Ces jardins ont résisté au temps grâce à des soins et une attention particulières. Aujourd'hui, ils maintiennent une continuité avec le passé. Ils sont les témoins d'un art de vivre au XIXe siècle.

Ces jardins ont résisté au temps grâce à des soins et une attention particulières. Aujourd'hui, ils maintiennent une continuité avec le passé. Ils sont les témoins d'un art de vivre au XIXe siècle.

Par le biais de son Réseau des intérieurs et des jardins anciens de Québec, le Conseil des monuments et sites du Québec organise des visites guidées bien documentées de ces lieux. Le but est de sensibiliser la population à la valeur patrimoniale des jardins anciens et à leur conservation et aussi de faire connaître l'histoire de la ville à travers ces jardins.

Des îlots de beauté

Le paysage urbain cache parfois des jardins insolites, qui sont de véritables îlots de verdure et de beauté. Le jardin Villa Bagatelle à Sillery est un jardin de petite dimension, entourant une magnifique villa pittoresque, dont les arrangements floraux sont savamment intégrés selon le mode du jardin anglais: des fleurs de couleurs et de hauteurs variées s'épanouissent tour à tour en une floraison libre. Ce jardin est baigné par un petit ruisseau et possède de nombreuses plantes rares, telle une variété d'anémones qui ne se trouve nulle part ailleurs.

Le petit jardin de la maison Henry-Stuart, en plein coeur de Québec, a été créé à partir de 1918 par Adèle Stuart, propriétaire de la maison jusqu'en 1988. Pendant toutes ces années, Mme Stuart est demeurée fidèle à ses préceptes d'aménagement originaux, soit ceux du retour au naturalisme anglais, inspiré par William Robinson. Le jardin est adapté au lieu et en harmonie avec l'architecture de la maison, de type cottage. On n'y trouve pas de plantes rares, mais toutes les espèces sont mises en valeur par les contrastes de couleurs, de textures et la variété des dimensions. L'an dernier, les jardins de Bagatelle et Henry-Stuart ont été restaurés sur une bonne partie de leur surface. D'ici trois ans, on pourra admirer les plantes à leur pleine maturité.

Un autre témoin de la belle époque des cottages, à Québec, est la Maison Hamel-Bruneau, à Sainte-Foy, aujourd'hui un centre de diffusion culturelle. C'était l'époque où la bourgeoisie fuyait la ville pour se faire construire de superbes demeures à la campagne.

Cette maison, construite vers 1856, appartient au courant architectural pittoresque, qui cherche à fusionner nature et architecture en un ensemble harmonieux. Le Bois-de-Coulonge, à Sillery, n'est pas un jardin ancien, mais il est considéré comme l'un des plus beaux parcs de la ville. Au milieu du XIXe siècle, Henry Atkinson, riche commerçant de bois, passionné d'horticulture, et son jardinier écossais Peter Lowe, ont aménagé sur le domaine qu'on appelait Spencer Wood, de magnifiques jardins anglais. Plusieurs éléments des jardins de l'époque ont été préservés. Aujourd'hui, cet endroit enchanteur couvre 24 hectares, dont la moitié est constituée de boisés. Le Bois-de-Coulonge a servi de résidence à 21 lieutenants-gouverneurs du Québec, jusqu'à ce qu'un incendie ravage la demeure en 1966, entraînant dans la mort le lieutenant-gouverneur Paul Comtois.

Toujours à Sillery, en bordure du fleuve, la Maison des Jésuites permet au visiteur d'entrer en contact avec les différents acteurs de l'histoire: les Amérindiens, les Jésuites de la Nouvelle France, les prospères barons du bois du XIXe siècle et même une célèbre romancière britannique... Cette maison fut l'un des premiers monuments historiques classés de la province. Le jardin, quant à lui, réunit un potager amérindien, des carrés fleuris, des petits fruits, des plantes potagères et une flore indigène.

Enfin dans le quartier Limoilou, le domaine Maizerets vous fait pénétrer dans un superbe îlot de verdure de 27 hectares au coeur de la cité. Le manoir du domaine est entouré de platebandes où fleurissent les rosiers, les hémérocalles, les iris, les rhododendrons et les pivoines. Des belvédères surplombent des marais où pousse une flore aquatique et semi aquatique. L'endroit est fréquenté par les canards, les carouges, le chevalier branle-queue et le pluvier Kildir... et des gens comme vous, heureux de découvrir ces lieux de poésie.