La Maison du développement durable a ouvert officiellement ses portes jeudi, dans le Quartier des spectacles, exactement dans les délais prévus (après 18 mois de travaux) et sans dépassement de coûts (27 millions de dollars).

L'édifice de cinq étages et de 40 000 pieds carrés, situé au 50, Sainte-Catherine Ouest, repose sur 29 puits géothermiques et est l'un des plus écologiques en Amérique du Nord, visant la prestigieuse certification LEED platine.

Les deux premiers niveaux, un espace public, se visitent librement, par des stations d'interprétation. Les citoyens y trouveront un centre d'information et de référence pour leurs projets personnels de construction durable, allant de l'efficacité énergétique à la composition du béton en passant par la simple quête du bac de recyclage. « Un genre de 411 du développement durable «, résume Sidney Ribaux, président de la Maison du développement durable et directeur général d'Équiterre, organisme initiateur du projet il y a huit ans.

En plus d'abriter une dizaine d'organismes sympathiques au développement durable, dont Équiterre, l'établissement est un lieu de rassemblement et de conférences au calendrier déjà bien garni, dans le même esprit qu'une maison de la culture. Il se veut également une preuve de la faisabilité d'un bâtiment durable en plein centre-ville, ainsi qu'un laboratoire de recherche en construction écologique.

Laboratoire

Bien visible dès l'entrée, un large ruban vert (2 mètres) court sur la pleine hauteur de cinq étages. Ce mur végétal, fruit d'une technologie encore à ses balbutiements, devrait améliorer l'air provenant de l'extérieur qui circule le long des plantes avant d'être distribué dans les locaux. Équiterre a l'intention de confier à un scientifique l'évaluation de la performance de ce mur de sève et de chlorophylle.

Autre objet de recherche: le béton devant les ascenseurs, qui contient des débris de vitre. Des capteurs dissimulés dans sa masse détectent les petites variations de pression, qui sont analysées à l'Université de Sherbrooke.

Tous les professionnels importants (architectes, ingénieurs spécialisés en environnement, en ventilation, en gestion de l'eau, etc.) engagés dans la réalisation de la Maison du développement durable ont participé pendant six mois au processus de conception intégrée, «la clé, en construction durable», affirme Sidney Ribaux. Les rencontres ont été filmées et sont analysées par l'École de technologie supérieure, à des fins de recherche, dans le but de perfectionner encore ce type de démarche.

La Maison du développement durable a été réalisée à 40% par des fonds publics, auxquels s'ajoutent des dons du privé, sans compter la part des organismes occupants, qui acceptent de payer un loyer plus élevé que dans leurs locaux précédents.