«Les projets sont de plus en plus d'envergure», constate Mehdi El Gaied, président de l'Association des paysagistes professionnels du Québec (APPQ) et vice-président chez Teronet à Pintendre. «Aujourd'hui, on ne parle plus de projets de deux jours. Il n'est pas rare de parler de projets de deux semaines ou plus !» Artisans mieux formés, travailleurs spécialisés et mieux outillés viennent alors à la rescousse.

«Les projets sont de plus en plus d'envergure», constate Mehdi El Gaied, président de l'Association des paysagistes professionnels du Québec (APPQ) et vice-président chez Teronet à Pintendre. «Aujourd'hui, on ne parle plus de projets de deux jours. Il n'est pas rare de parler de projets de deux semaines ou plus !» Artisans mieux formés, travailleurs spécialisés et mieux outillés viennent alors à la rescousse.

Ce qui rend la main-d'oeuvre disponible d'autant plus rare durant la période de pointe du printemps et du début de l'été. «C'est délicat pour nous, parce que les clients sont déçus quand on leur dit qu'ils devront attendre jusqu'en juillet», raconte M. El Gaied. Parce que c'est la réalité: il est actuellement trop tard pour espérer profiter de votre nouvelle cour arrière, sitôt la neige fondue, si vous pensez en ce moment à vous y attaquer.

«L'idéal, c'est de prendre contact avec l'entrepreneur l'automne précédent», estime le président de l'APPQ. «C'est rendu comme ça !» Réflexion, prise de mesures et de photos, le processus s'enclenche sans problème durant les mois de septembre, octobre et même novembre. À l'arrivée du printemps, vous pourrez ainsi voir débarquer sans délai les équipes spécialisées.

Ou mieux encore. Pourquoi ne pas faire faire les travaux dès cet automne? Du coup, lorsque Dame Nature retirera son manteau blanc au terme de l'hiver, vous serez aux premières loges pour apprécier pleinement votre cour. Mais il faut agir dès maintenant, avise Jack Lavoie, propriétaire de l'entreprise Les artisans du paysage, avenue Jules-Verne à Sainte-Foy.

«Il faut compter deux saisons d'attente», calcule ce dernier. Preuve que le message commence néanmoins à passer et que les gens sont plus prévoyants, le paysagiste a déjà reçu quelques appels en prévision de 2006. Évidemment, pour les urgences ou pour une simple pose de gazon, des équipes dédiées à ces travaux sont disponibles plus rapidement, assure-t-on.

Pièce «extérieure»

Maintenant que la frénésie de la rénovation a pris son rythme de croisière, que les cuisines, séjours et autres salles de bain ont été revus et corrigés dans bien des foyers, voilà au tour de l'extérieur d'y passer. Histoire de profiter de leur cour arrière, les propriétaires n'hésitent plus à investir depuis quelques saisons pour cet élément du domicile qui arrive souvent à la fin de leur liste des choses à rénover.

Les projets de plusieurs milliers de dollars, voir de plusieurs dizaines de milliers de dollars, ne sont plus rares. Tout ça parce que les acheteurs sont plus informés que jamais, observe Mehdi El Gaied. Ils sont également plus exigeants dans leurs demandes. Et les besoins ont changé.

«On ne vit plus sur le patio, on vit dans la cour», affirme Isabelle Nadeau, architecte paysagiste pour l'entreprise de Jack Lavoie. Selon la jeune femme, l'époque est désormais à l'intégration des particularités du terrain dans son ensemble. Le tout, bien en lien avec l'aménagement de la résidence. «C'est une extension du salon», constate M. Lavoie au sujet de ces jardins nouveau genre des années 2000. À croire que le cocooning avait des envies de grand air! Dans cette optique, la tendance est aux accessoires. Meubles confortables et luxueux, spas ou même oeuvres d'art sont au rendez-vous désormais.

Les plantations et les aménagements seront utilisés pour inspirer la tranquillité, la détente. Sans doute pour cette raison, les matériaux naturels ont toujours autant la cote, comme la pierre ou le bois.

«Je veux avoir un coin lecture, je veux un coin pour la relaxation, ce sont les expressions qu'utilisent mes clients», raconte M. El Gaied à propos des espaces extérieurs à concevoir et pour lesquelles on demande ses services. Bref, on cherche la campagne à la ville et on est prêt comme jamais à se l'offrir.

Financement

Preuve de l'intérêt pour l'aménagement paysager et des sommes importantes qui y sont attribuées, il est désormais plus facile de financer ses projets. Depuis quelques saisons, un nombre grandissant d'institutions financières propose des programmes spécifiques à cette fin. «Les banques sont plus ouvertes», indique M. El Gaied qui fait partie d'un regroupement qui possède des ententes spéciales avec la Banque Laurentienne. L'an dernier, le groupe de paysagistes a financé ainsi plus de 2 millions $ de travaux. Aussi, la Banque Nationale et celle de Montréal offrent notamment de tels produits financiers.

Des outils de paiement fort utiles, surtout quand on sait que pour un aménagement de base, il faut idéalement prévoir entre 10 et 15 % de la valeur de la résidence. Un minimum pour «mettre ça propre», avertit le président de l'APPQ. Car à ce prix, ne sont alors pas inclus le cabanon, la pergola ou le spa. Puis, il ne faut pas oublier que la complexité du terrain influencera forcément la facture. Un détail de plus en plus important, alors que les constructeurs d'habitations réalisent fréquemment des prouesses en sol escarpé.

Donc, comme pour une voiture ou les électroménagers, les programmes permettent de repousser les paiements ou de diviser la totalité de la facture. «Parce que ce n'est pas tout le monde qui a cette liquidité», précise Louis Têtu, de Balco Décor, à Charlesbourg.

Une nouvelle solution qui peut parfois faire la différence entre un projet complet ou un autre qui devra se poursuivre dans les saisons suivantes. Sans compter qu'alors, les paysagistes seront fort probablement toujours autant en demande ! Alors tant qu'à les avoir dans votre jardin...