On ne sait même pas d'où vient le melon sauvage, car on ne retrouve plus cette plante ailleurs qu'en culture, mais on présume qu'il vient du Moyen-Orient ou de l'Inde où l'on en trouve plusieurs autres espèces. Même l'origine du mot melon s'est perdue dans la nuit des temps: une théorie veut qu'il dérive du nom de l'île grecque Mélos (Milo en grec moderne) d'où le fruit aurait été exporté vers l'Europe continentale.

On ne sait même pas d'où vient le melon sauvage, car on ne retrouve plus cette plante ailleurs qu'en culture, mais on présume qu'il vient du Moyen-Orient ou de l'Inde où l'on en trouve plusieurs autres espèces. Même l'origine du mot melon s'est perdue dans la nuit des temps: une théorie veut qu'il dérive du nom de l'île grecque Mélos (Milo en grec moderne) d'où le fruit aurait été exporté vers l'Europe continentale.

Le «melon» que nous connaissons s'appelle Cucumis melo. Le melon d'eau (pastèque) est considéré par les botanistes comme un parent très éloigné, appartenant à un autre genre, Citrullus. Par contre, les cantaloups, casabas, melons miel, melons brodés, canaris et crenshaws sont tous de véritables melons (Cucumis melo).

Les melons les plus connus au Québec sont le melon brodé et le melon miel ou honeydew. Le melon brodé (C. melo reticulatus) est le fruit rond, de taille moyenne, avec une écorce recouverte de lignes sinueuses rappelant une broderie en relief. Sa chair est orange et très parfumée, souvent un peu musquée (on l'appelle d'ailleurs parfois «melon musqué»). Un trait que vous pouvez remarquer au jardin, c'est que le fruit se détache de lui-même du plant à maturité. On l'appelle souvent «cantaloup», mais le vrai cantaloup (C. melo cantalupensis) a une écorce rugueuse et verruqueuse et n'est pas couramment cultivé en Amérique.

Le melon miel ou honeydew (C. melo inodore) est l'autre melon populaire. Son écorce est lisse et vert pâle (rarement jaune) et sa chair est habituellement verte ou blanche, mais parfois orange. Sa chair est sans odeur et le fruit ne se détache pas du plant à maturité; il faut sectionner le pédoncule pour le récolter.

On peut aussi essayer d'autres melons, comme les casabas et les canaris, même si autrefois on les considérait peu adaptés à notre climat. C'est qu'il existe de plus en plus de cultivars adaptés aux étés courts dans d'autres catégories de melon, ce qui permet au jardinier d'expérimenter avec de nouvelles sortes.

Un fruit ou un légume?

Il y aura toujours un différend au sujet des melons. Les épicuriens les considèrent comme un fruit, car on les mange souvent comme dessert, mais les jardiniers les considèrent comme un légume, car on les cultive en potager. De plus, on peut les incorporer aux recettes du repas principal. Tous ont un peu raison: les vrais experts considèrent le melon comme un légume fruitier! Une belle façon de couper... la poire en deux.

Melon de Montréal (Photo Alain Roberge, La Presse)

Le melon fut longtemps considéré comme une plante bien marginale au Québec, car il demandait une très longue saison de culture. On se souvient du «melon de Montréal», produit près de la ville du même nom et qui ne pouvait se cultiver que dans les régions les plus chaudes de la province. Maintenant très rare, ce melon fut très populaire jusque dans les années 1960. De nos jours, cependant, on a réussi à développer des melons hâtifs, ce qui permet aux gens de l'Est du Québec de les cultiver... à certaines conditions, toutefois.

Le melon, en effet, préfère une bonne chaleur tout l'été, mais surtout au début de l'automne, au moment de son mûrissement.

Heureusement, depuis quelques années, nous avons eu des automnes chauds et secs, idéaux pour sa culture. Il faut toutefois trouver un emplacement en plein soleil et parfaitement drainé qui demeure chaud tout l'été, peut-être sur une légère pente faisant face au sud. Dans les régions aux étés plutôt frais, on peut toutefois cultiver le melon avec succès sous «serre»: une simple structure en bois ou en pvc recouverte de plastique transparent. Il s'agit de l'ouvrir au moins un peu le jour pour laisser sortir le surplus de chaleur et laisser pénétrer les abeilles pollinisatrices.

Aussi, il est préférable d'utiliser un paillis de plastique noir pour réchauffer le sol avant la plantation. Étendez ce paillis sur le sol tôt au printemps; quand la température demeure au-dessus de 15 Þ C la nuit, on peut repiquer les melons à l'extérieur.

Pour se donner une chance, partez vos melons hâtifs dans la maison, mais seulement 10 à 15 jours avant la date du repiquage. Semez trois à cinq graines par godet de tourbe à 1 cm de profondeur et placez les pots dans un emplacement chaud et ensoleillé. La germination est très rapide. Dès que la température le permet, commencez à acclimater les plants au plein air, quitte à les rentrer le soir s'il fait frais.

Quand le sol est réchauffé, coupez aux 120 cm un «X» dans le paillis de plastique noir pour dégager un trou de plantation et ajoutez beaucoup de tourbe ainsi qu'un engrais à légume biologique à libération lente: le melon est une plante très gourmande. Creusez un trou environ 1 cm plus profond que la hauteur du godet. Une pincée de mycorhizes par plant assurera un bon enracinement. Par la suite, comblez le trou de terre, vous assurant que le godet est bien recouvert, et arrosez bien.

Il est toutefois possible que même si le sol est bien chaud, que l'air soit encore frais, surtout la nuit. Alors, créez des «cloches» (mini-serres) en coupant le fond d'une bouteille de boisson gazeuse de 2 litres et placez-la par-dessus chaque plant. Enlevez les cloches le jour à moins qu'il fasse très frais. Enlevez-les en permanence quand les températures nocturnes se réchauffent. Il existe aussi des cloches vendues expressément à cet effet dans le commerce.

Habituellement, on conserve deux à trois plants par trou de plantation, supprimant les plus faibles. Dirigez les tiges rampantes de façon à combler l'espace assez également... mais vous remarquerez que les melons demandent beaucoup d'espace.

Floraison et fructification

Habituellement, les premières fleurs, jaunes, sont mâles et ne produiront pas de fruits. Vous reconnaîtrez facilement les fleurs femelles, car elles portent déjà à leur base un petit fruit vert de la taille et de la forme d'une bille. Le même plant produira des fleurs des deux sexes. Si jamais la fleur femelle s'ouvre par une journée pluvieuse et que les abeilles restent à la maison, il vous faudra faire la pollinisation vous-même: cueillez une fleur mâle, enlevez ses pétales et mettez en contact son étamine couverte de pollen jaune avec le stigmate gluant de la fleur femelle et la fécondation aura lieu, peu importe la pluie.

Autrefois, on recommandait de pincer l'extrémité de la tige à la fin de l'automne pour «accélérer le mûrissement des fruits», mais des études récentes indiquent que cette technique, qui peut être valable en serre sous certaines conditions, ne donne rien en pleine terre et peut même nuire à la production. On peut toutefois supprimer les fruits excédentaires: sous notre climat, on obtient deux à trois fruits par plant et les autres, qui n'auront pas le temps de mûrir, ne font que saper l'énergie de la plante.

Le fruit se développera rapidement si l'été est chaud et sec, lentement dans le cas contraire. Il est facile de savoir quand un melon brodé est prêt à récolter: il se détache tout seul de son pédoncule à maturité. Il est plus difficile avec les melons miel, car le fruit ne se détache pas. Allez-y selon votre pif: quand le fruit est de la «bonne» couleur et de la «bonne» taille et que son extrémité où la fleur était fixée commence à ramollir, il devrait être prêt. Si vous remarquez après la récolte que le melon était un peu immature, pas de panique: les melons laissés à la température de la pièce continueront de mûrir même après la récolte.

En cette année du melon, pourquoi ne pas faire la découverte de ce légume fruitier au goût si sucré? Les semences de melon sont disponibles dès maintenant dans toutes les jardineries ainsi que par catalogue: il ne reste qu'à choisir, parmi les centaines de possibilités, le cultivar qui vous plaît le plus!