«L'architecture du paysage est, chez nous, une profession qui gagnerait à être connue davantage», juge France Girard, architecte de paysage de Neuville. On ne dénombre hélas! qu'un seul architecte du paysage par 17 000 habitants au Québec. C'est encore trop peu, trouve l'Association des architectes paysagistes du Québec.

Leur apport, en effet, ne cesse d'être impérieux. Car ils font profession «d'intégrer la nature dans notre quotidien», de calquer savamment la nature dans nos cours, d'embellir des rues piétonnes, les berges, les places publiques. Sans quoi, nous errerions sans but dans nos cités.

À Québec, le jardin Saint-Roch, le parc linéaire de la rivière Saint-Charles, la promenade Samuel-De Champlain et un essaim de petites places fleuries enluminent la capitale nationale. Or, ils sont le fait d'architectes de paysage.

C'est à la faculté d'aménagement de l'Université de Montréal que, depuis 1968, on les forme.

Bien avant 1968, toutefois, Louis Perron aura été premier architecte du paysage d'expression française du Québec. Le jardin Jeanne-d'Arc, sur les plaines d'Abraham, à proximité de l'hôtel Loews, porte sa signature. C'est en 1938 qu'il l'a créé. Il y a accordé l'esprit classique et cartésien du jardin français à l'exubérance des plates-bandes à l'anglaise. Un chef-d'oeuvre, dit-on.