Le ministère de la Santé et des Services sociaux invite de nouveau le public à lui signaler les carcasses de corneilles, de corbeaux et de geais bleus afin de suivre l'évolution du virus sur le territoire québécois. La collecte commence demain et se poursuivra jusqu'au 15 septembre.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux invite de nouveau le public à lui signaler les carcasses de corneilles, de corbeaux et de geais bleus afin de suivre l'évolution du virus sur le territoire québécois. La collecte commence demain et se poursuivra jusqu'au 15 septembre.

Jusqu'à maintenant, seuls le Bas-Saint-Laurent et le Nouveau-Québec semblent être exempts du micro-organisme, du moins si on se fie aux analyses des carcasses d'oiseaux. L'an dernier, on a signalé 2300 oiseaux suspects mais, après examen des cas les plus probants, seuls 112 se sont révélés positifs, dont 32 à Montréal et Laval, 22 en Montérégie, 14 dans l'Outaouais et 12 dans les Laurentides. Il s'agit de 95 corneilles et 17 geais bleus. Signalons qu'une foule d'autres oiseaux peuvent être affectés par le virus, dont plusieurs rapaces. Le gouvernement s'intéresse surtout aux corvidés à cause de leur grande vulnérabilité au micro-organisme.

Par ailleurs, les analyses menées sur 8400 populations de moustiques ont permis de déterminer que seulement 22 d'entre elles étaient contaminées par le virus, dont 11 en Montérégie. L'année précédente, dans toute la province, le taux de contamination était quatre fois plus élevé.

Depuis 2002, on a découvert le micro-organisme chez une quarantaine de personnes au Québec, dont trois en sont mortes. L'an dernier, seulement trois Québécois ont été affectés et traités contre le virus, et l'un d'eux avait été piqué à l'extérieur de la province.

Selon le microbiologiste Jacques Boisvert, de l'Université du Québec à Trois-Rivières, la baisse spectaculaire du nombre de carcasses contaminées l'an dernier pourrait s'expliquer en partie par l'immunité grandissante au virus chez certaines populations d'oiseaux, notamment les corneilles et les geais bleus, particulièrement sensibles à l'infection. Habituellement, chez ces deux espèces, la victime, 48 heures après avoir été infectée, entre en état de choc, puis en convulsions, et ne peut plus voler. Elle meurt généralement dans les deux jours qui suivent.

Par ailleurs, les oiseaux résistants au virus ne sont plus porteurs; ils sont parvenus à éliminer le micro-organisme grâce à leur système immunitaire. Ils ne présentent donc plus de danger de transmission, et cela, même s'ils se font à nouveau piquer par un moustique contaminé, indique le chercheur. Il est toutefois impossible de déterminer la proportion des oiseaux à l'abri du virus.

L'impact de cette immunité est cependant tout relatif, précise M. Boisvert, car les oiseaux ont une durée de vie très courte et la résistance au virus ne se transmet pas aux oisillons. On constate toutefois que certains d'entre eux, comme le pigeon bizet et le moineau domestique, peuvent transmettre le virus durant une période relativement longue avant de développer des anticorps ou encore de mourir. Ce sujet n'a toutefois pas encore été étudié à fond en dépit de l'omniprésence de ces deux espèces en milieu densément peuplé, déplore-t-il.

On peut signaler un corvidé mort en téléphonant au 1 800 363-1363.