Disons qu'elle est de la grosseur du canard colvert. Elle fait 66 cm de long comparativement à 92 cm pour la bernache du Canada. Une cravant pèse autour de 1,6 kg tandis que sa grosse cousine va chercher dans les quatre kilogrammes.

Disons qu'elle est de la grosseur du canard colvert. Elle fait 66 cm de long comparativement à 92 cm pour la bernache du Canada. Une cravant pèse autour de 1,6 kg tandis que sa grosse cousine va chercher dans les quatre kilogrammes.

La petite bernache qui a la tête noire nous visite à peu près exclusivement au printemps. Elle est à ce moment en transit du sud vers le nord, où elle nidifie. À l'automne, quand elle retourne dans ses quartiers d'hiver, elle ne fait que nous survoler, pas d'arrêt en territoire québécois.

C'est un oiseau de petite taille comme je l'écrivais précédemment, mais elle est dotée de très grandes ailes. Elle a donc un vol agile et très puissant.

À l'automne, elle se paye un voyage d'un seul trait de 1400 km entre la baie James et le New Jersey et en seulement 24 heures. La bernache noire, qui vit dans l'ouest, qui est de variété différente, mais qui est considérée comme de la même espèce, fait le voyage de l'Alaska au nord du Mexique en 60 heures, elle aussi sans se poser.

L'alimentation de la bernache cravant est constituée à 90 % de zostère marine, ce qui fait en sorte qu'elle ne quitte à peu près pas son emplacement habituel.

Elle est aussi très vulnérable quand cette plante vient à manquer à cause de maladie ou de gel. Il est arrivé des années où les bernaches cravant sont mortes par millier, faute de nourriture.

Un couple de bernaches cravant est généralement formé pour la vie.

On voit de fortes concentrations de bernaches cravant à l'est de Kamouraska. Il y en a plus à l'ouest, mais en moins grande quantité.

J'en ai observé quelques couples à travers des eiders à duvet, sur les côtes de l'Isle-aux-Coudres. Il y en a aussi dans l'archipel de l'île aux Grues.

C'est un oiseau très prisé par les chasseurs, mais il s'en tue très peu du fait qu'il ne s'arrête pas chez nous à l'automne.

De la visite rare

Il y a quelque temps, Guy Massé de Saint-Antoine-de-Tilly a reçu un visiteur étrange près de son poulailler. L'oiseau a passé quelques jours dans son entourage et il n'était absolument pas craintif.

Vérification faite auprès de Marcel Darveau de Canards Illimités, un ornithologue chevronné, il s'agit d'une perdrix choukar, sans doute un oiseau d'élevage relâché pour la chasse sportive. M. Darveau me précise qu'une autre a été signalée à Gatineau.

Cet oiseau est originaire du centre et du sud de l'Eurasie et habite les régions montagneuses et rocheuses. Ici, on la connaît surtout comme perdrix d'élevage, sa chair étant recherchée par les gourmets.

Dans l'Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional, on dit que les oiseaux en liberté au Québec ne vivent que très peu longtemps.