Comme vous le savez sans doute déjà, des centaines de nouvelles variétés de plantes apparaissent sur le marché chaque printemps et des dizaines d'entre elles aboutissent sur nos étals. Un marché mondial où la compétition est féroce.

Comme vous le savez sans doute déjà, des centaines de nouvelles variétés de plantes apparaissent sur le marché chaque printemps et des dizaines d'entre elles aboutissent sur nos étals. Un marché mondial où la compétition est féroce.

Certaines de ces plantes font parfois l'objet de campagnes de marketing particulières, alors que plusieurs firmes rivalisent de talents pour mettre en évidence leurs produits, notamment grâce à un étiquetage séduisant. Le cas du producteur Terre Nova de l'Oregon est intéressant à cet égard. Ses belles étiquettes attirent assurément l'attention.

Il n'en reste pas moins que pour les amateurs de jardinage, choisir une nouveauté représente souvent un coup de dés. Le résultat est aléatoire. De ce point de vue, les propriétaires de jardineries et de pépinières n'ont guère beaucoup d'avance sur nous. Ils ont vu les nouveautés en photos ou en jardin d'essai mais finalement, c'est leur flair qui guidera leurs achats. Et au bout du compte, c'est le consommateur qui aura le dernier mot.

Je vous présente donc aujourd'hui la première de trois chroniques sur des nouveautés, dont plusieurs sont à l'essai chez moi depuis l'an dernier. Il s'agit évidemment d'un choix subjectif, qui l'est encore plus d'ailleurs quand vient de temps de choisir les nouvelles annuelles, le sujet du jour.

Le bégonia «River Nile»

Comme par le passé, pour vous présenter notre sélection d'annuelles, j'ai fait appel à Normand Tellier, le propriétaire et producteur de la Jardinière du Nord, à Saint-Félix-de-Valois. Pourquoi lui? Parce que son entreprise offre probablement le plus grand choix d'annuelles au Québec, autour de 1100, et parce qu'il prend plaisir à présenter le plus de nouveautés possible. Mais il admet que, cette année, le nombre de nouvelles venues est assez limité et ne dépasse guère les... 110 variétés. Notre choix a été dicté en partie par l'importance de l'approvisionnement à l'échelle provinciale, du moins selon l'information disponible.

Par exemple, le pélargonium «Holiday Purple Dream» aux pétales rose pâle, doté d'une bordure très foncé, a été éliminé parce que la quantité offerte semble très limitée et que bon nombre ont trouvé preneur à la fête des Mères. Mais si vous en trouvez, n'hésitez pas. Dans le cas des variétés retenues, il est impossible de savoir si elles sont en vente partout, évidemment.

Le bégonia «River Nile»

Mon premier choix s'est porté sur le bégonia «River Nile» à cause de son feuillage exceptionnel. Légèrement plissées, les feuilles possèdent une bordure frisée de couleur bourgogne. Leur centre est vert tendre, enjolivé de nervures rougeâtres ou jaunâtres. Un bijou qui peut devenir un joli monstre de 45 centimètres de hauteur et 60 de largeur dans des conditions de culture optimales. Sa floraison est toutefois insignifiante. Il est d'ailleurs conseillé d'éliminer les petites fleurs roses pour faire profiter le feuillage.

De toute évidence originaire d'un croisement impliquant une variété de Begonia rex, une plante cultivée par nos grands-mères, «River Nile» préfère une position ombragée ou légèrement ensoleillée avec des rayons seulement en avant-midi. On arrose modérément, toujours le matin. Ce bégonia peut se cultiver en pot, en bac ou même en platebande. En fin de saison, tout indique qu'il pourrait pousser à la maison.

La série Sonic

Les nouvelles impatientes de Nouvelle-Guinée de la série Sonic produisent des fleurs de 7 à 8 cm de diamètre. Ci-contre la variété «Magic Pink». (Photo Robert Mailloux, La Presse)

Les impatientes de la Nouvelle-Guinée de la nouvelle série Sonic offrent un port très compact et des fleurs étonnamment grandes: de sept à huit centimètres de largeur. Spectaculaires! Il en existe quelques variétés aux coloris divers, mais la vedette d'aujourd'hui est le «Magic Pink» de couleur rose avec des taches de blanc. Ces impatientes préfèrent l'ombre ou un endroit mi-ombragé. Elles ne peuvent souffrir le soleil direct qui affecte sérieusement la floraison et l'allure du plant. Celui-ci peut atteindre 25 centimètres de hauteur et autant de largeur. Il se cultive dans une grande boîte à fleurs ou en platebande. Attention! Même si nous sommes à la fin mai, il faut souligner que cette impatiente déteste les nuits fraîches (en bas de 10°C).

Les nouvelles impatientes se comptent par dizaines chaque année et la série Fusion vient s'ajouter au groupe. Elle comprend cinq variétés aux coloris éclatants. Excellentes pour les contenants de grande taille ou les paniers suspendus, les Fusion produisent des fleurs qui se détachent bien du feuillage. Chaque plant s'étale sur une trentaine de centimètres de largeur, sa hauteur est similaire et sa floraison dure tout l'été. On évite de trop fertiliser pour éviter que les feuilles ne deviennent trop nombreuses.

Les Kong

Il existe des dizaines et des dizaines de variétés de coléus, mais certains possèdent des coloris beaucoup plus flamboyants que d'autres. L'intérêt de la nouvelle série Kong est plutôt d'un autre ordre. Ses feuilles géantes peuvent, en effet, atteindre de 15 à 20 centimètres de diamètre, sa taille est de 35 centimètres et il peut s'étaler sur 45 centimètres. Il ne faut pas le pincer pour obtenir plus de ramifications car ses feuilles resteront petites. Ce coléus préfère aussi une position assez ombragée; le feuillage souffrira s'il est exposé au plein soleil. Le Kong «Mosaic» au feuillage bariolé devrait être le plus répandu. Les autres variétés ont une distribution beaucoup plus limitée mais sont aussi attrayantes.

Certains pourront aussi être intéressés par le coléus «Needle Point» aux feuilles extrêmement fines et pointues comme son nom l'indique. Il pousse lentement et reste relativement compact, de 20 à 40 centimètres de hauteur.

«Trailing Canary»

Les calibrachoa sont surtout connus sous le nom commercial de «Million Bells». Ils sont très populaires et on en trouve de nombreuses variétés. La dernière en liste de la série Colorburst est le «Trailing Canary» qui se distingue par sa petite fleur couleur canari. Sa croissante est plutôt lente; son feuillage dense et compact. Il s'agit d'une rampante qui convient aux jardinières, surtout avec d'autres plantes compagnes.

Les calibrachoa de la série Colorburst-Pro figurent aussi parmi les nouveautés. Ce pétunia miniature se distingue par sa forme inusitée car il a l'allure d'un petit buisson arrondi d'environ 20 centimètres de diamètre. Il produit des fleurs blanches, bleues, roses ou rouges, selon la variété. Rampants, ces pétunias ont été créés pour la culture en contenant et la platebande. Plein soleil ou ombre légère.

L'Oxalis «Zinfandel»

Avec son feuillage pourpre très foncé, ses petites fleurs jaunes et tiges rouges, le nouvel Oxalis vulcanicola «Zinfandel» nous arrive d'Europe et s'annonce aussi intéressant que son petit cousin «Coppertone» mis en vente au Québec en 2002. Cette plante, qui fait de jolis bosquets de 10 centimètres de hauteur mais d'une largeur de 60 centimètres, se place très bien à l'avant-plan d'une platebande, au soleil. Évidemment, on peut la cultiver en pot. Mieux encore, elle devrait se transplanter facilement à la fin de l'été pour prospérer durant tout l'hiver à l'intérieur et retrouver sa place au jardin l'année suivante.

Le pétunia végétatif «Cascadias Lime»

Le pétunia végétatif «Cascadias Lime» (Photo Robert Mailloux, La Presse)

On ne pourrait terminer ce bref inventaire sans s'attarder sur le pétunia végétatif «Cascadias Lime» qui produit une fleur jaune lime à la bordure blanche. Très joli! Ce nouvel hybride rampant atteint une vingtaine de centimètres de hauteur, mais peut s'étendre trois fois plus. Comme tous les autres pétunias du type «Surfinias», il exige de cinq à six heures de soleil par jour, un engrais à dégagement lent ou une fertilisation deux fois par semaine avec une solution balancée (20-20-20). Il remplit rapidement une boîte à fleurs.