La maison Henry-Stuart abrite aujourd'hui le Conseil des monuments et sites du Québec (CMSQ) qui restaure l'endroit depuis une dizaine d'années. Hier, le grand public était invité à venir visiter cette aire de paix où arbustes, fougères, iris, rosiers se côtoient dans un savant désordre. La chose est possible puisque la maison et son jardin ont été classés biens culturels depuis 1988.

La maison Henry-Stuart abrite aujourd'hui le Conseil des monuments et sites du Québec (CMSQ) qui restaure l'endroit depuis une dizaine d'années. Hier, le grand public était invité à venir visiter cette aire de paix où arbustes, fougères, iris, rosiers se côtoient dans un savant désordre. La chose est possible puisque la maison et son jardin ont été classés biens culturels depuis 1988.

Le cottage orné a été construit au milieu du XIXe siècle à la demande de Maria Cury et de son mari, William Henry, qui vivaient en Ontario. La villa bourgeoise était alors louée. Ce fut le coup de foudre pour les soeurs Mary Lauretta et Adèle Stuart, venues y habiter avec leur mère dès 1914. Adèle abandonna la dernière sa maison bien aimée qu'elle avait pris soin de fleurir. En 1987, elle s'éteignait à 98 ans. «Même à cet âge, elle continuait à s'occuper du terrain, avec son jardinier de 80 ans», a souligné la coordonnatrice du CMSQ, Hélène Michaud, durant la visite.

À gauche, l'allure fouillis des bosquets peut faire sourire. Mais tout était ainsi voulu. «Adèle semble s'être inspirée des méthodes de William Robinson qui prône les jardins sauvages et l'introduction de plantes indigènes», a avancé Mme Michaud. Pourtant, aucun ouvrage du théoricien anglais n'a été retrouvé dans la bibliothèque de la maison. La coordonnatrice du CMSQ souligne toutefois qu'Adèle s'était liée d'amitié avec Mary Stewart, architecte paysagiste au domaine Cataraqui, qui appliquait la pratique Robinson. «Elle a aussi fait de nombreux voyages en Angleterre.»

La présence notamment de lys du Canada et de muguet fait foi de cette recherche sauvage, explique pour sa part l'horticulteur Jacques Allard, venu informer les visiteurs sur les différentes plantations. Sans doute est-elle allée les cueillir elle-même.

Et pour s'emplir de la beauté des fleurs, de la texture des feuillages, les soeurs Stuart ouvraient bien grand leurs portes-fenêtres et prenaient le thé, à 16 h tapant sur la véranda, contemplatives.