«Nous avons des appels dès la mi-mars, admet Line Giguère, directrice générale des Pépinières Y. Yvon Auclair à Saint-Bruno, sur la Rive-Sud de Montréal. Les gens sont impatients: ils veulent connaître le coût des arbres et arbustes, des haies, des objets de décoration, des matériaux. Ils s'informent des délais de plantation. Dès les premières chaleurs, ils sont dehors à planifier l'aménagement de leur jardin.»
«Nous avons des appels dès la mi-mars, admet Line Giguère, directrice générale des Pépinières Y. Yvon Auclair à Saint-Bruno, sur la Rive-Sud de Montréal. Les gens sont impatients: ils veulent connaître le coût des arbres et arbustes, des haies, des objets de décoration, des matériaux. Ils s'informent des délais de plantation. Dès les premières chaleurs, ils sont dehors à planifier l'aménagement de leur jardin.»
Échinacée «Orange Meadowbrite» (Photo Pierre McCann, La Presse)
L'engouement pour l'aménagement extérieur ne se dément pas. Les articles de journaux sur le sujet foisonnent dès le mois d'avril, les magazines de jardinage se multiplient, les chroniques télé poussent comme des végétaux! Le jardinage est devenu un art de vivre, une nécessité, croit Michel Martel, paysagiste à Sainte-Julie depuis 27 ans. «Le jardin fait maintenant partie intégrante de la propriété, dit-il. Les gens planifient des mois à l'avance leur espace extérieur comme ils le font pour les pièces de la maison, ce qui était impensable il y a 15 ou même 10 ans.»
Plus de sobriété
Contrairement aux années passées, les gens cherchent davantage la sobriété dans l'aménagement de leur terrain. «Les jardins thématiques seront très populaires», croit Dominique Filion, de Saint-Basile-le-Grand, qui offre des services d'aménagements paysagers sur le Rive-Sud de Montréal depuis 1992. «La tendance est aux plates-bandes composées de fleurs d'une seule couleur ou d'une même teinte. C'est plus naturel.»
Les fleurs aux teintes orangé, chair et saumon, des couleurs chaudes, auront particulièrement la cote cette année, estiment la plupart des horticulteurs consultés.
Échinacée «Mango Meadowbrite» (Photo Pierre McCann, La Presse)
Parmi les nouveautés qui devraient plaire aux horticulteurs en herbe cet été, mentionnons notamment les heuchères «Peach flambé», «Limerickey» et «Marmalade», des variétés aux couleurs éblouissantes de rouge et d'orangé, les hémérocalles «Rosy return» de couleur rose tendre à large halo rose foncé, les échinacées «Orange Meadowbrite» et «Mango Meadowbrite» aux couleurs chaudes, et les Sedum «African sunset» de couleur rouge-orangé.
Les végétaux indigènes, qui sont plus résistants, devraient également bien se vendre. «Les gens veulent de beaux jardins, mais ils n'ont pas nécessairement beaucoup de temps à consacrer à l'entretien, explique Annie Beauregard, copropriétaire d'Horticulture paysagiste Alexandre Demers de Varennes. Les plantes indigènes sont un choix logique.»
«D'autant plus que la tendance est aux éléments naturels. C'est vrai pour les pelouses aussi, qui seront plus fleuries que jamais. La monoculture du gazon vert parfait est contestée. Les gens ajoutent des trèfles, laissent pousser les pissenlits. Ils utilisent moins de pesticides qu'auparavant.»
La pierre est toujours aussi populaire dans les rocailles et les sentiers.
Les matériaux utilisés sont aussi plus près de la nature. La pierre sera toujours populaire dans les jardins, sous toutes les formes, notamment dans les rocailles et les sentiers, mais le bois sera plus présent. «Les deux matériaux se marient bien, estime Mme Beauregard. C'est plus léger, plus chaleureux aussi.»
Plus que jamais, les gens se plaisent à consacrer temps et argent à faire de leur jardin une pièce aussi agréable que leur salon, explique Dominique Filion.
«Le jardin doit non seulement être beau, avec des espaces floraux intéressants, mais c'est aussi un lieu privilégié pour manger, lire, relaxer, recevoir parents et amis. Il doit être chaleureux, intime, avec des meubles de jardin confortables. L'éclairage vient ajouter une touche apaisante. Pour quelques mois, le salon sort de la maison.»