Si la beauté est toute relative, la mante religieuse n'est pas particulièrement attrayante. Par contre, son comportement, lui, est fascinant. L'expression «Je t'aime tellement que je te mangerais» la décrit très bien, puisqu'elle dévore son mâle après avoir fait la chose. Tout comme les lucioles (ou «mouches à feu»).

Si la beauté est toute relative, la mante religieuse n'est pas particulièrement attrayante. Par contre, son comportement, lui, est fascinant. L'expression «Je t'aime tellement que je te mangerais» la décrit très bien, puisqu'elle dévore son mâle après avoir fait la chose. Tout comme les lucioles (ou «mouches à feu»).

On en compte 2000 espèces dans le monde et les plus grosses, notamment une espèce du Sri Lanka, peuvent atteindre 25 centimètres de longueur. Prédatrice redoutable qui chasse à l'affût, elle se nourrit d'une multitude d'insectes mais n'hésite pas à modifier son menu quotidien si elle en a l'occasion. Elle peut capturer des souris, des grenouilles arboricoles, des lézards, des oisillons. Et elle chasse aussi le colibri.

L'insecte, qui se tient immobile dans la végétation, sautera donc sur l'oiseau-mouche qui passera à sa portée. L'attaque est instantanée et habituellement mortelle.

Randy Emmitt, l'auteur de la photo, raconte qu'il participait à un décompte de papillons dans le comté de Dade, en Floride, quand un drôle de bourdonnement se fit entendre à environ cinq mètres de lui.

C'était le bruit d'un colibri essayant de se défaire des pattes d'une mante religieuse. «J'ai tenté de libérer l'oiseau en brassant vigoureusement la tige de verge d'or où avait eu lieu le drame, explique Emmitt dans un texte accompagnant la photo. J'ai secoué la tige mais l'insecte ne lâchait pas sa proie. Et quand nous avons finalement réussi à libérer le colibri, il était manifeste que ses chances de survie étaient nulles. L'oiseau avait la gorge toute déchirée.» S'il est connu que la mante religieuse ne déteste pas un bon repas d'oiseau, il est très rare de pouvoir photographier la scène.

Acrobates hors pair, les colibris jouissent d'une longévité relativement bonne compte tenu de leur hyperactivité (une moyenne de 24 mois chez le mâle; 32 mois chez la femelle). Ils ont de nombreux ennemis, dont certains sont étonnants, bien que les exemples restent très rares. La littérature scientifique mentionne que certains colibris sont parfois avalés par des poissons qui les confondent avec de gros insectes. On a déjà vu aussi des ouaouarons s'attaquer à ces petits oiseaux. Cela n'a rien d'étonnant quand on sait que ces charmantes bêtes aux cuisses dodues sont cannibales. Les oiseaux-mouches sont aussi victimes de grosses araignées tropicales qui les capturent parfois dans leurs toiles.

Certains meurent aussi en restant accrochés aux bractées des bardanes, alors que d'autres s'empalent sur des aiguilles de cactus. Il va sans dire que plusieurs de leurs prédateurs portent aussi des plumes, même si le colibri peut habituellement leur échapper. On a déjà vu une crécerelle d'Amérique et d'autres rapaces en capturer.

Fait étonnant, au moins deux cas d'attaques par des orioles de Baltimore ont aussi été rapportés. Un observateur a vu un oriole foncer sur un colibri qui faisait du vol stationnaire devant lui. Après l'avoir capturé dans son bec, celui-ci est allé se percher sur une branche où il a achevé sa victime coups de bec.

En Arizona, un tyran de Wied est entré volontairement en collision avec un colibri roux. Il a ramassé au sol l'oiseau assommé pour ensuite le tuer en le frappant contre une branche. Le grand géocoucou, le fameux roadrunner des étendues semi-désertiques américaines, aime aussi consommer des colibris à ses heures.

On compte environ 300 espèces de colibris, toutes localisées dans les Amériques. Une seule niche dans l'Est du Canada, le colibri à gorge rubis. Leur métabolisme est le plus élevé parmi la gent ailée. Leur rythme cardiaque est de 600 à 700 battements à la minute (autour de 1400 durant des activités intenses). Leurs ailes bougent si rapidement (de 22 à 78 battements à la seconde) qu'elles émettent un bourdonnement caractéristique. C'est le seul oiseau qui peut voler à reculons. Il consomme du nectar de fleurs mais aussi de petits insectes.

Le colibri à gorge rubis arrive habituellement au Québec au début du mois de mai et se présente volontiers aux mangeoires conçues pour lui. À défaut d'acheter une poudre toute préparée que l'on peut diluer, voici une solution facile à faire: une partie de sucre (jamais de miel) et quatre parties d'eau que l'on fait bouillir deux minutes. Laisser refroidir et conserver au frigo. Par temps chaud, on doit vider et nettoyer la mangeoire toutes les 48 heures. On peut ajouter un colorant domestique à la solution.