Un citoyen d'Outremont qui voyait grand s'est construit une demeure à sa mesure dans les arbres. Le professionnel a aménagé sur le toit de son bureau un espace de vie de 2500 pi2 (230 m2) flanqué d'une construction neuve à deux étages d'environ 1100 pi2 (102 m2) chacun. Sobre à l'extérieur, respectant l'architecture du bâtiment existant des années 50, la nouvelle maison offre à l'intérieur une saisissante composition moderne d'acier et d'aluminium. 

En contournant le bureau, la porte d'aluminium rouge donnant accès à l'habitation étonne déjà. Nous entrons dans un intérieur qui n'a absolument rien à voir avec le quartier où nous nous trouvons. Il faut vraiment oser. «Les plafonds en acier exposé, c'est inhabituel», commente sobrement l'architecte Pierre Mierski, associé chez Lemay Michaud Architecture Design. Plutôt renversant, serions-nous tentée d'ajouter. 

Sa collègue architecte Lucie Vaillancourt et lui ont dressé l'espace de vie principal sur le toit de cette construction en briques typique des années 50. Sur le lot vacant contigu, ils ont construit une aile à deux étages reliée à la maison par un escalier futuriste. «Dès le départ, la structure en acier a été envisagée pour son caractère unique. Comme on allait s'appuyer sur de l'existant, le béton aurait été trop lourd», explique M. Mierski.

 

Le propriétaire a acheté le bâtiment de briques existant pour y installer son bureau. L'agrandissement s'est poursuivi par la suite de 2003 à 2004. Au niveau de la rue, nous trouvons le salon et le bureau, doté notamment d'un écran géant amovible inséré dans le plafond devant les portes-fenêtres. C'est finalement ici que les enfants de 12 et 15 ans ont élu domicile! Mais le clou de la visite se trouve un étage plus haut. On grimpe un escalier en acier aux marches de verre trempé qui nous conduit dans un séjour spectaculaire dont les plafonds en acier exposé sont à 13 pieds. Nous débouchons dans cet espace accroché littéralement aux arbres. Bardée de fenêtres en aluminium, la pièce nous fait entrer en communion avec la nature. Et tout ça, en pleine ville, à quelques minutes de la rue Sherbrooke! «On a le coucher de soleil tous les soirs dans la maison. Et il n'y a pas beaucoup de passage ici. C'est assez isolé», commente le propriétaire.

La nouvelle chambre principale a été installée sur le toit de l'ancienne habitation, ce qui a eu pour effet de la surélever par rapport à toutes les pièces environnantes. C'est aussi pourquoi il faut descendre trois marches pour se rendre à la salle de bains voisine. Il est d'ailleurs intéressant de voir qu'à cause de cette dénivellation, les fenêtres de la salle de bains se trouvent en haut du mur, ce qui s'avère très utile côté intimité!

«Dans la chambre, nous avons positionné un bandeau de fenêtres de façon à cadrer un paysage en même temps très industriel et feuillu, précise l'architecte. Ce bandeau, qui dégageait une perspective à la hauteur des yeux dans la chambre, se prolonge dans la salle de bains; celle-ci, dont le plancher est un mètre (3 pi) plus bas que celui de la chambre, permet donc un éclairage naturel dans l'espace tout en préservant l'intimité des occupants, compte tenu que le bandeau était à une hauteur d'environ 2,5 m (8 pi).»

Un budget comparable au prix d'un cottage d'Outremont. C'est le coût de l'agrandissement réalisé. Mais pour le propriétaire, un bureau attenant à la maison, c'était vraiment la meilleure solution, surtout avec deux adolescents... «Il n'y a rien de sophistiqué ici, rien qui peut se briser. Ici, on vit», souligne-t-il. Chose certaine, le propriétaire s'est engagé personnellement à toutes les étapes du processus, s'entourant d'amis dans le domaine, allant jusqu'à dénicher à l'hôtel Sacacomie la magnifique table de réfectoire sur piètement d'acier.

Le résultat: un intérieur somme toute assez masculin. Et l'extérieur n'est pas en reste. Le propriétaire a fait aménager à l'arrière un terrain de basket et un terrain de badminton - tout en un - comportant les lignes au sol réglementaires...