Moins de 1% de l'eau potable tirée de nos robinets en période estivale sert semble-t-il à la consommation domestique, alors que pas moins de 30% serait utilisée pour le jardinage. Ne pourrions-nous pas acheminer tout bonnement une partie des eaux de nos gouttières vers un baril pour alimenter nos boyaux?

Moins de 1% de l'eau potable tirée de nos robinets en période estivale sert semble-t-il à la consommation domestique, alors que pas moins de 30% serait utilisée pour le jardinage. Ne pourrions-nous pas acheminer tout bonnement une partie des eaux de nos gouttières vers un baril pour alimenter nos boyaux?

 Nos ancêtres ne procédaient pas autrement pour faire pousser les légumes du potager. Ils constituaient une réserve et ouvraient le robinet en période de canicule. Ces temps que nous croyions révolus depuis la constitution de nos réseaux d'eau nous rattrapent.

Désireuse de juguler les coûts d'entretien et de traitement, la Ville de Toronto a entrepris il y a plus de 10 ans de raviver l'intérêt de ses citoyens pour la récupération des eaux pluviales en distribuant gratuitement des barils à 11 000 foyers.

Toronto a concentré ses efforts dans un vieux quartier où les maisons sont dotées de tuyaux pluviaux reliés à des conduites d'égout. Le débit conjugué peut, durant les orages, engendrer un véritable torrent charriant des eaux domestiques non traitées. Si le flot de ces eaux glauques outrepasse la capacité des usines d'épuration, il fait gonfler le lac Ontario et pollue dès lors ses rives et ses plages, les rendant impropres à la baignade. En résultent aussi des dégorgements d'égouts et l'inondation de sous-sols dans la basse ville.

D'où l'idée de canaliser l'eau de pluie vers des réservoirs distincts - et notamment vers des barils installés sur les propriétés pour irriguer les jardins - , pour la relâcher graduellement dans la nature. La contribution individuelle étant bienvenue, on incite maintenant les particuliers à participer au programme en munissant leurs jardins de barils.

Ne pourrait-on pas agir de même au Québec? Nous le pourrions, en prenant quelques précautions toutefois. Le virus du Nil complique un peu la donne. Il est imprudent de nos jours d'accumuler chez soi une réserve d'eau plus ou moins stagnante, où des larves peuvent éclore.

La Coop Maison verte, à Montréal, vend depuis un certain temps déjà des barils en matière plastique ayant contenu des olives et des cornichons. Ils sont très efficaces puisqu'on peut visser le couvercle au corps du baril.

Deux grillages sont également superposés sur le couvercle. Le plus gros tamise les feuilles mortes et empêche l'intrusion d'un enfant ou d'un animal à l'intérieur. Le deuxième, aux mailles très fines, empêche les moustiques d'accéder à l'eau pour y pondre. Logique, puisqu'un déversoir assure plus bas le débordement du trop-plein.

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Pour renseignements: (514) 489-8000