C'est avec la traite des esclaves que l'arachide arrive finalement aux États-Unis et c'est l'Oncle Sam qui, en 1890, inventa officiellement le célèbre beurre d'arachides même si on sait qu'une pâte semblable était fabriquée bien avant par les autochtones sud-américains.

C'est avec la traite des esclaves que l'arachide arrive finalement aux États-Unis et c'est l'Oncle Sam qui, en 1890, inventa officiellement le célèbre beurre d'arachides même si on sait qu'une pâte semblable était fabriquée bien avant par les autochtones sud-américains.

Aujourd'hui, les arachides sont omniprésentes dans notre alimentation notamment sous la forme d'huile et de sous-produits de toutes sortes. Il s'agit de la quatrième plante oléagineuse dans le monde après le soja, le coton et le colza. La production mondiale s'élève à autour de 30 millions de tonnes par année en grande partie consommée dans les pays producteurs, soit la Chine et l'Inde. Le marché mondial absorbe 15% des arachides produites et les principaux exportateurs sont la Chine l'Argentine et les États-Unis.

Et la production québécoise? Inexistante, me direz-vous. Ce n'est pas tout à fait le cas. L'automne dernier, j'ai compté une centaine de plants au Jardin botanique de Montréal et plusieurs offraient de belles arachides, ceux du moins que les écureuils avaient partiellement épargnés.

Chez moi, la technique de production n'est pas encore au point et mes plants n'ont pas produit de fruits. Enfin ce n'est pas tout à fait exact, encore une fois. Ils ont produit des fruits qui ne se sont pas rendus à maturité. Je recommence aujourd'hui. Et pourquoi ne pas essayer? Allez! Vous aussi pouvez faire pousser vos cacahuètes, un terme qui vient directement de l'aztèque.

Ce n'est pas compliqué. Il vous faut d'abord des arachides en écales qui n'ont pas été salées ni rôties. Celles qui sont vendues en vrac pour nourrir les oiseaux font très bien l'affaire. Vous éliminez l'écale, conservez les graines avec leur enveloppe et vous les déposer dans un terreau à semis, à deux ou trois centimètres de profondeur, en maintenant votre pot à la chaleur et au soleil, en évitant de trop arroser.

Mais pour le plaisir de la chose et faire partager votre passion du jardinage expérimental avec les enfants, déposez les arachides dans un chiffon humide qui doit le rester, près d'une fenêtre et à la chaleur. En une semaine ou deux, si tout va bien, vous verrez les deux cotylédons s'ouvrir et une tige apparaître.

Quand celle-ci aura atteint un ou deux centimètres, vous pourrez la planter dans un pot mais presque à la surface, pour permettre à la lumière de bien éclairer les premières feuilles. Toujours à la chaleur évidemment. Maintenant, soyez patient et arrosez vos plants régulièrement mais pas trop. Vous pourrez les transplanter au jardin à la fin de mai, dans un sol très meuble, sablonneux en position ensoleillée et chaude. C'est tout. Enfin pas tout a fait.

L'arachide n'est pas une plante comme les autres. D'origine tropicale, Arachis hypogaea, de son nom scientifique, n'est pas une noix et ne pousse pas dans un arbre ou un arbuste comme on serait porté à le croire. Il s'agit plutôt d'une légumineuse annuelle comme le pois ou le haricot. Son allure est plutôt banale et dans votre jardin, elle devrait former un petit buisson d'environ 30 centimètres.. Banale certes, mais quel comportement fascinant!

Ses feuilles se ferment la nuit venue ou par temps sombre, comme l'oxalis par exemple. Les fleurs jaunes sont minuscules et apparaissent à l'aisselle des feuilles. Quand elles sont fécondées, une sorte de pédoncule s'allonge au fur et à mesure que la future gousse commence à se former. Puis le fruit pénètre dans le sol où il se rendra à maturité quelques mois plus tard. C'est pour cette raison qu'il est conseillé de rehausser les rangs d'arachides comme on le fait pour les pommes de terre. Et les cacahuètes seront cueillies de la même façon que les pommes de terre.

Au Jardin botanique, on procède aux semis à l'intérieur vers la mi-mars ou au début d'avril à raison d'un plant par pot de 10 centimètres de diamètre. Les racines envahiront tout le milieu de culture. En climat chaud, les arachides sont cueillies 120 à 150 jours après un semis en pleine terre, ce qui est impossible au Québec en raison du climat. D'ailleurs, si l'été n'a pas été chaud et ensoleillé, il y a des chances que les fruits n'aient pas assez de temps pour mûrir.

En réalité, la cueillette devrait s'effectuer après le premier gel, conseille Yves Gagnon dans son volume La Culture écologique des plantes légumières. Il faut alors faire sécher les gousses sur le plant, dans une pièce bien aérée, en le suspendant par la racine. Ce mûrissement et cette période de séchage devrait, dit-il, durer de trois à quatre semaines. Il conseille ensuite de les rôtir dans leurs écales au four, durant une heure, à une température de 150 à 200 degrés Celsius. On pourra ensuite les saupoudrer de sel avant de les croquer. Beaucoup de travail direz-vous! Mais quel plaisir!

Noyaux surprenants

Une foule d'autres aliments se prêtent aussi à des expériences horticoles domestiques. Qui n'a pas essayé un jour de faire germer un noyau d'avocat? La plupart des noyaux de fruits peuvent germer et produire éventuellement un arbre.

Quelques cas étonnants? Les semences de papayes poussent assez facilement après séchage. Elles donnent un joli arbuste qui a une forme caractéristique. Si vous êtes patient, très patient, il pourra produire quelques fruits une dizaine d'années après le semis. Le noyau de mangue (dénué de sa carapace) peut aussi donner naissance à un petit arbre dont les premières feuilles sont rougeâtres. Mais cette fois, votre patience n'en viendra pas à bout.

Le manguier peut atteindre la taille d'un gros érable. Autre essai proposé: l'ananas à partir de semis. Les petites graines que vous découvrirez dans ce gros fruit vont donner des... bébés ananas. Mais j'ignore, je dois l'avouer, si vos plants fleuriront un jour.