Vivre dans une maison de moins de 400 pieds carrés, c'est forcément vivre petit. Mais pas question de couper dans le style. Une chineuse douée en fait ici la démonstration.

Il est possible de se sentir à l'aise dans un miniappartement. Comment? En optimisant l'espace disponible. Les architectes du Studio MMA Atelier d'architecture en font d'ailleurs la démonstration dans l'habitation de Luce Meunier, à Montréal. Son logement, situé au-dessus de son atelier, a une surface habitable de 414 pieds carrés. «Ou plutôt 378 pieds carrés, lorsqu'on exclut l'escalier», fait remarquer Godefroy Meyer, l'architecte chargé du projet. Malgré tout, l'occupante, qui n'a pas d'enfant, profite des lieux sans souffrir d'exiguïté. L'endroit semble même plus grand qu'il ne l'est vraiment. Voici six solutions qui procurent un effet d'agrandissement.

Plus de hauteur sous plafond

L'un des éléments qui impressionnent en entrant dans l'atelier de Luce Meunier est le plafond en bois. «En réalité, c'est le plancher de l'étage et les poutres qui sont exposés», précise Rob Miners, architecte associé au Studio MMA.

Ainsi, la hauteur sous plafond a été augmentée pour atteindre trois mètres (10 pi) environ. En contrepartie, aucun isolant acoustique (insonorisation) n'a été installé entre les deux niveaux. «Nous nous sommes permis de laisser la structure du plancher apparente, car notre cliente, qui vit seule, n'avait pas d'exigences quant à l'intimité acoustique. De toute façon, il y a une ouverture entre les deux étages», explique-t-il.

PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE

La structure du plancher de l'étage - qui forme le plafond de cet atelier - est exposée. Ainsi, on gagne de la hauteur sous plafond. Des portes vitrées procurent un effet d'agrandissement et facilitent le transport des toiles de l'occupante, qui est artiste.

Au-delà des limites

Qui oserait sacrifier 46 précieux pieds carrés dans un logement qui en fait à peine 400? Les architectes du Studio MMA l'ont pourtant fait. «On a d'abord élaboré une fente afin d'augmenter l'apport de lumière naturelle provenant d'une fenêtre pleine hauteur à l'étage et ainsi mieux éclairer le rez-de-chaussée», explique Rob Miners. Autre avantage: cette ouverture (qui donne une allure de mezzanine au salon) crée un lien entre les deux niveaux. Par la même occasion, elle atténue les limites entre les pièces. «Cet aménagement nous a peut-être fait perdre des pieds carrés en superficie, mais il nous a permis d'obtenir un milieu de vie confortable et une impression d'espace», résume-t-il.

Des fenêtres pleine hauteur

Une grande surface de vitrage offre un contact plus important avec l'extérieur. Résultat: la frontière entre le dedans et le dehors est estompée.

Des pièces regroupées

La pièce centrale réunit le salon, la salle à manger et même la chambre, grâce à un lit escamotable blanc qui, une fois redressé, disparaît complètement et libère l'espace pour la circulation.

Exploiter les murs

Un mur exposé au nord ou donnant directement sur les voisins ne gagne pas à être percé de grandes fenêtres. Alors, comment l'exploiter autrement? «Nous avons concentré la cuisine et la salle de bains, deux petites pièces de service, sur la façade nord afin de dégager le reste de l'espace et d'installer de grandes fenêtres sur les façades sud et ouest», explique Godefroy Meyer. Quant à l'escalier et au grand placard, ils ont été posés contre le mur mitoyen.

Les vertus du blanc

La peinture blanche lisse les angles et réfléchit la lumière. «Ainsi, la présence des murs s'estompe et le sentiment d'espace s'amplifie», note M. Miners.

PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE

Une quarantaine de pieds carrés du plancher de l'appartement ont été sacrifiés pour former une fente vitrée. Une impression de mezzanine est produite et la sensation d'espace est augmentée. En prime, un lien est créé entre les deux niveaux.