Un mercredi matin, à 9h30, nous sonnions au 105 de la rue Saint-Pierre. La devanture de l'immeuble datant des années 1850 est intacte sauf cette enseigne en lettres dorées où on peut lire : «Les Artistes de la table». C'est d'ailleurs, ici, au rez-de-chaussée de la maison  que Louise et Donald tiennent leurs ateliers de gastronomie avec des groupes de 10 à 20 personnes maximum.

Complètement à aire ouverte, le rez-de-chaussée est à la fois une cuisine et une salle à manger agrémentée de plafonds à caissons d'une hauteur de 20 pieds. L'atmosphère est celle d'une cuisine à l'ancienne avec d'immenses comptoirs, trois grands frigos, trois fours encastrés, une hotte artisanale peinte à la main, mais aussi de vieux coffres-forts recyclés en unités de rangement.

«Et les murs de teinte jaune et vert irlandais ont été sélectionnés à partir de vieilles photos, explique Louise Martineau. Nous voulions que la pièce soit conviviale parce qu'après avoir cuisiné, tout le monde passe à table pour la grande dégustation. C'est là que se nouent des amitiés.»

Le décor est inspirant, le mobilier l'est aussi, car les Martineau se sont fait un point d'honneur de remeubler la maison avec des antiquités dont les luminaires de style Williamsburg.

Dans les fenêtres en arrondi, des ustensiles de cuisine enétain, enaluminium et en acier inoxydable accrochent le regard. Ils sont signés de l'artiste sud-africaine Carrol Boyes, réputée internationalement pour le design de ses pièces.

Si le rez-de-chaussée sert aux ateliers culinaires, les étages sont à l'usage du couple. À notre première visite de la maison, ce qui nous a séduits, c'est la luminosité. «Nos pièces de vie sont toutes ensoleillées», déclare le couple. Et grâce aux nombreuses fenêtres, les angles de vue sur la rue Saint-Pierre, la falaise, le château, le Vieux-Port offrent des perspectives différentes à l'avant, à l'arrière, sur les côtés.

Pour accéder à leurs appartements, les beaux escaliers conçus par des artisans d'ici sont une réplique d'un modèle paru dans Architectural Digest, souligne Louise Martineau. Juste à côté, on trouve un ascenseur recouvert de bois foncé. «C'est un ajout que nous avons d'installer au cours les rénovations parce que nous voulions vieillir dans cette maison», poursuit la propriétaire. En haut des escaliers, on débouche sur un hall d'entrée décoré d'une galerie de portraits réalisés selon la technique du Mezzotint. Une forme d'art qui fut populaire dans les années 1900.

Désireux de sauvegarder l'architecture, le couple a fait restaurer certains des murs de pierres ainsi que les cheminées afin de conserver les foyers de la chambre à coucher et du salon. De plus, à partir de la chambre à coucher des maîtres, on peut accéder à une terrasse sur le toit avec vue sur la marina et le Vieux-Port.

Grâce aux efforts et aux investissements déployés par Louise et Donald Martineau, l'ancienne banque Molson constitue un beau témoignage du passé financier de Québec et surtout un legs pour les générations futures.

Sur Internet : www.lesartistesdelatable.com