De la petite glissade à la forteresse de bois prémontée, en passant par une panoplie de maisonnettes, les jeux pour l'extérieur peuvent désormais recréer de véritables miniparcs à la maison. On est bien loin des bacs à sable en forme de tortue ou des petites piscines de plastique mou.

De la petite glissade à la forteresse de bois prémontée, en passant par une panoplie de maisonnettes, les jeux pour l'extérieur peuvent désormais recréer de véritables miniparcs à la maison. On est bien loin des bacs à sable en forme de tortue ou des petites piscines de plastique mou.

Éric Smith, père de jumelles de 11 ans et d'une fille de 6 ans, a transformé une partie de la cour de sa maison de Laval en terrain de jeux pour ses enfants. Le grand module en bois, qu'il a construit lui-même, fait office de lieu de rassemblement pour ses filles, mais aussi pour plusieurs enfants du quartier.

Audrey, Florence et Virginie s'amusent sur le module de jeux qu'a construit leur père, Éric Smith.

Il faut dire qu'à la maisonnette juchée sur quatre pilotis, il a joint une glissade, des balançoires, un carré de sable et un module de plastique. Au moment de notre visite, les aînées Audrey et Virginie installaient un filet de badminton au milieu de la cour, alors que Florence, la benjamine, frappait un ballon-poire accroché à un poteau horizontal installé à l'ombre du module.

«Notre cour est devenue le lieu de rendez-vous des enfants de la rue, s'exclame Éric Smith en regardant Florence s'amuser avec une copine. On fait connaissance avec nos voisins à l'heure du souper quand ils viennent chercher leurs enfants chez nous!»

«C'est sûr qu'on jouerait moins dehors si on n'avait pas le module dans notre cour, affirme Audrey en se suspendant à la structure. Je joue pas mal avec tout, mais je préfère la cabane pour parler avec mes amies... sauf quand Florence nous écoute!»

Plus cher, le bois

À quelques pâtés de maisons de là, Marie-Pier, 6 ans, et sa petite soeur Pascale, 2 1/2 ans et demi, grimpent, glissent et se balancent elles aussi dans un module en bois. Leurs parents, Louis Gilbert et Andrée Beaumont, ont, pour leur part, acheté un ensemble qu'il leur a suffi de monter. «C'est comme un meuble, n'importe qui peut ériger une structure comme celle-là», explique M. Gilbert.

Les possibilités du module de jeux de Pascale et Marie-Pier sont grandes, puisque leurs parents peuvent changer les accessoires à leur guise.

«Ce qui est intéressant avec un module, c'est qu'on peut changer les accessoires quand les enfants grandissent», renchérit Andrée Beaumont. En entendant sa mère, Marie-Pier réclame alors sa balançoire double. En moins d'une minute, son père la sort de la remise et l'installe à la place d'une des balançoires. Fallait juste le demander!

Très appréciées des enfants, les structures en bois coûtent par contre plus cher que les modules de plastique ou de métal. Les parents qui optent pour l'achat d'un plan doivent s'attendre à payer environ 1000$, bois et accessoires compris.

Pour se procurer une structure prémontée, ils devront se tourner vers des entreprises comme Versagym, à Saint-Bruno. Le fabricant vend et livre à domicile des modules déjà montés entre 1400 et 4200$.

Pourquoi opter pour le bois? Parce que les enfants s'en servent plus longtemps, selon Éric Smith et Louis Gilbert. «Mes filles jouent sur la structure de bois depuis cinq ans», précise M. Smith.

Louis Ducharme, 2 ans, lui, s'amusera tout l'été dans sa maisonnette de plastique. Il ouvrira et fermera les volets comme bon lui semblera, et si sa mère veut entrer, elle devra d'abord sonner à la porte.

Julie Armstrong a acheté cette maison 40$ à une collègue qui n'en avait plus besoin. «Je n'aurais jamais payé une maison comme celle-là le plein prix. Je n'en ai pas les moyens!» s'exclame-t-elle. Les grands magasins vendent effectivement des maisons semblables au moins 200$. Un investissement qui vaut le coup?

«Pour de jeunes enfants, oui», répond Sandra Pastore, gérante de la garderie Les Aventuriers d'Outremont, à Montréal. Dans leur cour, les propriétaires ont installé plusieurs jeux de plastique, dont une maison, une glissoire et une table à pique-nique. Chaque jour, 80 enfants de moins de 5 ans s'y amusent. De quoi donner de précieux conseils d'achat aux parents!

«Les petites filles préfèrent clairement la maison, parce qu'elles y jouent à la maman, poursuit Mme Pastore. Les garçons s'intéressent davantage à la glissoire: ils cherchent toutes sortes de façons de glisser.»

Julie Armstrong espère que Louis s'amusera dans sa maison encore quelques années. Les enfants de sa collègue ont joué dans la leur jusqu'à l'âge de 5 et 8 ans. «Pour l'instant, les modules de plastique peuvent très bien faire l'affaire dans le jardin, croit-elle. Et pour le reste, on va au parc!»

Le grand luxe

Les fabricants de modules de plastique comme de bois offrent aussi le luxe et la démesure aux petits... et aux enfants qui sommeillent en leurs parents.

Vous avez toujours rêvé d'une maison dotée d'un passage secret? Pour 500$, vous pouvez en acheter une en plastique de marque Naturally Playful, une copie miniature des grosses maisons de pierre. Junior pourra alors s'attabler à l'intérieur après s'être concocté un souper de plastique sur sa cuisinette sonore. Le soir venu, il profitera peut-être des derniers rayons du soleil... sur son propre patio extérieur avec sa table et ses chaises pliantes. Le tout assorti à la maison, bien sûr!

L'entreprise Versagym, de Saint-Bruno, offre aussi le rêve à sa clientèle. Un des modèles les plus dispendieux de la compagnie, la Forteresse, compte deux tours et plusieurs options au choix. Pourquoi pas un pont suspendu, deux glissoires, un filet d'escalade et une corde pour jouer à Tarzan?

Prémontés, les modules de Versagym s'adressent à une clientèle qui peut payer jusqu'à plusieurs milliers de dollars pour l'aire de jeux de ses enfants. «Nos produits sont en cèdre blanc, un bois qui résiste aux intempéries et ne fait pas d'échardes, explique Marcel Lévesque copropriétaire de la firme. Ça coûte plus cher que d'autres modules, mais certains de nos clients sont tellement contents qu'ils nous appellent pour qu'on déménage leurs modules.»

À défaut de vivre la vie de château de plastique ou de bois, plusieurs familles décident de voir plus petit, quitte à ajouter de nouveaux jeux chaque année à leur module. Et le choix ne manque pas.