L'Association québécoise des groupes d'ornithologues (AQGO) invi te les amateurs d'oiseaux à signer une pétition dans le but de convaincre le ministre des Ressources naturelles et de la Faune, Pierre Corbeil, d'empêcher la chasse au dindon sauvage en Montérégie, qui doit commencer le 25 avril.

L'Association québécoise des groupes d'ornithologues (AQGO) invi te les amateurs d'oiseaux à signer une pétition dans le but de convaincre le ministre des Ressources naturelles et de la Faune, Pierre Corbeil, d'empêcher la chasse au dindon sauvage en Montérégie, qui doit commencer le 25 avril.

Selon le regroupement, cette décision du gouvernement Charest est «irresponsable», notamment parce que la population d'oiseaux est insuffisante et qu'une chasse pourrait la faire diminuer même si le nombre d'oiseaux abattus est limité.

Selon le directeur général de l'organisme, Normand David, il est encore temps pour le ministre de surseoir à ce projet expérimental controversé. On compte environ 2000 dindons sauvages dans tout le sud du Québec.

Pour sa part, le promoteur de la chasse, la Fédération québécoise de la faune (FQF), fait valoir que la chasse ne durera que deux semaines (du 25 au 30 avril et du 9 au 14 mai), en matinée seulement, et jamais le dimanche. Environ 300 permis devraient être délivrés d'ici peu à la suite d'un tirage au sort (il en coûte 7,50 $ pour y participer).

Le responsable du Ministère en Montérégie, Gérard Massé, a indiqué de nouveau que le nombre de dindons abattus restera limité à 30 et que la chasse cessera dès que le quota aura été atteint. Le représentant gouvernemental a aussi confirmé que la gestion de la chasse relevait de la Fédération québécoise de la faune, mais que le Ministère apportera un certain soutien logistique.

Pour leur part, les deux scientifiques qui ont recencé la population de dindons, Marc Belisle, de l'Université de Sherbrooke, et Jean-François Giroux, de l'UQAM, sont déçus de la tournure des événements. Ils estiment que les données scientifiques sont insuffisantes pour autoriser une chasse. Les autorités gouvernementales ont d'ailleurs donné leur aval au projet bien avant que les deux scientifiques aient pu faire valoir leur opinion sur le sujet.

Selon eux, «la prudence la plus élémentaire aurait voulu qu'on attende encore quelques années avant de chasser le dindon, car on ne sait même pas si la population augmente ou diminue».

M. Giroux s'étonne, par ailleurs, que la FQF ait l'entière responsabilité d'organiser cette chasse, dont elle s'est faite le promoteur.

«Sommes-nous en train de voir l'émergence d'un projet de partenariat public-privé, une sorte de PPP qui gérerait la chasse au Québec?»

On peut signer la pétition de l'Association québécoise des groupes d'ornithologues en tapant www.aqgo.qc.ca. L'organisme demande aussi au gouvernement d'interdire la capture et les lâchers de dindons sur le territoire québécois.