On ne s'attend pas à trouver dans la forêt un abri aussi coquet et confortable, un loft-refuge qui joue à la vraie maison, avec ses 33,6 m2, son toit plat et son allure contemporaine. Toutefois, la Zoobox, nichée à flanc de montagne, tout près du Parc national du Mont-Orford, est bien plus qu'une maisonnette haut de gamme.

La Zoobox a été apportée sur place en pièces détachées, pour ne pas avoir à défricher la forêt. Elle sera prête pour location à la fin du mois de juin, et on pourra réserver dès la fin du mois d'avril. Le coût: entre 150$ et 200$ pour une nuitée, selon la saison.

De conception solaire, la Zoobox est supérieurement isolée et elle produit des énergies renouvelables, photovoltaïque et éolienne. De plus, elle propose aux occupants une activité ludique en relation directe avec la consommation d'électricité. On reconnaît bien là la manière du promoteur, Le Vertendre, porté sur la conscientisation écologique, comme on l'a vu dans un modèle de maison précédent (Orfie).

«D'autres Zoobox viendront dès cet été», affirme Alain Chagnon, président de la société Le Vertendre, qui vise le marché de la villégiature mais qui, à la rigueur, accepterait de considérer vendre une unité à un particulier.

Prévue pour deux adultes et deux enfants, la «boîte» fait tout aussi bien nid d'amoureux ou retraite d'écrivain. Nous avons testé le prototype à trois, le week-end dernier: Michelle et son fils Alexandre, 7 ans, ainsi que l'auteure de ce texte.

Entre les branches

Sur le sentier de neige, à 5 ou 10 minutes de marche de la route, nous découvrons la maison entre les branches. Elle est coiffée d'un mât bleu et gris qui se fond parmi les arbres dénudés. C'est la «tour d'énergie alternative»: quatre panneaux photovoltaïques debout, superposés et surmontés d'une petite éolienne.

La façade présente une baie vitrée pleine longueur (près de 8 m) et une terrasse de même foulée (2 m sur 8). La fenêtre s'ouvre au complet, en accordéon, ce qui crée une pièce supplémentaire, dans laquelle on peut rouler le très grand lit ou la baignoire chauffante, en acier inoxydable. On ne se refuse rien, même si on compte l'électricité! En été, on déroule une moustiquaire du plafond au plancher. Un massothérapeute avec ça?

La construction repose sur 12 pilotis. L'équipement extérieur: une douche et un gril sur la terrasse, plus un petit foyer grillagé sur le terrain, flanqué de deux chaises Adirondack et de deux bûches, en guise de banc.

Cocon de cèdre blanc

À l'intérieur, l'aire ouverte est lambrissée de cèdre blanc (certifié FSC), sur les murs et au plafond. Le même bois permet d'unifier divers éléments: les lits superposés, le très grand lit suspendu, une petite mezzanine et son garde-corps, la porte pliante du cubicule de la toilette - à compost -, et même la paroi arrière du réservoir à granules. Car on chauffe ici aux granules, avec un poêle étonnamment esthétique: encastré, en acier noir galvanisé, avec un grillage qui laisse voir le feu. Le réservoir, au-dessus, est fermé d'un panneau de plexiglas qui laisse voir le niveau et le mouvement des granules. L'appareil, lié à un thermostat, est autonome et silencieux, mis à part le bruit délicat des granules qui dégringolent, de temps en temps. En cas de manque de combustible, une fournaise au propane prend le relais pour le chauffage.

Vélo, pop-corn... alarme!

Dans la zone cuisine, un compteur électrique et un double compteur «eau de pluie, eau de puits» affichent notre consommation en temps réel. Dans la section séjour, un vélo couplé à une turbine nous invite à produire de l'électricité pour un circuit indépendant, qui alimente le téléviseur, le lecteur DVD, la machine à maïs soufflé et un lecteur CD. Vous voulez une deuxième fournée de popcorn? Pédalez! L'amusant dispositif présente toutefois «un petit problème», pour employer le vocabulaire du jeune Alexandre. Même au repos, la batterie continue de se vider doucement, jusqu'à déclencher un strident signal d'alarme. À 1h du matin, dans notre cas! «On pédale ou on débranche?», se demande l'esprit embrumé. Deux appels téléphoniques plus tard, et non sans avoir vécu un certain stress, les fils sont débranchés, et le silence reprend ses droits dans le petit refuge.

Nids d'aigle

Nous dormons dans des draps de coton, sur des matelas fermes et sous de respectables couettes. Alexandre occupe le lit du haut, et j'emménage pour ma part dans la mezzanine. On y accède en grimpant sur des prises d'escalade rivées au mur, ou encore par l'échelle du lit superposé, roulante et coulissante. De nos nids d'aigles respectifs, nous nous renvoyons l'échelle d'un leste coup de poignet, Alexandre et moi.

«Comment ça va, là-haut, Alexandre?

- C'est trop chaud, mais c'est parfait pour le lancer du babouin!», répond-il.

Son petit frère de peluche, le babouin Victor-Baboune, s'il pouvait parler, nous en dirait long sur cette discipline, de calibre olympique quand elle est pratiquée en aire ouverte.

Gâteau au chocolat

Samedi soir, c'était l'activité «gâteau au chocolat» pour Michelle et Alexandre, une occasion de tester la cuisinière au gaz à double four. Après le souper: petite veillée autour du foyer extérieur, et activité «guimauves». Le dimanche: longue promenade en raquettes, sur les sentiers du domaine.