Si le stationnement du Centre jardin Hamel était bondé de véhicules samedi, les allées demeuraient peu achalandées selon le gérant, Benoît Croff. «Habituellement, il y a plus de monde que ça à ce temps de l'année.»

Si le stationnement du Centre jardin Hamel était bondé de véhicules samedi, les allées demeuraient peu achalandées selon le gérant, Benoît Croff. «Habituellement, il y a plus de monde que ça à ce temps de l'année.»

Les jardiniers profitent généralement de cette première fin de semaine longue de la saison chaude pour préparer leur aménagement horticole. Mais la pluie et le temps frisquet en ont découragé plus d'un hier. M. Croff ne s'inquiète pas pour autant. «Je sais par expérience qu'au 24 juin, ceux qui veulent planter vont avoir planté», dit-il.

Même son de cloche aux Centres jardin Paradis. «Nos ventes de vivaces vont bien parce que les gens peuvent planter des arbres en ce moment, il n'y a pas de problème. C'est plutôt du côté des annuelles qu'on accuse du retard parce que les gens doivent les rentrer le soir en cas de gel», indique le propriétaire, Sylvain Paradis.

En fait, le mauvais temps ne ferait que retarder les ventes de ces entreprises. «Généralement, c'est la plus grosse fin de semaine de l'année, mais ce ne sera pas le cas cette année. Ça va simplement être remis à plus tard», dit M. Paradis.

Selon les deux entreprises horticoles, la saison est loin d'être gâchée. «Ça pousse de notre bord, alors les gens vont venir acheter plus tard. Ils vont simplement acheter de plus gros plants», explique M. Croff. Les jardiniers retardataires devront toutefois s'attendre à débourser plus pour des plants plus matures.

«C'est sûr qu'on aime toujours mieux faire nos ventes le plus tôt possible parce qu'une fois qu'un plant est vendu, il est vendu», précise M. Croff.

Demeure toutefois le spectre du mauvais temps qui perdure jusqu'à tard en juin. «S'il fait mauvais jusqu'au 20 juin, les gens n'auront probablement pas le goût de passer leur première fin de semaine de beau temps à planter des fleurs. Ils vont plutôt vouloir sortir pour profiter du soleil, et ils risquent donc d'acheter moins en bout de ligne. Mais, pour l'instant, il est trop tôt pour s'inquiéter», indique M. Croff.

En fait, il s'attend à ce que l'achalandage augmente dès la prochaine belle journée. «Dès qu'il y a un peu de soleil, c'est la folie ici», dit-il.

Pourtant, un temps frisquet représente le moment idéal pour planter les arbres et autres vivaces. «Le choc est moins grand que quand il y a plein de soleil et qu'il faut arroser constamment».

Mordus

Malgré le mauvais temps, des dizaines de clients ont tout de même tenu à acheter leurs plantes, hier. M. Croff reconnaît là les mordus de jardinage, les «purs et durs». «Les vrais mordus en font toutes les fins de semaine parce qu'ils savent que s'ils retardent, ils vont être dans le jus quand l'été va arriver.»

Quand on parle avec les jumelles Colette et Paulette Vallée, on se dit que le pouce vert se transmet probablement par les gênes. «Si vous saviez comment on rage en ce moment», lance l'une d'elles, déçue de ne pas pouvoir jardiner en ce moment. Décidément, Dame Nature n'est pas dans leurs grâces en ce moment.

Peu importe le temps frisquet, les deux soeurs ont décidé de défier la pluie hier. «On se dit que si on plante, peut-être que le beau temps va sortir», souhaitent-elles.

Pour ces deux inconditionnelles du jardinage, il est hors de question de retarder la saison. «Si on en perd quelques unes, c'est pas trop grave. On aime voir évoluer nos plantes.» Selon elles, plus les plantes sont mises en terre tôt, plus elles durent longtemps. «Parfois, certaines nous durent jusqu'en octobre.»