La côte des Érables a été reconnue site patrimonial par la Ville de Québec en 2007. La raison, c'est qu'on y trouve 15 maisons et une vingtaine de bâtiments de ferme construits entre le début du XIXe siècle et la moitié du XXe siècle. Située au croisement des boulevards Chauveau et Bastien, la côte des Érables est un trésor architectural peu connu des Québécois. Des deux côtés de la rue, on dénombre 25 maisons, dont 15 ont conservé un style d'époque évoquant de façon concrète l'évolution de l'architecture québécoise sur une période de 150 ans.

Mais bien avant d'être urbaine, la côte des Érables a eu une vocation agricole, comme en témoigne la présence de granges-étables, de poulaillers, de fournils et d'écuries situés à proximité des résidences principales. On compte au moins 20 bâtiments de ferme dont certains sont devenus une rareté sur le territoire de la capitale, comme le fournil et la maison-bloc. Selon les archives, le fournil servait jadis aux usages domestiques. On y faisait du savon, des conserves ou la teinture des vêtements. C'est pourquoi il comprenait presque toujours un foyer. Mais vers la fin du XXe siècle, les propriétaires ont commencé à l'utiliser comme maison d'été, laissant ainsi leur résidence principale à des citadins en vacances.

 

Ces renseignements contenus dans un rapport préparé en 2006 pour le compte de la Ville de Québec par la firme Bergeron Gagnon - spécialiste en patrimoine culturel - ont d'ailleurs contribué à faire inscrire la côte des Érables dans le giron des sites patrimoniaux. Ce qui, aujourd'hui, la protège d'interventions qui pourraient altérer l'architecture, le paysage ou la dimension des terrains, dont plusieurs sont demeurés très grands.

Même si aucun site archéologique n'a encore été découvert dans le secteur de la côte des Érables, on sait que des colons français s'y installèrent vers 1660 dans la seigneurie Saint-Ignace, qui était alors propriété de L'Hôtel-Dieu. Des archives indiquent aussi que les terres agricoles étaient toutes occupées en 1782. Toutefois, rien ne subsiste de cette époque. Selon la firme Bergeron Gagnon, les bâtiments actuels appartiennent à une seconde génération. Pour ceux qui ne sont jamais allés dans la côte des Érables, il s'agit d'une artère étroite, sans trottoir, bordée de résidences qui sont assez éloignées de la route. Des propriétés authentiques au charme particulier. Celle des Julien, notamment, est une maison de style québécois qui date de 1850 et elle figure comme un modèle d'une restauration fidèle au patrimoine. Son architecture se démarque par un corps de logis surhaussé, un pignon à 45 degrés avec deux larmiers et deux cheminées ainsi qu'une symétrie dans la disposition des fenêtres à carreaux. Non loin de là, on peut admirer une majestueuse résidence de style Second Empire construite au tournant des années 1900. Elle est surmontée d'un toit mansardé à tourelle centrale.

Puis, dans un registre totalement différent, une maison d'influence cubiste avec son toit en pavillon qui s'apparente au style Regency. Ici on est dans la mouvance du XXe siècle. L'ornementation traduit indiscutablement un goût prononcé pour la tradition victorienne en raison des persiennes autour des fenêtres, des modillons et des aisseliers de la galerie.

De façon générale, on peut observer que les propriétés de la côte des Érables ont été restaurées en respectant l'architecture, et ce, même s'il en coûte beaucoup plus cher aux résidants d'effectuer ce type de rénovations.