«Souvent, il s'agit d'une façon de mettre en valeur une maison ou un site historique», avance Jacques Grantham, de la division foresterie urbaine et horticulture de la Ville de Québec.

«Souvent, il s'agit d'une façon de mettre en valeur une maison ou un site historique», avance Jacques Grantham, de la division foresterie urbaine et horticulture de la Ville de Québec.

Parfois, une telle initiative a figure de symbole. C'est le cas du Jardin Saint-Roch, qui se voulait le fer de lance de la renaissance de la basse ville. En implantant la beauté au coeur d'un milieu blessé, l'administration envoyait un message sur ses intentions.

D'autres parcs, enfin, répondent à un tout autre but, soit la mise en valeur et la préservation des milieux naturels. Bien souvent, ce désir origine des citoyens, qui n'hésitent pas à alerter les administrations sur le danger que représentent certains projets de développement pour leur environnement.

Dans ces lieux, la touche humaine, infrastructures, aménagements, etc., est normalement réduite au minimum. On cherchera simplement à faciliter la fréquentation du lieu, par exemple avec des ponts et passerelles permettant de franchir certains obstacles, tout en favorisant la conservation, par le maintien des promeneurs dans les sentiers balisés.

Le parc trouve sa raison d'être dans son caractère exclusif, et dans l'intérêt collectif qu'il y a à le protéger.

Le parc du Haut Fond, par exemple, à Saint-Augustin, doit son intérêt à l'accès privilégié qu'il donne au fleuve. Autrement, il n'y a là que boisé et sentiers comme on en trouve beaucoup.

Ailleurs, il peut s'agir d'un peuplement d'arbres particulièrement remarquable, de par son âge généralement. Saint-Augustin a sa hêtraie et sa prucheraie, alors que les pins centenaires du boisé Irving, boulevard Champlain à Québec, sont maintenant protégés depuis leur achat par la Commission de la capitale nationale. Il y a ainsi d'autres îlots de par la ville, qui parfois sont des parcs sans en porter le nom.

Le coteau Sainte-Geneviève, entre la haute-ville et la basse-ville, constitue par exemple un beau milieu naturel, où de nombreuses espèces d'oiseaux trouvent refuge.

Mais parce qu'ils sont à première vue moins spectaculaires qu'un beau jardin aménagé, ces parcs naturels sont moins connus de la population.

Les cimetières-jardins souffrent d'ailleurs eux aussi de cette méconnaissance. Outre celui retenu par Le Soleil, il y en plusieurs très beaux, et il y avait presque une injustice à les écarter.

De l'eau

La présence d'eau constitue bien souvent un élément permettant de classer un parc ou un jardin dans la catégorie «beau».

Selon Jacques Grantham, la présence d'eau sera bien souvent l'élément qui aura permis au milieu d'échapper à l'intervention humaine et de se rendre intact jusqu'à nous.

Si les abords de la rivière Saint-Charles n'avaient pas été si humides, ils auraient probablement été soumis à l'exploitation agricole. Les arbres n'y seraient alors pas devenus si grands.

De même, beaucoup d'endroits ont évité le développement domiciliaire pour les mêmes raisons. Si l'arrière du Domaine Maizerets n'avait pas été un marais, qui peut dire qu'il ne s'y serait pas construit un nouveau quartier, il y a quelques décennies?

Et bien sûr, l'eau en elle-même constitue un attrait. Elle crée l'équilibre avec la forêt, note M. Grantham.

L'autre attrait indéniable est le point de vue. Le parc linéaire de Lévis, par exemple, doit tout son panache au coup d'oeil extraordinaire qu'il offre sur le fleuve et la capitale.

Car il ne suffit pas d'un boisé ou de quelques fleurs pour faire un parc remarquable, même si, en milieu urbain, chaque arbre ou chaque plate-bande a toute sa valeur!