C'est une féerie dont elle est le témoin privilégié depuis 1987, date à laquelle elle et son mari, Claude Grégoire, ont décidé d'aménager leur premier champ de bleuets.

C'est une féerie dont elle est le témoin privilégié depuis 1987, date à laquelle elle et son mari, Claude Grégoire, ont décidé d'aménager leur premier champ de bleuets.

Le couple, qui possède aujourd'hui sept acres de plants de bleuets ouverts au public chaque été pour l'autocueillette, a l'intention de partager cette année ce moment privilégié avec tous les amants de la nature. Le 4 juin, (ou le 5, en cas de pluie), de 9 h à 17 h, le public est donc invité à venir admirer ce spectacle unique, juste pour le plaisir de prendre contact avec la nature ou encore pour prendre quelques clichés de cette romantique saison qu'est le printemps.

Pour se rendre à la Ferme Bleubec, il suffit d'aller au village de Saint-Grégoire par la 30, puis par la route 261 et de tourner à gauche sur la route des Bleuetiers (à la station Esso). On suit ensuite le chemin de terre et les ballons bleus qui seront posés pour la circonstance.

La bleuetière des Grégoire a vu le jour dans un objectif de projet de retraite. «Claude était ingénieur. Son travail nous menait alors à déménager presque aux six mois et nous avons vécu un peu partout. Un jour, nous avons acheté ce terrain à Saint-Grégoire (Bécancour) et nous y avons planté notre premier champ de bleuets en 1987 en se disant qu'un jour, à notre retraite, on cultiverait des bleuets», raconte Mme Grégoire qui est infirmière de profession. Les Grégoire ont misé gros sur leur projet de retraite. On peut calculer un investissement de 25 000 $ à 30 000 $ par acre. «Ça semble beaucoup mais je dis aux gens qu'on a mis notre argent sur ça au lieu de s'acheter des cigarettes ou de la bière. Et en plus, c'est bon pour l'esprit», fait valoir la productrice de petits fruits. «On le fait pour le plaisir, parce qu'on aime la nature... et les bleuets bien sûr!»

Le couple a aussi planté quelques plants de gadelles, de groseilles et de rhubarbe rouge pour satisfaire ses goûts et ceux de sa clientèle.

«Ça fait 20 ans qu'on a acheté la terre. Nos enfants étaient encore petits à ce moment-là. Ce fut beaucoup de travail qu'on faisait les fins de semaine. Mais on a fait grandir notre projet peu à peu. Nous avons essayé de planter des bleuets sauvages, mais ce fut un échec. Nous avons maintenant des plants de demi-hauteur ainsi que des plants géants», explique Mme Grégoire.

Dans un gros album de photos, elle conserve des images d'une production assez spectaculaire: son mari tenant un bleuet d'une main et une pièce de 0,25 $ dans l'autre pour en démontrer la grosseur ou encore ces petites filles au large sourire tenant un énorme bleuet dont la circonférence se compare à une pièce de 1 $.

Bien entendu, tous les bleuets qui poussent à la Ferme Bleubec, ne sont pas des géants. La plupart des plants donnent de petits fruits de grosseur normale. «Mais je me souviendrai toujours de la journée où une photo de ce genre avait paru dans le Courrier Sud en 1992, l'année d'ouverture au grand public. Les gens qui ont vu ça se sont précipités à la ferme. On a eu, je crois, au moins 500 voitures. Les gens étaient mécontents parce qu'ils avaient peur de ne pas pouvoir sortir de là. C'était incroyable», raconte Mme Grégoire.

Bien entendu la situation s'est beaucoup calmée par la suite, mais la bleuetière des Grégoire compte ses adeptes. Ces derniers ne manqueraient pour rien au monde la saison des bleuets qui débute habituellement au mois d'août.