Sophie Conran, 46 ans, deux enfants, est la fille du célèbre Terence Conran et de sa troisième épouse, Caroline, auteure gastronomique.

Blondeur angélique, voix feutrée, regard clair, peau de pêche... La designer m'a reçue dans son appartement situé dans un quartier élégant, au coeur de Londres. Reconnue notamment pour ses livres de recettes, sa vaisselle, ses couverts et ses outils de jardinage, elle pourrait aisément se donner des airs de vedette. Mais cette designer «fille de...» fascine plutôt par sa simplicité. Une véritable antistar de la décoration!

La Martha Stewart des Anglais?

Sophie Conran m'a accueillie dans sa salle à manger, devant une tasse de thé. «Oui, je vis et je travaille ici», confirme-t-elle en prenant place sur l'une des chaises rouges autour d'une longue table. Dans la pièce d'à côté se trouve son bureau où s'entassent de jolies boîtes, des rubans et des rouleaux de papier peint aux teintes pastel, du vert céladon au jaune poussin. La cuisine, auréolée d'innombrables ustensiles suspendus, comporte une imposante cuisinière noire en fonte AGA (une icône britannique), posée contre un mur rose bonbon. Délicatement shocking!

«Vous considère-t-on comme la Martha Stewart des Anglais?» ai-je demandé. «C'est une femme brillante. J'admire ce qu'elle fait, répond-elle. Mais je crois que c'est un peu irréel tout ça. Je n'ai pas le temps nécessaire pour réaliser mes projets à la manière de Martha Stewart», enchaîne celle qui avoue ne pas se sentir à l'aise devant une caméra de télévision.

Les bonheurs de Sophie...

Sophie Conran préfère se concentrer sur la création d'objets domestiques, fabriqués par différentes entreprises. «J'aime dessiner des objets familiers, sans prétention, qui participent à l'esprit d'une maison et que tout le monde peut apprécier, dit-elle. Votre demeure est l'endroit où vous relaxez, où vous passez du temps avec votre famille et vos amis. Cette idée est au coeur de ma démarche et mes accessoires se veulent une forme d'extension de l'utilisateur.»

Touche artisanale

La vaisselle en porcelaine de Chine signée Sophie Conran pour Portmeirion se démarque par son allure artisanale. Détail attrayant: malgré leur production industrielle, les plats diffèrent légèrement d'une pièce à l'autre et affichent des courbes naturelles, semblables à des ondes sur l'eau.

«Mes parents avaient l'habitude de nous emmener l'été, dans notre maison en France et je me souviens que ma mère s'arrêtait à la fabrique de plats de Limoges pour y acheter des articles comportant un défaut. J'aimais beaucoup ces petites imperfections, confie Sophie Conran. Aujourd'hui, je reprends un peu cette idée dans ma production afin de favoriser un rapport avec la matière.»

Un succès au Québec

«Les produits de Sophie Conran remportent énormément de succès, atteste Suzanne Bérubé, propriétaire de la boutique La Maison d'Émilie, à Outremont. Cette collection est complète, allant du plat de service à la tasse à espresso en passant par le pichet en verre, le tajine et les plats à lasagne. Ce sont des pièces de qualité, leur prix est raisonnable et, surtout, elles sont offertes dans un magnifique emballage cadeau», détaille-t-elle.

Même observation du côté de la boutique Maison Lipari, à Saint-Léonard. «Très résistante, cette vaisselle, en version blanche particulièrement, plaît beaucoup autant aux jeunes amateurs de modernité, qu'à leurs parents plus traditionnels», conclut la gérante de la Maison Lipari.

Il faut compter environ 9,95$ pour une tasse et 39,95$ pour un service de quatre pièces pour une personne.

Photo fournie par Portmeirion

Une partie de la collection de vaisselle en porcelaine de Chine (et des emballages cadeaux) de Sophie Conran pour Portmeirion.