je me suis établi avec ma femme et mes deux jeunes enfants. Durant les cinq premières années, on a mangé du beurre de peanuts et toutes nos économies.»

Il a fallu aussi éloigner les chevreuils grâce à une clôture et tendre des appâts aux mulots, grands amateurs de plantes et responsables de plusieurs pertes. C'est sa femme, Claire, qui lui a transmis le goût de la nature. «Sans elle, le jardin n'existerait pas», souligne-t-il. Une oeuvre commune dont ils sont fiers. «Perdus dans le fond d'un rang, nous avons réussi à attirer une clientèle qui a grossi avec les années. Pour ça, il fallait y croire et se démarquer des autres. Aujourd'hui, l'entreprise, qui vend au gros et au détail, nous fait bien vivre.»

Jean-Pierre Devoyault affectionne particulièrement les conifères. «C'est mon dada», dit-il. Il s'est, entre autres, spécialisé dans les conifères nains. Il est membre de l'American Conifer Society. Selon lui, un jardin devrait être composé d'un tiers de conifères. «Ces arbres travaillent 52 semaines par année, alors que les feuillus prennent de longues vacances.»

Lui et sa femme envisagent de confier progressivement la relève de l'entreprise à leur fils de 28 ans qui a fait un stage à la réputée pépinière Iseli en Oregon.

«Il a les connaissances mais est-ce qu'il voudra mettre autant d'heures que nous?» se demande Jean-Pierre Devoyault qui espère finir ses jours dans sa maison bâtie sur un pic rocheux au coeur de la pépinière.